Etude sur les conséquences de la pandémie du Covid-19 sur la profession de la médecine dentaire
Un secteur gravement affecté
Après une paralysie presque totale du secteur de la médecine dentaire et cela depuis le début du confinement, c’est-à-dire depuis plus de deux mois, la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du secteur privé du Maroc a réalisé une étude de terrain en s’appuyant sur l’aide de deux professeurs universitaires spécialisés dans l’économie et les études statistiques. Cette étude a concerné un échantillon de 1612 médecins dentistes du secteur privé répartis sur tout le territoire national. Cet échantillon représentatif constitue environ le tiers de la totalité des médecins dentistes du secteur privé du Maroc.
Les résultats de cette étude ont montré que la pandémie de Covid-19 a eu des conséquences socioéconomiquestrès graves sur le secteur de médecine dentaire.
L’étude a démontré que 99,57% des cabinets ont été impactés négativement par cettecrise sanitaire et que 89% des professionnels sont incapables de supporter les pertes dues à la fermeture de leur cabinet pendant plus de deux mois. Leurs chiffres d’affairesont dégringolé,les traites des crédits se sont accumulées et les factures des fournisseurs de consommable médicale n’ont pas été réglées ni celles des laboratoires de prothèse. En l’absence totale d’entrée d’argent, ces cabinets n’ont pas pu régler leurs charges fixes comme le loyer, les factures d’eau, d’électricité et de téléphone sans parler des obligations familiales et celles envers les personnes qui sont à la charge du médecin dentiste.
20% des médecins dentistes ont exprimé ces difficultés depuis les premiers jours de fermeture de leur cabinet et 72% ont perdu confiance en leur avenir.
Les graves indicateurs de cette étude nécessitent l’intervention urgente du gouvernement qui devrait adopter des mesures avec une vision claire et stratégique pour ce secteur sinistré garantissant ainsi un retour au travail de ces médecins dentistesqui doivent êtreaccompagnés pendant cette reprise d’activité afin qu’ils puissent surmonter cette crise sans précédent.
Il faut savoir également que les médecins dentistes devront adopter de nouveaux protocoles pour protéger leurs patients et le personnel soignant de tout risque d’infection au coronavirus. Ces mesures nécessiteront des investissements supplémentaires et une augmentation des charges impossible à supporter sans l’aide et le soutien de l’Etat.
La responsabilité de l’Etat est donc totalement engagée, à travers celle du ministère de tutelle, du ministère des Finances, du Travail et de l’Intérieur afin d’éviter l’effondrement de ce secteur vital et la fermeture de près de 80% des cabinets de médecine dentaire. En comparaison avec le secteur public, le secteur privé couvre 90% des besoins en soins buccodentaires de nos concitoyens. Vous l’aurez donc compris, si rien n’est entrepris,ce serait une vraie catastrophe pour ce secteur qui constitue un maillon extrêmement important dans la chaîne de soins et dans notre système de santé.
Enfin, cette étude scientifique menée par la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes constitue un signal d’alarme en direction de nos responsables etde nos décideurs afin qu’ils puissent dans les plus brefs délais prendre les mesures qui s’imposent et sauver le secteur de la médecine dentaire du Maroc de la faillite.