Ericsson veut faciliter la transition entre la 4G et la 5G

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Ericsson veut faciliter la transition entre la 4G et la 5G© Ericsson

Bien qu’il ait fait partie des premiers à annuler sa participation au Mobile World Congress (MWC) de Barcelone du fait de l’épidémie de coronavirus, Ericsson entend maintenir le rythme des annonces prévues. Lors d’une conférence de presse dédiée à sa vision stratégique, ce vendredi 14 février 2020 à Paris, l’équipementier suédois a présenté ses avancées en matière de technologies réseau. Il entend, avant toute autre chose, adoucir la transition vers la 5G alors que les déploiements ont commencé – ses équipements sont, aujourd'hui, exploités dans le cadre de quelque 24 réseaux d’opérateurs télécoms en Amérique, en Europe et en Océanie.

FLUIDIFIER LA TRANSITION 4G/5G

Pour faire face à la multiplication des services et à l’augmentation du volume de données induites par la nouvelle norme de téléphonie mobile, Ericsson a complété son offre avec un "cœur 5G dual-mode" qui permet de passer aisément d’une connexion 4G à une connexion 5G – et inversement – selon la couverture disponible. Ce "cœur 5G dual-mode" permettrait de "fluidifier la migration d’une technologie à l’autre et conférer davantage de flexibilité aux opérateurs télécoms". Ces derniers pourront réduire leur coût global de possession (TCO) et accélérer le déploiement de leurs réseaux.

Mettant l’accent sur l’exploitation de l’intelligence artificielle, le Suédois souhaite également surveiller en temps réel l’état des équipements et adresser les problèmes techniques rapidement, voire automatiquement. "On a constaté un gain de 40% d’efficacité en matière de résolution de ces derniers", assure à L’Usine Digitale Viktor Arvidsson, directeur de la stratégie et des affaires réglementaires d’Ericsson France.

L'IA au secours de l'environnement

Autre axe de réflexion pour l’entreprise : l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique. Ericsson entend apporter des solutions concrètes en la matière, visant "une croissance décarbonée". Selon lui, le numérique représenterait aujourd’hui 1,4% des émissions de CO2 au niveau mondial. 50% de ce chiffre serait imputable aux terminaux – tels que les smartphones –, tandis que le reste serait du fait des réseaux. "L’un des leviers d’action à court terme serait que chacun conserve son téléphone un peu plus longtemps, car l’on estime que leur seule production est responsable d’un quart des émissions du secteur", avance Viktor Arvidsson.

Ericsson indique intégrer, dès aujourd’hui, la solution "Energy Infrastructure Operations" à ses offres. Cette brique d'intelligence artificielle permettrait de faire baisser les dépenses énergétiques des opérateurs clients de 15% et réduire le nombre de visites sur site par ses techniciens de 15% grâce à la maintenance prédictive.

UNE ANNéE CRUCIALE POUR LES AFFAIRES

Si seulement 8% des opérateurs télécoms ont aujourd’hui lancé leur offre commerciale 5G, l’entreprise estime que ce sera le cas de 25% d’entre eux d’ici à la fin 2020. L’année s’avère donc cruciale sur le plan économique. Ericsson se réjouit d’avoir signé quelque 81 contrats commerciaux à date, dont 49 concernent le cœur de réseau – la partie "sensible", qui fait l’objet de vifs débats depuis des mois dans le cadre de l’affaire entourant son concurrent chinois Huawei, accusé par les Etats-Unis d’espionnage.

Ericsson a notamment été retenu par Orange pour l’Île-de-France, le Sud-Ouest et le Nord-Est, poursuivant un partenariat historique aux côtés de Nokia chez le premier opérateur français. Bouygues Telecom n’a pas encore dévoilé ses intentions, mais le Suédois nourrit "de bons espoirs" puisque ses matériels constituent 50% de son réseau 4G – l’autre moitié ayant recours à des appareils de Huawei. A noter qu'Ericsson scrute particulièrement le marché français de la 5G, qui représenterait à peu près 2% du marché mondial, et a dévoilé une étude quant aux attentes de la population en octobre dernier.

Alors que William Barr, procureur général des Etats-Unis, a suggéré de prendre tout ou partie du capital des équipementiers européens Ericsson et Nokia pour contrer Huawei, l’administration Trump a écarté cette option, préférant financer le développement d’alternatives à hauteur de 1 milliard de dollars. Une nouvelle très bien accueillie par Ericsson, qui juge la proposition de rachat "grotesque".

Le Suédois, porté par le contexte géopolitique international, entend bien poursuivre son chemin seul. Il travaille, d’ailleurs, déjà à l’amélioration de sa technologie et a nnoncé cette semaine avoir battu le record absolu de débit avec les ondes millimétriques de la 5G (4,3 Gbps) dans son laboratoire de Kista, en Suède. L’entreprise s’attèle aussi à accélérer la virtualisation des réseaux via le perfectionnement et la sécurisation de ses solutions cloud, et vient d'ouvrir un centre de R&D en France. De quoi accompagner ses opérateurs clients le moment venu.