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Jorge Molina et Allan Nyom célèbrent l'ouverture du score face à Valence
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Liga : mais que fait Getafe sur le podium ?

Le club de la banlieue sud de Madrid, adversaire du FC Barcelone ce week-end, pointe à la troisième place du classement de la Liga. Focus sur une équipe qui est loin d'être une simple hype passagère...

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Les fans de football qui ne suivent pas forcément la Liga de façon assidue sont probablement surpris lorsqu’il jettent un coup d’œil au classement du championnat. Effectivement, à la troisième place, on ne retrouve ni l’Atlético de Madrid ni même Valence ou Séville. C’est bien Getafe qui complète le podium derrière le Real Madrid et le FC Barcelone. Pour leur troisième saison dans l’élite du football ibérique, les Azulones poursuivent leur progression fulgurante. Le club de la banlieue sud de Madrid sortait déjà d’un exercice 2018/2019 particulièrement réussi, ayant manqué la Ligue des Champions de très peu avec cette cinquième position. Une équipe particulièrement bien rodée, connue pour sa solidité et parfois même considérée comme à la limite du fair-play par beaucoup d’observateurs. Il faut dire que c’est, de loin l’équipe qui fait le plus de fautes en Liga, et également celle qui reçoit le plus de cartons jaunes.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Pepe Bordalás, qui en est à sa quatrième saison à la tête des Getafenses qu’il avait fait monter en 2017, est comparé au Cholo Simeone. L’entraîneur de Getafe est clairement un disciple du Cholismo, la tendance en Espagne ces dernières années. Un 4-4-2 à plat donc, avec des joueurs qui sont latéraux de métier en guise de milieux latéraux ! C’est dire à quel point Bordalás a poussé sa tactique à l’extrême, au bord de la caricature pratiquement. Résultat, Getafe est un bloc très difficile à bouger, avec les dix joueurs de champ qui fournissent un travail défensif intense. On n’hésite pas à laisser le ballon à l’adversaire, quitte à arriver à des pics de possession incroyables pour l’équipe d’en face, pour ensuite se projeter rapidement vers l’avant. Les après-midi se font parfois très longs pour les attaquants adverses, surtout au Coliseum Alfonso Pérez.

Bien plus qu’une équipe de bétonneurs !

Plusieurs joueurs clés sont les garants de cette ultra-sécurité derrière, à l’image du défenseur central togolais Djené Dakonam qui s’est rapidement affirmé comme l’un des meilleurs éléments défensifs du championnat. Présent au club depuis 2015, le latéral droit uruguayen de 31 ans Damian Suarez est aussi un des joueurs emblématiques de cette équipe, avec une petite réputation de joueur qui n’hésite pas à mettre des coups, plutôt justifiée il faut dire. Au milieu, on retrouve l’ancien Bordelais Mauro Arambarri. S’il n’avait pas vraiment réussi à montrer son meilleur visage en France, l’Uruguayen brille à Getafe, étant l’un des principaux rouages de l’équipe dans ce double milieu axial, généralement aux côtés de Nemanja Maksimovic. Mais résumer Getafe à une équipe dont les succès sont uniquement la conséquence de sa solidité défensive serait bien trop injuste.

On peut le dire sans trembler du menton : Getafe possède clairement un des meilleurs arsenaux offensifs du championnat espagnol, avec quatre attaquants de pointe de qualité : l’expérimenté Jorge Molina (6 buts TCC), le polyvalent Jaime Mata (10 buts TCC), le joker Angel Rodriguez (12 buts TCC) et le nouvel arrivé Deyverson. Il faut aussi mentionner le produit de La Masia Marc Cucurella, excellent à son poste d’ailier gauche. Vous l’aurez compris, on joue surtout en transition rapide et on va vite vers l’avant dès la récupération du ballon. C’est toujours bien senti, propre dans l’exécution et redoutablement difficile à défendre. Résultat, on se retrouve souvent en égalité voire supériorité numérique face à l’arrière-garde rivale et le talent et l’efficacité des joueurs cités ci-dessus font mouche. Comme souvent, c’est donnant-donnant : Bordalás bénéficie de la qualité et de la forme de ses éléments offensifs, mais c’est aussi lui qui parvient à exploiter du mieux possible la matière brute à disposition, qui est tout de même assez faible si on la compare avec le reste des équipes de tête, sur le papier du moins. Le FC Barcelone, particulièrement vulnérable en défense et assez moyen sur les phases offensives, va avoir un sacré rival en face de lui samedi au Camp Nou...