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Le revenge porn est plus lourdement condamné depuis 2016.AFP Pedro Pardo

Retrait de Benjamin Griveaux : que risquent les personnes qui ont diffusé les vidéos intimes ?

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Il a démissionné. Il veut désormais contre-attaquer. Richard Malka, l'avocat de Benjamin Griveaux a annoncé ce vendredi qu'il comptait poursuivre " les publications qui violeront la vie privée" de l'ancien candidat à la mairie de Paris. "À la suite du retrait de la candidature à la Mairie de Paris, Benjamin Griveaux invite chacun au respect de sa vie privée. Il s'agit là, pour toute personne, d'un droit essentiel dont la violation est sanctionnée par le Code civil et par la loi pénale. Benjamin Griveaux nous a donc demandé d'engager des poursuites contre toute publication qui serait contraire à ces dispositions protectrices", ont fait savoir Maître Richard Malka et maître Lorraine Gay.

Son défenseur demande " à respecter la vie privée de Benjamin Griveaux dont la violation constitue une infraction au Code pénal". En effet :  l'article 226-1 du Code pénal, la vie privée est d'autant plus protégée. Cet article punit "  le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui" et la diffusion " sans le consentement". Les personnes qui diffusent délibérément les vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux risquent ainsi un an d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.

2 ans de prison et 60 000 € d'amende

Une loi s'est ajoutée en 2016 à cet arsenal judiciaire. Celle portée par Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat au numérique. Pour endiguer le phénomène de plus en plus important du Revenge Porn ( une pratique de "vengeance pornographique" qui consiste à publier des images intimes de son ex, souvent après une rupture), l'article 226-2-1 du Code pénal prévoit désormais deux ans d'emprisonnement et 60 000 euros d'amende pour ceux qui s'y risqueraient. L'objet de la photo ou de la vidéo concerne " des paroles ou des images présentant un caractère sexuel prises dans un lieu public ou privé". Concrètement, l'activiste russe Piotr Pavlenski -qui n'en serait pas à sa première condamnation judiciaire- qui a publié deux vidéos intimes et un échange privé attribués à Benjamin Griveaux encourt, au moins, deux ans d'emprisonnement et 60 000 euros d'amende. Mais les internautes qui ont relayé ces images sur les réseaux sociaux risquent aussi, dans une moindre mesure, une sanction. Joachim Son-Forget, candidat aux présidentielles de 2022 a par exemple été parmi les premiers à relayer le lien du site où sont hébergées les images.