https://parismatch.be/app/uploads/2020/02/Tortue-1100x715.jpg
La carapace retrouvée est beaucoup plus grande, et bien moins vivante.© Unsplash / Randall Ruiz

La carapace d’une tortue, bien plus grande qu’un humain, a été découverte

by

Les mâles possédaient des picots pour pouvoir se défendre, mais également se battre.

Pour trouver la plus grande tortue qui n’ait jamais existé, il faut remonter le temps – entre 9 et 5 millions d’années. À cette époque, les Stupendemys géographiquesus, des tortues d’eau douce, vivaient dans le nord de l’Amérique du Sud. Par manque de fossiles, ce type de tortue restait assez mystérieux. Elle était surtout connue pour deux particularités : rentrer sa tête dans sa carapace en tournant son cou de côté, et pour son imposante taille.

Des chercheurs ont découvert de nouveaux fossiles au Venezuela et en Colombie, dont la plus grande carapace complète jamais trouvée, pour toute tortue existante ou éteinte. L’animal possédait une carapace de 2,40 mètres de long, pour une masse estimée à 1 145 kg. À titre de comparaison, c’est presque 100 fois la taille de son plus proche parent vivant, la tortue de rivière amazonienne Peltocephalus dumerilianus, et deux fois celle de la plus grande tortue existante encore de nos jours, la tortue luth marine Dermochelys coriacea.

https://parismatch.be/app/uploads/2020/02/Fossiles-de-tortue.jpg
Vue de la carapace dorsale du nouveau spécimen découvert au Venezuela, avec la comparaison par rapport à un humain.© Edwin-Alberto Cadena, Universidad del Rosario / Science Advances

Des prédateurs de plus de 10 mètres de long

Grâce à ces nouvelles découvertes, les scientifiques ont pu en savoir plus sur les caractéristiques biologiques de cette tortue, une manière également de mieux comprendre l’évolution de l’espèce au sens global. Les chercheurs ont découvert deux morphotypes de carapace, variant suivant le sexe de l’animal. Selon l’hypothèse des experts, les mâles possédaient des cornes non seulement pour se défendre, mais également pour combattre. « Les cornes servaient principalement d’armes dans les comportements de combat entre mâles », explique l’étude publiée dans Science Advances. Une cicatrice « allongée et profonde », retrouvée sur la carapace, confirme l’hypothèse et « pourrait être interprétée comme une marque résultant d’un combat entre mâles ».

Des marques de morsures ont également été constatées sur plusieurs fossiles, ainsi qu’une dent retrouvée sur la surface ventrale d’une tortue. Pour les chercheurs, cela correspondrait aux « grands caïmans » qui pouvaient faire plus de 10 mètres de long. Cette interaction avec d’autres espèces aussi grandes pourrait expliquer la nécessité pour les Stupendemys géographiquesus d’avoir une taille aussi importante.