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Les prochaines négociations, prévues à partir du 24 février, s’annoncent serrées. PHOTO AFP - AFP

Salaires des profs: Le ministre évoque des hausses au «mérite»

Un affront pour les syndicats, qui rejettent l’idée de contreparties en échange de ces revalorisations.

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Depuis plusieurs mois, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer affirme que les salaires des professeurs seront revalorisés avec la réforme des retraites, examinée à partir de lundi en séance publique à l’Assemblée.

Les professeurs des écoles en début de carrière, les plus désavantagés par la réforme, pourraient toucher entre 93 et 157 euros de plus par mois selon les scénarios, sans conditions. Cependant, une partie de l’enveloppe serait consacrée à d’autres leviers d’augmentation, comme le financement d’heures supplémentaires sur des absences de courte durée ou encore l’indemnisation des enseignants qui acceptent de suivre des formations pendant les vacances scolaires. Un affront pour les syndicats, qui rejettent l’idée de contreparties en échange de ces revalorisations.

« Il va falloir clarifier »

Interrogé vendredi sur RMC-BFMTV sur ces éventuelles contreparties, Jean-Michel Blanquer a évoqué «  deux dimensions » : «  Il y a une dimension commune à tous qui va faire qu’il y a une augmentation pour tous, car il faut monter le niveau général des rémunérations, et bien entendu il y a une dimension de mérite, ça existe déjà en partie, et on va probablement l’accentuer », a-t-il lancé.

«  J’essaie de sortir des débats binaires… Est-ce travailler plus pour gagner plus, en vérité, c’est plus compliqué que ça. C’est mieux que ça. C’est plutôt comment on donne des horizons aux acteurs de l’éducation nationale, c’est un jeu gagnant-gagnant », a résumé le ministre.

Pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CDFT, «  nous ne sommes plus dans la revalorisation mais clairement dans le «travailler plus pour gagner plus »  », fulmine-t-elle, mettant en garde le gouvernement contre des « mauvaises pistes qui introduisent de la tension ».

«  Le mot «mérite» n’avait jusqu’ici pas été prononcé lors des discussions et là on ne sait pas ce qui est mis derrière ; s’il y a un agenda caché, c’est problématique et il va falloir clarifier », ajoute Catherine Nave-Bekhti.

Stéphane Crochet, secrétaire général du SE Unsa, estime que cette «  revalorisation sous contreparties » va forcément amener «  une défiance record des enseignants envers le gouvernement » alors que «  la profession est dans un état de tension forte ».

Pour Jean-Michel Blanquer, «  qu’il y ait des éléments non définis, c’est le principe même du dialogue social (…) », a-t-il rétorqué.

Les prochaines négociations, prévues à partir du 24 février, s’annoncent serrées.