Bilan hebdo : le CAC40 tient le coup face au coronavirus
by Jean-Baptiste AndréBilan hebdo : le CAC40 tient le coup face au coronavirus
(Boursier.com) — L'incertitude liée à l'épidémie de coronavirus n'a pas empêché le CAC40 de poursuivre sa marche en avant cette semaine. Sur cinq séances, l'indice vedette parisien avance de 0,66% à 6.069 points ce vendredi soir. Depuis le début de l'épidémie, le virus a fait 1.380 morts selon la commission chinoise de santé, alors que près de 64.000 cas d'infection sont maintenant recensés.
Le gouvernement local ne lésine pas sur les moyens pour tenter d'enrayer la crise avec l'extension des congés du nouvel an lunaire, la fermeture d'usines et des mesures de quarantaine d'une ampleur inédite... L'économie de la deuxième puissance mondiale tourne ainsi au ralenti et les répercussions commencent à se faire sentir du côté des entreprises internationales tournées vers la Chine.
Faute de visibilité sur les conséquences à venir de cette épidémie sur l'économie mondiale, les investisseurs ont préféré se concentrer ces derniers jours sur l'avalanche de publications trimestrielles et annuelles. Des résultats globalement bien accueillis à l'image de ceux de Rexel, de la FDJ, du Crédit Agricole, de Keing, d'EDF ou encore de TF1. A l'inverse, Capgemini et Ipsen ont été sanctionnés.
VALEURS EN HAUSSE
* FDJ s'envole de 18,3%. La Française des Jeux, qui évolue au plus haut de sa courte historie boursière, a réalisé un très solide exercice 2019 avec un Ebitda de 346 millions d'euros, en hausse de 9%, pour un chiffre d'affaires de 1,956 milliard d'euros, en progression de +8%. Les mises ont augmenté de 9% pour atteindre le niveau record de 17,2 milliards d'euros. Le groupe table sur une poursuite d'une dynamique positive en 2020, grâce, notamment, à une année riche en évènements (relancement d'Euromillions, lancements de nouveaux jeux instantanés, UEFA Euro 2020)..
* Rexel flambe de 13,5% après avoir réalisé en 2019 un EBITA ajusté de 685,1 ME, en progression de 5,1%, pour des ventes de 13,7 MdsE (vs 13,8 MdsE de consensus), en hausse de 1,4% en données comparables et à nombre de jours constant. Le résultat net est en progression de 50,3% à 203,8 ME et le résultat net récurrent affiche une hausse de 7,5% à 341,2 ME, contre 345,3 ME de consensus. Rexel proposera à ses actionnaires un dividende de 0,48 euro par action, soit +4 centimes, en progression de 9%, comparé à l'an dernier, représentant 43% du résultat net récurrent du Groupe.
* Tarkett bondit de 12,6%, les investisseurs saluant la publication meilleure qu'attendue du spécialiste du revêtements de sols et l'objectif d'une amélioration de la marge d'EBITDA ajusté en 2020. La priorité du management est de relancer la croissance en Amérique du Nord et restaurer la rentabilité du segment. Le groupe propose par ailleurs un dividende de 0,24 euro par action, représentant un taux de distribution de 40% en ligne avec la politique de distribution définie dans le plan stratégique Change to Win.
* EDF (+12,5%) après avoir dévoilé des résultats annuels de très bonne facture, portés par des conditions de prix favorables en France et au Royaume-Uni ainsi que par les énergies renouvelables. Le groupe énergétique a réalisé en 2019 un résultat net courant de 3,9 milliards d'euros, en hausse de +57,9%, pour un chiffre d'affaires de 71,3 milliards, en progression de 4% et de 3,5% en organique. L'Ebitda augmente de 8,5% en organique à 16,7 MdsE. Le cash-flow ressort positif à hauteur de 1,8 MdE - hors projet d'EPR britannique d'Hinkley Point et coûts liés au compteur communicant Linky, et le bénéfice net part du groupe est multiplié par 4,4 à 5,2 milliards d'euros.
* Air France KLM grimpe de 8,1%, alors que le groupe a fait état d'un trafic en hausse de 2,2% en janvier avec 47,5 millions de passagers transportés. Mesuré en PKT, le trafic affiche une progression de 2,7% alors que le coefficient d'occupation s'améliore de 0,3 point à 86,1%. La compagnie franco-néerlandaise a précisé que l'activité de janvier n'a été que très peu impactée par l'épidémie de Coronavirus. Une première estimation financière de l'impact sur les prochains mois sera donnée lors de la présentation des résultats annuels...
* TF1 gagne 7,4%, dopé par une solide publication annuelle. Le groupe audiovisuel a enregistré en 2019 un résultat opérationnel courant de 255,1 millions d'euros, en progression de 56,3 ME. Le taux de marge opérationnelle courante est en augmentation significative sur cette même période à 10,9%, en hausse de 2,2 points par rapport à l'année précédente, confirmant l'atteinte de l'objectif d'un taux de marge opérationnelle courante à deux chiffres en 2019. Le résultat net part du Groupe s'établit à 154,8 ME, en croissance de 27,4 ME. Le management vise en 2020 un taux de marge opérationnelle courante à 2 chiffres et un coût des programmes à 985 ME. Le Conseil d'Administration propose le versement d'un dividende de 0,50 euro par action, représentant 68% du résultat net.
VALEURS EN BAISSE
* SES chute de 10,9% dans une actualité toujours dominée par les dernières annonces relatives à la 'Bande-C' aux Etats-Unis. La proposition de la Commission fédérale des communications pour accélérer la libération des fréquences nécessaires au développement de la 5G dans le pays n'est "pas un mauvais résultat" pour SES, étant donné la nature déclinante des revenus que l'entreprise génère dans la 'Bande-C', affirme Berenberg. Selon le courtier, l'opérateur satellites pourrait recevoir environ 4 milliards de dollars, soit environ 5 euros par titre, ce qui est 'significatif'. La proposition de la FCC n'est toutefois pas encore adoptée tandis que des délais ne sont pas exclus. Berenberg estime par ailleurs que SES devra revoir à la baisse ses prévisions pour 2020 et considère que le bilan est tendu en raison du "pic significatif" de dépenses d'investissement prévues en 2021. L'objectif est réduit de 18 à 14,9 euros.
* Eutelsat trébuche de 9,7%. L'opérateur satellites a dégagé un EBITDA de 496 millions d'euros au 31 décembre 2019, en baisse de 4,4%. La marge d'EBITDA s'établit à 77,8% (77,9% à taux de change constant), comparé à 78,8% l'année précédente, ce qui reflète la baisse du chiffre d'affaires ainsi que la hausse des coûts liés à l'application de Haut Débit Fixe, qui est partiellement compensée par une forte discipline en matière de coûts sur les activités historiques. A ce stade, le plan d'économies de coûts "LEAP 2", qui vient tout juste d'être lancé et qui a pour objectif de générer des économies additionnelles de 20 à 25 ME d'ici 2021-22, n'a pas encore généré d'économies.
* Airbus (-5,1%) a annoncé jeudi une perte de 1,36 milliard d'euros en 2019 imputable à des charges exceptionnelles, liées en particulier à son avion de transport militaire A400M et au règlement d'un litige avec la justice. Le résultat d'exploitation (Ebit) recule à 1,34 milliard, contre 5 MdsE un an plus tôt après 5,607 MdsE de charges exceptionnelles, dont 3,6 milliards liés au règlement d'un litige aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni sur des soupçons de corruption. Le chiffre d'affaires a atteint 70,5 milliards d'euros, soit +11 % sur un an. Airbus vise en 2020 un Ebit ajusté de 7,5 MdsE, contre 6,9 MdsE en 2019. Le groupe a fait une proposition de dividende à 1,80 euro par action, en hausse de 9%.
* Groupe ADP recule de 2,5% malgré la publication de résultats 2019 d'assez bonne facture. Si les comptes sont ressortis légèrement inférieurs aux attentes de Bank of America ML, les prévisions de trafic pour 2020 sont perçues comme plutôt optimistes par le broker étant donné le contexte d'incertitude pour l'industrie aéroportuaire européenne. La société table sur une croissance du trafic comprise entre 2% et 2,5% avec une hypothèse de croissance du trafic de TAV Airports allant de 3 à 5% hors Istanbul Atatürk. La hausse de l'EBITDA consolidé 2020 est attendue entre 3,5% et 5,5%. Sur le mois de janvier, le trafic a progressé de 1,2%, "l'impact du Coronavirus sur le trafic étant limité".
* Renault (-1,6%). Le groupe a dévoilé des résultats 2019 en net retrait même si le constructeur a atteint ses objectifs, revus en octobre, avec une marge opérationnelle du Groupe de 4,8% et un free cash-flow opérationnel de l'Automobile positif (153 ME). Sur l'exercice 2019, la firme enregistre une marge opérationnelle de 2,662 milliards d'euros (4,8% du chiffre d'affaires) en repli de -950 ME, pour des revenus de 55,54 MdsE, en repli de 3,3% (-2,7% à taux de change comparable). Les volumes ont reculé de 3,4% à 3,8 millions de véhicules. Le résultat d'exploitation ressort à 2,105 milliards d'euros (-30%) et le bénéfice net est limité à 19 ME contre 3,451 MdsE en 2018. Au-delà du repli du résultat d'exploitation, cette baisse s'explique principalement par la moindre contribution des entreprises associées, en baisse de -1,730 MdE, et d'une charge d'impôts différés en France pour -753 ME. Le résultat net, part du Groupe, tombe même dans le rouge à -141 ME, soit la première perte depuis la crise financière de 2007-2008.
Face à cette situation, la directrice générale par intérim a brandi la perspective de réductions de coûts massives et de ventes d'actifs pour redresser la barre. "Nous n'avons aucun tabou et nous n'excluons rien, étant donné que nous avions peut-être un peu trop de capacités pour des visions en termes de volumes plus élevées que ce que nous avons aujourd'hui", a déclaré Clotilde Delbos. "Il est clair que nous n'arriverons pas à réduire ainsi les coûts sans que cela touche la moindre personne des 180.000 employés de Renault... Malheureusement ce sera une évidence. Nous allons y travailler de manière toujours humaine, solidaire et collaborative avec les partenaires sociaux".
* Sanofi consolide légèrement (-1,4%) après une très belle semaine dernière dans le sillage d'une publication trimestrielle de bonne facture. La société pharmaceutique table sur une croissance de son bénéfice par action d'environ 5% à changes constants en 2020. Le groupe a par ailleurs annoncé le départ de quatre membres de son comité exécutif, alors qu'il se recentre sur la recherche & développement interne, les maladies rares et les vaccins sous la houlette de son nouveau directeur général Paul Hudson.