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Des personnels de l'hôpital de Roubaix manifestent pour dénoncer la politique du gouvernement dans les hôpitaux. Les personnels ont chanté un texte défendant l'hôpital public tout les médecins. © Radio France - FRANCOIS CORTADE

Hôpital public : le personnel soignant dans la rue pour la Saint-Valentin

Des milliers de blouses blanches ont décidé de passer la Saint-Valentin dans la rue pour dénoncer leurs conditions de travail ce vendredi, trois mois après le "plan d'urgence" du gouvernement. Ça fait onze mois que la grève des services d'urgence a commencé.

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📍 France

Les personnels hospitaliers ont célébré la Saint-Valentin dans la rue partout en France, pour faire leur déclaration d'amour à l'hôpital public ce vendredi 14 février 2020. À Paris, le cortège est parti de l'hôpital Necker, pour se diriger ensuite vers l'hôpital Cochin, puis l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Blouses blanches sur le dos et ballons en forme de cœur à la main, quelques milliers de soignants - 10.000 selon la CGT - étaient présents dans la capitale.

Ils étaient une quarantaine de médecins, aide-soignants, infirmiers, rassemblés devant l'Hôtel de Ville à Poitiers pour dénoncer leurs conditions de travail. Des manifestants qui sont aussi touchés par la mort d'une infirmière jeudi à Thouars. Dans le département du Puy-de-Dôme, la CGT santé s'est installée dans le hall du CHU de Clermont-Ferrand

Nous avons le cœur brisé

Cette manifestation des personnels, syndicats et collectifs intervient trois mois après le "plan d'urgence" du gouvernement. Les manifestants estiment que les mesures annoncées à l'automne ne répondent pas à leurs revendications. "Nous avons le cœur brisé" : Saint-Valentin oblige, les collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, à l'origine de cette nouvelle mobilisation, ont demandé aux soignants d'"apporter une fleur blanche" pour "témoigner (leur) amour à l'hôpital public". 

Qu'est-ce qui s'est passé en un an ? Pas grand chose -Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes.

"Ce qui se passe devant nos yeux, c'est la destruction de l'hôpital public", s'alarme le neurologue François Salachas, membre du Collectif Inter-Hôpitaux. Onze mois après le début de la grève des services d'urgence, "ce mouvement n'a obtenu aucun résultat en termes d'embauches et d'attractivité", ajoute-t-il. "Qu'est-ce qui s'est passé en un an ? Pas grand chose", insiste Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes (Amuf). Il estime que le gouvernement n'a "pas du tout entendu" les demandes de hausse des salaires et des effectifs.

L'exécutif a pourtant fait des concessions en novembre, après une première journée de grève et de manifestation assez largement suivie. Rallonge budgétaire, primes à foison, reprise massive de dette... Pour le Premier ministre, Edouard Philippe, ce "plan d'urgence" doté de "moyens considérables" devait "redonner de l'oxygène" aux soignants. 

S'inviter dans les municipales

Éclipsées depuis décembre par la mobilisation contre la réforme des retraites, les blouses blanches ont ramené l'attention sur leur cause avec une série de démissions collectives. Depuis trois semaines, environ 800 médecins-chefs ont renoncé à leurs fonctions administratives, désertant les instances de direction pour se consacrer exclusivement aux soins.

Dans les prochaines semaines, deux nouvelles primes seront ainsi versées à plusieurs dizaines de milliers d'infirmiers, aides-soignants, manipulateurs radio et auxiliaires de puériculture. A partir du 1er mars, les tarifs hospitaliers seront revalorisés, ce qui augmentera les ressources financières des établissements publics et privés. Une enveloppe de 150 millions d'euros a par ailleurs été débloquée en début d'année pour financer l'achat de matériel afin "que les conditions de travail s'améliorent". 

Après avoir envisagé un rendez-vous avec les médecins hospitaliers mi-mars, la ministre de la Santé a indiqué ce vendredi matin sur France Inter avoir "prévu de les revoir la semaine prochaine", "probablement en milieu de semaine prochaine"