Les tests de grossesse au Nantes Atlantique Handball "n'ont rien d'illégal" pour le président et les joueuses
Au lendemain de la publication d'un communiqué de l'Association des joueuses et joueurs professionnels de handball dénonçant des tests de grossesse réalisés sur ses joueuses, la direction et les joueuses du Nantes Atlantique Handball ont tenté de faire désenfler la polémique, ce vendredi.
by Florian Cazzola📍 Nantes, France
Le Nantes Atlantique Handball, dans la tourmente depuis les révélations de tests de grossesses pratiqués en toute illégalité sur ses joueuses, n'aura pas tardé à sortir de son silence. Moins de 24 heures après la publication du communiqué de l'Association des joueuses et joueurs professionnels de handball, la direction du club nantais a réagi. Elle confirme l'existence de ces examens mais affirme que les handballeuses étaient informées et consentantes.
"Le médecin a agi en son âme et conscience"
Dans une salle de presse archi-pleine dans laquelle se sont massés une vingtaine de journalistes locaux mais aussi parisiens, le président du club, accompagné de l’entraîneur et d'une dizaine de joueuses, sont arrivés pour tenter d'éteindre l'incendie. "Oui, des tests ont été effectués mais ils n'ont rien d'illégal, lâche d'emblée Arnaud Ponroy, le président du Nantes Atlantique Handball. Ils n'ont pas été effectués sans le consentement des joueuses. [...] Le médecin a fait, selon moi, son boulot en son âme et conscience avec l'assentiment des joueuses."
Venue avec dans les mains un communiqué rédigé "en groupe", Camille Ayglon-Saurina a confirmé les propos de son président. "C'est la première fois que l'on a ce genre de tests, explique l'arrière droite. Ce test a été ajouté aux test obligatoires qui doivent être faits en début de saison. On a eu une ordonnance qui nous le disait. [...] Il y a eu une volonté de la part du médecin [qui s'occupe du club depuis le début de la saison] d'être clair et rien n'a été fait de manière insidieuse."
Un problème de compréhension chez certaines ?
Questionnée pour savoir si toutes les joueuses savaient ce que "le taux de l'hormone Béta HCG" prescrit sur l'ordonnance signifiait, la capitaine Léa Lignières concède qu'il y a peut-être eu "un problème de compréhension pour certaines", malgré la volonté du docteur, non salarié du club, de se montrer le plus clair possible. Dans la foulée, le président du club, Arnaud Ponroy, a tenu à affirmer que ni "l'entraîneur, ni les dirigeants" n'avaient "eu accès à ces tests". "Ce n'est de toute façon pas un outil dont se sert le club, balaye-t-il en expliquant que toutes les joueuses, à sa connaissance, ont subi ce test. Les joueuses sont sous contrat, qu'elles soient enceinte ou pas, ça ne change rien".
Remonté contre l'association présidé par le gardien international Vincent Gérard qui a publié le communiqué ayant mis le feu aux poudres, le président du Nantes Atlantique Handball se réserve le droit de donner suite "à ces allégations mensongères". Pendant la conférence de presse, il a notamment dit réfléchir à un dépôt de plainte à l'encontre de l'AJJPH. C'est une joueuse du club qui aurait alerté l'Association des joueuses et joueurs professionnels de handball.