Perspectives d’avenir : Les initiatives Royales ont grandement contribué à éviter à notre pays des drames qui auraient eu des conséquences désastreuses

Nous reproduisons ci-dessous le préambule de la plateforme réalisée par le Premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachguar. Cette présentation s'apparente en fait à une synthèse renseignant amplement sur les principaux points contenus dans cet important

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Préambule

Durant plus de  trois mois, le monde entier s’est trouvé acculé à un mode de vie fait d’isolement et de confinement sanitaire afin de parvenir à contourner  la pandémie de Covid-19. La plupart des gouvernements  ont de ce fait opté pour l’adoption de l’état d’urgence et de fermeté dans l’application des dispositions et des mesures préventives.
Il s’agit d’une expérience sociétale et humaine inédite qui m’a poussé à œuvrer en partant du réel tel que nous le vivons tous dans nos foyers. Je présente là ma contribution en souhaitant qu’elle soit suivie de bien d’autres à même d’enrichir le dialogue au sein de notre parti.
Par cette contribution, je vise à informer l’opinion publique nationale et à travers elle tout le paysage partisan de la vision que je propose.
Cette pandémie a démontré à travers le monde que les risques que nous nous préparions à affronter et pour lesquels nous nous armions en vue de nous en prémunir ne sont pas de vrais risques ou, pour le moins, ne constituent pas ces dangers qui pourraient représenter une menace d’éradication  de l’humanité.
La plus  grande menace pour notre vie vient aujourd’hui d’une molécule microscopique qui ne distingue ni entre le pauvre et le riche, ni entre le blanc et le noir, et ne reconnaît pas non plus les frontières. Si elle nous attaque donc, c’est parce que nous sommes des humains.
Aussi toute guerre contre ce virus doit-elle englober les efforts collectifs de l’humanité toute entière. Et cela ne peut se faire qu’à travers l’unification de nos rangs au niveau de la recherche scientifique, des échanges logistiques  de la consultation et de la gestion économique et sociale.
Mais ce qu’il nous a été donné de remarquer durant les premières semaines au niveau mondial, une confusion tant au niveau des gouvernements qu’à celui des alliances et même au niveau de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Organisation des Nations unies, du Conseil de sécurité et de toutes les organisations parallèles. Et c’est ce qui prouve que nous ne sommes pas qualifiés pour gérer ce genre de dangers et nous ne sommes pas encore parvenus à surpasser notre égoïsme individuel ou national,  surtout avec le développement au cours de cette dernière décennie, du chauvinisme et du racisme au sein des sociétés des grandes puissances.
Cette pandémie a des répercussions plus importantes que celles qui découlent des guerres  et des crises économiques. Elle nous permet d’interpeller nos organisations mondiales ou continentales qui ont été incapables, à bien des égards, de gérer  cette crise.
Si l’humanité a créé la Société des nations  pendant la Première Guerre mondiale pour éviter les guerres en Europe avant de l’avoir développée pour qu’elle devienne Organisation des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale dans le but de tourner la page de l’impérialisme et de répandre  les valeurs des droits de l’Homme et des libertés, aujourd’hui nous avons grand besoin de développer de nouveau ce cadre au niveau de sa structure, ses prérogatives et ses buts. Nous avons  besoin d’un nouveau pacte mondial qui va au-delà de la défense des droits politiques, socioéconomiques ou culturels pour s’étendre à la défense de la planète et des générations montantes. Sinon…
Sinon, cette pandémie  risque de porter un coup fatal à une Organisation qui ne cesse de faire  l’objet  de critiques condamnant son incapacité à défendre les valeurs pour lesquelles elle a été créée. C’est pourquoi je vais œuvrer et plaidoyer dans ce sens à travers l’Internationale socialiste et l’Alliance progressiste. 
Pour ce qui est de l’économie mondiale, il semble que nous soyons en plein dans une crise unique en son genre puisqu’elle  a été sciemment  déclenchée par les pays du monde. Pour  notre part, nous considérons  le droit à la vie comme étant le droit suprême par rapport à tout autre.
La particularité réside dans le fait qu’il s’agit d’une crise d’offre et de demande en même temps. C’est d’ailleurs ce qui en fait la plus grande crise qu’ait connue le monde durant les cent dernières années. A telle enseigne que même les grandes  puissances s’apprêtent à vivre des jours difficiles d’autant plus que le FMI et certains gouvernements prévoient une stagnation économique qui pourrait être de -8% dans la zone euro et -14% en Grande-Bretagne, en plus de perte d’emplois allant de 20 à 30% dans certains secteurs. C’est ce qui explique les politiques volontaristes adoptées par ces gouvernements et leurs banques centrales. Il  y en a même qui prônent des politiques économiques souveraines.
Cette introversion serait compréhensible et même nécessaire dans cette conjoncture de confinement sanitaire mais elle ne peut être permanente eu égard à l’inter-liaison qui caractérise l’économie des pays. Nous ne sommes pas contraints de choisir entre le libéralisme sauvage d’un côté et les politiques protectionnistes renfermées (chauvinistes) de l’autre. Il est par contre possible de revoir les réseaux de production à l’avenir en se représentant la nécessité d’assurer  un seuil minimum concernant certains produits d’autosuffisance et de constitution de stocks  des produits que l’on est dans  l’impossibilité de produire localement, de réduire l’empreinte carbone et délaisser l’agrément des marchandises bon marché au profit de celui de la qualité et de la durabilité du point de vue environnemental et social.
Nous suivons avec le plus grand intérêt l’impact de cette pandémie sur la société marocaine  et les efforts déployés par notre pays pour en circonscrire le développement dans la perspective de l’éradiquer.
Une simple lecture de certains rapports des organisations internationales et régionales d’Afrique ou du Moyen-Orient renseigne sur le grand développement du Maroc par rapport aux dispositions qu’il a annoncées et mises  en œuvre. C’est un constat doublement rassurant, et notre  pays disposant de moyens qui lui sont propres et qui nous permettent d’affronter les crises et le gouvernement étant conscient de la gravité de la situation.
Dès le tout début de la propagation du virus, l’Etat a assumé, sous la conduite de S.M le Roi, son cachet  social de manière remarquable. Ce qui a valu à notre pays d’être un exemple à travers le monde.
Les initiatives Royales ont grandement contribué  à éviter à notre pays  des drames qui auraient eu des conséquences désastreuses. Notre pays a positivement réagi aux rapports des organisations  internationales  (OMS, FMI, ONU, Banque mondiale) et ce avec raison et sagacité. Les initiatives Royales se sont succédé. S.M le Roi, dans le cadre  des  prérogatives que lui confère la Constitution en tant qu’Amir Almouminine, chef d’Etat, chef suprême et chef d’état major des FAR, a en effet lancé les initiatives nécessaires pour limiter la propagation du virus, ce qui a eu pour effet l’adhésion de toutes les composantes de la société pour contribuer aux efforts déployés dans ce sens.
Nous nous devons d’être fiers  de la création du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus pour assurer la prise en charge des dépenses  de mise à niveau du dispositif médical, soutenir  le pouvoir d’achat et aider les secteurs économiques  affectés et préserver les postes d’emploi. Et  grâce au magnifique élan de solidarité démontré par toutes les composantes du peuple marocain, les contributions ont dépassé de loin toute attente pour atteindre 33 milliards de dh (soit près de 3% du PIB). Comme il faut saluer la création du Comité de veille économique qui a pour mission de scruter les répercussions de la pandémie et de prendre l’initiative d’y remédier.
En cette conjoncture exceptionnelle, l’administration marocaine, toutes composantes comprises,  entre cadres et fonctionnaires, a démontré sa grande capacité à s’adapter  et à créer. Et, d’autre part, le dévouement et l’abnégation dans l’accomplissement des différentes tâches et missions. Et c’est ce qui nous change de ces doigts accusateurs qui visaient l’administration avant cette pandémie. Le confinement  sanitaire aura convaincu tout le monde de la grande importance du secteur public et par là de son rôle vital et que le secteur privé ne peut assurer.
Un grand merci donc à tous les intervenants dans le secteur de la santé, de l’hygiène, de la sûreté, aux autorités locales et à celles et ceux qui veillent au fonctionnement  des infrastructures et de la logistique et qui risquent leur vie pour nous protéger et assurer nos besoins. Elles toutes et eux tous méritent  amplement qu’on leur accorde plus d’intérêt et qu’on  pense à récompenser leurs efforts.
Dans ce contexte, il convient de rappeler la situation des Marocains bloqués à l’étranger sans oublier les efforts  déployés par les consulats du Royaume pour leur venir en aide. Mais la longue durée du confinement sanitaire et l’absence de vision quant à la réouverture des frontières  doivent inciter à une intervention dans les plus brefs délais pour leur rapatriement.
Le plan national multidimensionnel conçu par le Maroc n’aurait pu être concrétisé s’il n’y avait pas l’action responsable de l’Etat et la confiance que voue le citoyen aux institutions étatiques. C’est là une preuve de synergie entre l’Etat  avec ses différentes institutions et ses pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire qui veille à la protection de la vie et des intérêts  des citoyens.
Il faut bien s’employer à préserver cette trame et la prémunir contre toute tentative de nuisance d’autant que nous avons aujourd’hui l’opportunité d’une réédification sur des bases saines. L’occasion de  consolider les acquis et de renforcer la spécificité marocaine. Nous sommes  un pays aux affluents multiples solidement attaché à une vie digne et à des institutions constitutionnelles. Et c’est justement ce qui a été fait pour faciliter au gouvernement sa mission de gérer la crise. Une synergie et une coordination rares qui ont caractérisé  l‘action de ses différents secteurs. C’est là un capital qu’il ne faut en aucun cas dilapider à cause de tiraillements ou de petits calculs politiques qui constituent  une menace pour l’intérêt du pays.
En tant que socialistes démocratiques, nous avons institué comme slogan du projet au nouveau modèle de développement, et ce à l’issue de consultations et de réunions au sein d’un colloque international tenu en avril 2018 « Un Etat fort et juste et une société moderniste et solidaire ». Aujourd’hui alors que notre pays est à l’épreuve, tout le monde prend conscience  du sens d’un Etat fort et juste. Un Etat crédible qui veille à assumer ses responsabilités et à tenir ses engagements.
Et des institutions déterminées à accomplir leur mission, quelles que soient les circonstances. Tout le monde prend également conscience du sens d’une société moderniste et solidaire : Des catégories sociales solidaires, abstraction faite de leur appartenance de classes, géographique ou de genre.
La subjectivité n’a pas lieu d’être, quelle qu’en soit la nature. Nous nous devons aujourd’hui de constituer une alliance nationale sans en excepter personne (majorité et opposition, partis et syndicats, associations et individus). Une alliance qui se doit de constituer un bloc uni pour consentir les sacrifices nécessaires en vue d’une sortie de crise.
En tant que démocrates, imprégnés des valeurs de liberté et des droits de l’Homme, nous sommes contrariés par cette situation imposée  par le confinement sanitaire avec ce qui en découle comme réduction effective de la liberté  de prise d’initiative et de mouvement, mais nous ne nous en sommes pas moins conscients du fait que le droit à la vie et le devoir de défendre la pérennité de cette nation  et de l’humanité entière nous obligent tous à consentir quelques concessions circonstancielles dans l’espoir de voir le pays prendre le dessus sur cette pandémie. Notre satisfaction trouve sa justification dans cette méthode civilisée adoptée par les  autorités locales dans la gestion du confinement et la vitesse d’exécution à l’actif du gouvernement et du Parlement pour mettre sur pied les lois et les décrets permettant de gérer cette étape de manière appropriée.
L’étape à venir est particulièrement délicate. Elle exige de nous de garder la même attitude consistant en le respect total des mesures préventives dictées et des dispositions et décisions institutionnelles  qui se rapportent à cet état d’urgence sanitaire tout en préservant  cette solidarité qui a régné entre les différentes catégories sociales.
Le recours par plusieurs  pays au déconfinement progressif n’a pas été si facile  qu’on le croyait. Il s’est même avéré plus complexe que l’instauration  du confinement.
Cela est essentiellement dû aux mesures et dispositions préventives exigées et cela de l’avis même des responsables du système de santé. Nous en citerons la stabilité de la situation pandémique, la baisse du nombre des nouveaux cas, la diminution du taux de reproduction du virus, R0, à moins 1, l’augmentation de la capacité d’accueil des hôpitaux, la disposition des moyens de surveillance  épidémiologique et du suivi des malades … Sans oublier, bien évidemment, l’adhésion de tout le monde aux mesures et gestes préventifs drastiques pour ce qui est de l’hygiène et de la distanciation sociale.
Notre pays connaît dans ce cadre un débat institutionnel et un débat public parallèle se rapportant à  deux principaux sujets. Le premier concerne la gestion de la crise dans la perspective de limiter la propagation du coronavirus, voire d’y mettre un terme. Et le second est en rapport avec les perspectives d’avenir pour l’après. Dans ce débat et à travers ces deux volets, de nombreuses idées ont surgi. Des idées que notre parti n’a cessé de défendre et qui constituent toujours l’essence de sa distinction.
Même si nous ne sommes pas en mesure de procéder à une évaluation objective d’une pandémie dont les contours n’ont toujours pas été clairement définis et dont les répercussions au niveau socioéconomique ne cessent de prendre de l’ampleur de temps à autre.
En tant que socialistes démocrates qui représentent constamment la logique scientifique et adoptent l’analyse concrète d’un vécu concret, nous pouvons faire part de quelques remarques au sujet de cette lutte dont la fin  n’est pas connue.
L’économie nationale à l’instar de celles des autres pays s’est  ressentie par ce qui a été causé par la pandémie telles  la cessation d’activité de milliers d’entreprises de différentes catégories (industrielles, agricoles,  de services…). Certaines institutions  nationales tel le Haut-commissariat  au plan, ont prévu une baisse de croissance pour cette année en partant en fait d’une période limitée  en comparaison avec celle liée au confinement sanitaire. La situation  est telle que le sort de cette pandémie ne concerne pas que notre pays mais l’ensemble de la communauté internationale. Nous ne pouvons de ce fait nous avancer dans des prévisions sur une évolution prise de la situation ni sur sa durée dans le temps. Nous sommes cependant sûrs que les conséquences seront  néfastes sur l’économie mondiale,  ce qui amplifiera la crise de l’économie nationale.