The Lovebirds : critique qui piaille sur Netflix
by Marion BarletThe Lovebirds est disponible sur Netflix et mélange le policier, la comédie et la romance. Réalisé par Michael Showalter et scénarisé par Aaron Abrams et Brendan Gall, ce long-métrage était destiné au grand écran avec Paramount mais a finalement atterri chez Netflix, dans le contexte du coronavirus. Kumail Nanjiani (qu'on retrouvera dans Eternals) et Issa Rae sont en première ligne et jouent les tourtereaux alors que leur couple bat de l'aile. Coup de foudre ou tue l'amour filmique ?
UN FILM TRÈS ATTENDU
The Lovebirds donnait plus envie que la moyenne dans son programme et ses premières images. La bande-annonce promettait une enquête policière, des situations saugrenues, plutôt violentes, drôles et déjantées, dans un découpage rythmé et pourquoi pas absurde, entre mélodrame et parodie. Mais comme d'habitude (réaction sgrogneugneu assumée), tout est dans la bande-annonce.
Le film n'a aucun rythme, possède un scénario mal cousu et souffre de son humour pas marrant et répétitif. Jibran et Leilani forment un couple sur le déclin et se balancent vacheries sur vacheries, sans chercher à se comprendre. Basique, l'histoire se focalise sur la sempiternelle question : vont-ils réussir à raviver la flamme ? Pas très intéressante parce qu'on connaît déjà la réponse, l'idée prend une direction intrigante grâce au meurtre. "Vélo" se fait écrabouiller par un faux flic et les protagonistes sont suspectés à sa place, prennent la fuite et renforcent de facto les liens émoussés.
On pouvait espérer une enquête policière à la hauteur, mais ce morceau n'est qu'une excuse pour faire blablater Kumail Nanjiani et Issa Rae. Aucun soin n'a été apporté à l'intrigue criminelle, qui prend des directions sans queue ni tête et s'engouffre dans des clichés pénibles. La résolution est complètement aberrante et n'est pas crédible, si bien qu'on se demande pourquoi les scénaristes se sont embarrassés d'un meurtre et ne se sont pas contentés d'écrire une romance bavarde.
QU'EST-CE QU'ILS PARLENT...
Les acteurs n'arrêtent pas une seconde d'ouvrir leur bouche pour raconter n'importe quoi - ce qui explique le peu de jugeote de leur personnage. Leurs dialogues manquent d'imagination et se perdent dans des méandres inutiles, à base d'anecdotes bécasses et de réflexions pseudo-métaphysiques.
Pas facile pour Kumail Nanjiani et Issa Rae de s'en sortir avec de telles platitudes. Pour combler la vacuité du scénario et de leurs textes, ils surjouent, ce qui permet d'enfoncer le clou sur les défauts et de remettre une couche aberrante au film, déjà très bancal. Mimiques facétieuses, prises de tête circulaires, humour de répétition, tout est tellement creux qu'on ne peut même pas dire que ce soit téléphoné.
Le film est laborieux et le scénario fait ramer les acteurs, qui se débattent avec des blagues peu inventives et des situations tout sauf passionnantes (alors qu'il y a un meurtre quand même !). Le bavardage essaie de camoufler la direction incompréhensible du film et ne fait, évidemment, que le mettre en relief.