Édito OM : Eyraud a t-il encore le contrôle du club ?
by Mourad AertsÉdito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…
Mais qu’est-ce qui se passe à l’Olympique de Marseille ? Y aurait-il un « Head of explaining » pour éclaircir les choses ? À moins qu’il n’y ait pas d’explications et que ce soit tout simplement le retour à ce bon vieux bordel aussi familier aux amoureux du club que ne l’est le Mistral aux habitants de la région ?
Bon en attendant le « Head of explaining », on a eu droit hier à une tribune, garantie 100% nouveau monde, du président du club sur Linkedin pour expliquer les nominations futures d’un « Head of Football » et d’un « Head of Business. » Head hunting at its best !
Souvenirs de disruption…
Du Head hunting mené de main de maître par Jacques-Henri Eyraud qui en publiant son petit hiatus sur un réseau social, qui lui ressemble tant, a en tout cas eu le mérite de nous ramener quelques années en arrière. Lorsque le fringant entrepreneur débarquait sur la Canebière avec à la bouche un discours de révolution rationnelle qui devait nous ramener fissa sur le toit de la Ligue 1.
On le sentait alors en contrôle des choses, de son discours parfaitement calibré en conférence de presse aux nominations express d’un entraîneur et d’un directeur sportif de renom dans les premières semaines. C’était carré. Acte I. Boum, in your face ! Ou « in your head » plutôt !
En tout cas, à cette époque, il n’y avait pas de doutes sur l’identité de la véritable « head » de l’organisation. C’était lui ! Franky lâchait les dollars certes mais c’est Jacky qui les dépensait pour que Zubi et Rudi gagnent sur le terrain. Depuis tout s’est brouillé…
JHE simple pompier de service ?
Lorsqu’il a « décidé de partir », l’Acte I a coûté 10 millions d’euros au club, sans le qualifier en Ligue des Champions, l’Acte II a été remercié « à l’amiable » parce qu’il ne voulait pas travailler avec le futur Directeur Général du Football, ce qui pourrait pousser l’actuel entraîneur colérique (Acte combien lui déjà ?) à partir. Loin, très loin de la fluidité d’une phrase de type « La recherche de l’agilité et de la flexibilité a été privilégiée dans la définition des espaces et des moyens mis en œuvre » qui ne veut peut-être pas dire grand chose mais qui a au moins l’apparence d’une vérité subtile. Contrôlée. So 2016.
Malheureusement (ou pas) la novlangue entrepreneuriale de JHE n’impressionne plus les supporters qui préfèrent désormais plutôt s’interroger sur les rôles de Paul Aldridge et Garry Cook que le Bostonien au fighting spirit assez impressionnant a mis dans les pattes d’un président délégué fragilisé. Ou en tout cas devenu incohérent sur le moyen terme puisqu’il ne semble plus décider de certaines arrivées dans l’organigramme du club, est publiquement remis en cause par son entraîneur et annonce même le lancement d’une phase 2 de son projet basé sur le trading alors qu’il déclarait au journal Le Temps le 21 avril 2017 : « Comment se satisfaire d’équilibrer les comptes par la vente de talents ? »
Quatre après l’arrivée de ce singulier président à la tête de leur club la question que voudrait sans doute lui poser les supporters est : « Comment se satisfaire de s’entendre dire que l’on va équilibrer les comptes par la vente des talents ? »
S’il s’efforce de conserver les apparences d’une maison bien ordonnée, toujours disruptive, JHE ne camoufle plus grand chose. Mais est-il seulement encore responsable de ce qui se passe au club ? Ou n’est-il devenu qu’un pompier de service se démenant pour colmater des brèches que sa gestion a ouverte et que d’autres ont désormais pris en charge. La question mérite d’être posée.
Un type aussi froid, aussi mé-tho-di-que, qui parle d’un club de légende comme d’une « PME avec une caisse de résonance digne d’un groupe du CAC40 » ne peut tout simplement pas avoir perdu la tête comme tant d’autres de ses prédécesseurs…