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Aziz Akhannouch (Maroc), homme d'affaires (Akwa Group, Afriqia Gaz, Maghreb Oxygen), ministre de l'Agriculture (depuis 2007) et president du Rassemblement National des Independants (RNI) depuis 2016. A Dakhla le 24.02.2019. Photo Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

Aziz Akhannouch lance le plan « Génération Green »

Après avoir conduit le plan Maroc Vert pendant plus d’une décennie, le ministre marocain de l’Agriculture a présenté une nouvelle feuille de route, plus axée sur l’humain.

Presque douze ans après avoir lancé le Plan Maroc Vert, Aziz Akhannouch, le ministre de l’Agriculture, a présenté la nouvelle stratégie de son département au Roi Mohammed VI, le 13 février, dans la province de Chtouka Ait Baha.

Baptisée « Génération Green », cette feuille de route s’étale jusqu’en 2030 répond à la demande royale faite en octobre 2018 d’une « réflexion stratégique globale et ambitieuse pour le développement du secteur ».

Comme le Plan Maroc Vert, Génération Green doit permettre au secteur primaire d’être plus performant. L’objectif principal est de doubler sa part dans le PIB du royaume, actuellement à 12,3 %, mais aussi d’alléger la balance commerciale en exportant plus et avec une meilleure valeur ajoutée.

Le produit agricole brut, de 125 milliards de dirhams en 2018, devrait atteindre 200 à 250 milliards de dirhams d’ici 2030, tandis que la valeur des exportations agricoles doit bondir de 34,7 milliards de dirhams en 2018 à 50 à 60 milliards de dirhams en 2030. Quant à la valorisation et à la transformation, elles doivent, selon les nouveaux objectifs, couvrir 70% de la production.

Un million d’hectares de terres collectives ont été mobilisés pour ce plan, ce qui doit permettre la création de 350 000 emplois, estime le ministre.

Ambition formation

L’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole est l’un des principaux objectifs de la nouvelle stratégie. Pour ce faire, l’assurance agricole et les services de protection sociale doivent être généralisés, tandis que la différence entre le salaire minimum légal agricole (Smag) et le salaire minimum légal des autres secteurs (Smig) doit se réduire. L’application de ces mesures devrait permettre à 400 000 ménages d’accéder à cette classe moyenne agricole, qui comptabiliserait alors 690 000 ménages.

Aziz Akhannouch mise également sur l’entrepreneuriat agricole. Un système d’incitation et d’aides à l’installation, pouvant couvrir une partie des coûts d’investissement, doit aussi être mis en place, avec l’objectif de voir 180 000 jeunes agriculteurs se lancer. Une stratégie de formation ambitieuse viendra s’ajouter à cet ensemble pour former environ 150 000 jeunes d’ici 2030. La formation agricole professionnelle sera présente dans 10 des 12 cités des métiers et des compétences, a fait savoir le ministre lors de ce grand oral devant le roi.

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En plus du programme d’appui aux TPE récemment lancé, le département de l’agriculture promet un accompagnement des futurs professionnels, avec la facilitation de l’accès au conseil agricole et le développement de e-services agricoles. La feuille de route parle de connecter au moins 2 millions d’agriculteurs à des plateformes de services digitaux.

Sur le volet de la commercialisation, et en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et les collectivités territoriales, douze marchés de gros et des souks traditionnels doivent être modernisés dans les prochaines années. Enfin, le ministre veut diversifier les chaînes de distribution via des circuits courts et la distribution directe.


Une feuille de route pour les forêts

Dans la foulée du plan Génération Green, le ministre a présenté « Forêts du Maroc », destiné à protéger les 9 millions d’hectares de forêts marocaines et qui doit générer 27 500 emplois directs. Alors que le royaume perd chaque année quelque 7 000 hectares de forêts, cette feuille de route ambitionne, à l’horizon 2030, le reboisement de 133 000 ha.

Ce plan d’actions doit également booster les revenus des filières de production forestière et de l’éco-tourisme, qui doivent atteindre 5 milliards de dirhams par an. Le roi a par la suite donné le coup d’envoi du projet de plantation de 100 ha d’arganier dans la commune d’Imi Mqouren.