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Tous les regards se tournent vers le paquebot de Renault-Douai. Photo archives Johan Ben Azzouz - VDNPQR

Dans le rouge, Renault n’exclut pas des fermetures de sites en France: la région doit-elle s’inquiéter ?

Renault a accusé une perte de 141 millions d’euros en 2019. Et la directrice générale n’a « pas exclu « des fermetures de sites dans le monde et en France. De quoi faire frémir les trois sites régionaux du groupe au losange.

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« Nous n’avons aucun tabou et nous n’excluons rien » a affirmé ce vendredi lors d’une conférence de presse Clotilde Delbos, directrice générale par intérim du groupe Renault. En l’occurrence, la possibilité que des usines en France ou dans le monde soient fermées, suite aux pertes annoncées.

Le constructeur automobile a en effet enregistré l’an dernier ses premières pertes depuis dix ans  : 141 millions d’euros en 2019, très loin des 3,3 milliards de bénéfices de 2018.

Deux milliards d’économie

Plombé par le recul général du marché automobile mondial, les coûts liés aux nouvelles normes sur le CO2, les investissements à faire dans l’électrique et la fragilisation de l’alliance avec Nissan suite à l’affaire Ghosn, Renault fait un peu marche arrière par rapport à ses ambitions.

Un plan de deux milliards d’euros d’économie sur trois ans a été annoncé, et cela pourrait passer par des restructurations, des baisses d’effectifs, voire des fermetures de sites.

De quoi inquiéter les trois usines Renault dans notre région ?

Douai s’interroge

Tous les regards se tournent en effet vers le paquebot de Renault-Douai, confronté à la chute des ventes de ses modèles premium (Scenic, Espace, Talisman), avec moins de 80 000 véhicules produits cette année, alors que les capacités de production sont plus du double. Mais l’usine est aussi engagée dans un vaste investissement pour accueillir la future plateforme électrique de l’alliance Renault-Nissan et la perspective de deux nouvelles productions d’ici à 2022.

« Les baisses d’effectifs, nous les subissons depuis longtemps, rappelle David Dubois, délégué CGT de Renault Douai. Nous étions 6 000 en 2003, nous sommes moins de 3 000 aujourd’hui. Et l’on sait que la production de véhicules électriques c’est au moins 3 % de personnel en moins, Jean-Dominique Senard notre PDG l’a d’ailleurs envisagé pour notre site. » Bref, on serre les dents à Douai, dans l’attente d’un futur encore bien incertain.

La situation est plus sereine chez STA à Ruitz (417 salariés), qui produit des boîtes de vitesses automatiques. Les nouvelles boîtes qui équipent les Clio et Captur, deux modèles qui cartonnent chez Renault, sont fabriquées ici, tout comme les boîtes pour Dacia. 112 000 boîtes ont été produites en 2018 à Ruitz. De quoi voir l’avenir à peu près sereinement.

Même sérénité chez MCA à Maubeuge (2200 salariés). Près de 160 000 Kangoo sont produits chaque année dans l’usine sambrienne, qualifiée de « plus performante de l’Alliance en France ». 450 millions d’euros ont été investis pour le développement des nouveaux modèles électriques.

Croisons les doigts, Renault n’a rien à perdre dans notre région.