Dénoncer la chasse au lévrier et offrir une nouvelle vie aux galgos
Chez elle, en Bretagne, Christelle offre une nouvelle vie à ses trois galgos, des chiens torturés par les chasseurs en Espagne.
by Mathilde Sallé de ChouChrystelle Josselin vit avec trois galgos, des lévriers andalous qu’elle a adoptés pour leur éviter une fin tragique. En effet, en Espagne, où la chasse à l’aide de lévriers est encore tolérée, ces chiens sont torturés dans l’indifférence totale. Pour cette Bretonne qui se définit comme anti-spéciste, cette pratique doit être abolie au nom du respect des êtres vivants.
Des chiens torturés…
En Europe, l’Espagne est le seul pays où la chasse au lévrier est encore tolérée. Tous les hivers, les chasseurs sortent leur « réhala », une meute de plusieurs dizaines de chiens de race galgo ou podenco, pour chasser le lièvre. La saison ne dure que trois semaines et s’achève début février. Pendant cette période, les chasseurs sortent tous les soirs avec leur meute, sans fusil, laissant ces animaux célèbres pour leur incroyable vitesse (jusqu’à 60 km/h) leur ramener le gibier.
Et après ? Une fois la saison de la chasse terminée, les galgos sont promis à un triste sort. Pour ne pas avoir à les nourrir inutilement pendant des mois, les chasseurs se débarrassent aussitôt des chiens trop vieux (trois ans ou plus) ou pas assez performants. Résultat, explique Chrystelle :
C’est le cas d’Haliosha, l’un des trois chiens avec lesquels elle partage son quotidien. « Il a eu le parcours classique du galgo », confie-t-elle. La chienne a grandi dans une « réhala » de 80 chiens où elle a rempli son devoir pendant trois ans.
Une fois sa fougue passée, son « galgero » (chasseur en espagnol) a décidé de s’en séparer en même temps que 23 autres chiens. Fait rare, il a cependant prévenu une association locale, leur laissant l’opportunité de sauver les animaux. Ils avaient une semaine pour récupérer les chiens, sans quoi il les laisserait agoniser.
… Pour restaurer l’honneur
« Chanceuse », Haliosha a été recueillie dans un refuge où elle a pu passer près de deux ans grâce au soutien d’une marraine qui a déboursé chaque mois 90 euros pour subvenir à ses besoins. Finalement, Chrystelle a pu accueillir le galgo grâce à l’association l’Ambassade des lévriers andalous qui se charge de rapatrier les chiens en France pour les proposer à l’adoption.
Mais tous les galgos et les podencos n’ont pas cette chance. « En France on est plutôt dans la logique de la dernière balle dans les cas où les chasseurs se débarrassent de leur chien. En Espagne, en revanche, on opte pour la torture pour laver l’honneur des ancêtres », explique Chrystelle. En effet, selon les galgeros, en vieillissant, les lévriers deviennent moins performants, ce qui constitue un affront. Un affront que seule la torture peut effacer, selon eux.
Les animaux sont alors privés de nourriture ou assoiffés, attachés à des piquets dans des zones désertiques, mutilés ou traînés par groupe derrière les voitures jusqu’à épuisement.
Pour mettre fin à la barbarie, les associations se mobilisent et tentent de sensibiliser à la cause. C’est notamment le cas du CREL, la fédération européenne de protection et défense du lévrier, qui réunit une cinquantaine d’associations et vient de lancer une pétition réclamant la fin des sévices infligés aux chiens de chasse.
Pour signer la pétition et dénoncer la barbarie, c’est par ici.