Koen Geens renonce à sa mission: "J'ai le sentiment que la rupture entre le PS et la N-VA est définitive"

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Publié le vendredi 14 février 2020 à 17h40 - Mis à jour le vendredi 14 février 2020 à 23h38

"Pour cette législature, le PS ne veut pas d'une coalition avec la N-VA. (...) Mais je suis convaincu que cette formule aurait été la meilleure chose pour le pays", a indiqué Koen Geens (CD&V) dans une déclaration formulée après avoir présenté vendredi soir au Roi sa démission en tant que chargé de mission royale. Il a remis son rapport final au souverain, qui a accepté sa démission et entamera lundi des consultations pour déterminer la suite des évènements. Le vice-Premier CD&V et ministre de la Justice Koen Geens devait normalement faire rapport au Roi lundi prochain. Mais les déclarations du président du PS Paul Magnette, suivies de la réaction du président de la N-VA Bart De Wever, auront précipité les événements.

Koen Geens a indiqué avoir voulu travailler avec les deux plus grands partis dans leur communauté (N-VA et PS) autour d'un axe central composé du CD&V et du MR.

Mais "un parti (le PS) s'est montré particulièrement non favorable à une alliance avec un autre parti (la N-VA)", a constaté Koen Geens. "Un veto définitif a été prononcé par le PS contre la N-VA", a-t-il ajouté.

"Il faut pouvoir avouer un échec. Cela me désole de ne pas avoir pu consulter tous les partis. Mais je trouvais que continuer dans cette voie n'était plus utile après les déclarations de ces derniers jours", a-t-il expliqué, ajoutant que son rapport n'était pas complet. Koen Geens a toutefois annoncé avoir rendu une note de 16 pages reprenant point par point les thématiques fédérales jugées importantes: le socio-économique, la sécurité, la justice, l'immigration, l'énergie, l'environnement et la mobilité. Chacune des propositions est complétée par des chiffres financiers concrets provenant des données du Bureau du Plan ou du service des pensions notamment.

"J'avais un plan très détaillé pour voir tous les partis pour compléter la note. Mais ce qu'il s'est passé m'a rendu cette tâche impossible. Ce sera à quelqu'un d'autre de voir si une autre formule peut être ressuscitée. Je l'informerai avec toute ma bonne volonté et la connaissance acquise ces derniers jours."

Koen Geens a d'ores et déjà précisé qu'il n'envisage toutefois pas l'option d'un retour aux urnes.

Le vice-Premier avait été chargé le 31 janvier dernier de la mission de "prendre les initiatives nécessaires permettant la mise en place d'un gouvernement de plein exercice". Il avait succédé dans cet exercice au duo d'informateurs Joachim Coens (CD&V) - Georges-Louis Bouchez (MR).

Vendredi matin, Paul Magnette avait fait voler en éclats, par médias interposés, l'hypothèse déjà branlante d'une alliance liant son parti aux nationalistes flamands. "Combien de fois devrai-je encore dire que le PS n'a aucune envie de gérer avec eux?", a martelé le Carolo.

"Nous prenons acte du diktat du PS", a vertement rétorqué le président des nationalistes flamands Bart De Wever. "Le 3e parti du pays pense pouvoir dicter sa loi à tout le monde et mener des négociations dans les médias. Contrairement à ce que souhaite l'électeur flamand, il veut un gouvernement le plus à gauche possible, sans majorité en Flandre."

Dans la journée, le CD&V a de son côté rappelé qu'il ne souhaiter pas entrer dans une majorité sans la N-VA. A l'inverse, Ecolo a réitéré son souhait de passer à un plan B, sans la N-VA.

Le Roi entamera des consultations lundi, jour où le PS se réunira en bureau.

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