L'optimisme pourrait réduire la gravité des accidents vasculaires cérébraux

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L'optimisme se définit par une disposition d'esprit qui incline à prendre les choses du bon côté ou encore une confiance dans l'issue favorable d'une situation. Selon des chercheurs du Texas Health Science Center, cet état d'esprit serait à cultiver chez les personnes ayant survécu à un accident vasculaire cérébral (AVC) pour favoriser un meilleur rétablissement. Leur étude présentée lors de l'International Stroke Conference 2020 affirme en effet que les survivants d'un AVC avec des niveaux élevés d'optimisme présenteraient des niveaux d'inflammation inférieurs et moins d'incapacité physique trois mois après la survenue de l'évènement par rapport à celles qui se montrent moins optimistes.

Les chercheurs ont inclus 49 personnes dans une cohorte, toutes survivantes d'un AVC pour examiner la relation entre l'optimisme, l'inflammation, la gravité de l'AVC et l'incapacité physique pendant trois mois après un AVC. Leur but était de comprendre la façon dont ces éléments sont liés les uns aux autres ou se répercutent pourrait fournir une piste scientifique pour développer de nouvelles stratégies de récupération après un AVC. « Nos résultats suggèrent que les personnes optimistes ont une meilleure issue de la maladie, donc stimuler le moral peut être un moyen idéal pour améliorer la santé mentale et la récupération après un AVC. », explique le Pr Yun-Ju Lai, premier auteur de l'étude.

« Connaître l'importance d'un environnement positif »

Un AVC se produit lorsqu'une partie du cerveau est brusquement privée de sang. Le plus souvent (80 % des cas), l’arrêt de la circulation est dû à un caillot qui bouche une artère à destination du cerveau : on parle d’AVC ischémique. Dans 20 % des cas, l’AVC est dû à la rupture d’une artère cérébrale provoquant un saignement dans le cerveau : on parle alors d’AVC hémorragique. Comme l'explique la Fondation pour la Recherche Medicale, les lésions occasionnées lors d'un AVC ischémique sont liées au fait que les neurones ne reçoivent plus d’oxygène, mais également à l’apparition d’une inflammation suite au rétablissement de la circulation sanguine après traitement.

« Lors de la reprise de l’écoulement sanguin, les cellules subissent un stress qui entraîne une réaction inflammatoire. Cette dernière a une action négative sur le tissu cérébral », explique-t-elle. « Aujourd’hui, les chercheurs souhaitent trouver un moyen de contenir cette inflammation liée au traitement de l’AVC ischémique, ce qui permettrait d’en minorer les séquelles. » Alors que l'inflammation post-AVC nuit au cerveau et nuit à la capacité de récupération, l'étude montre que l'optimisme a été associé à des niveaux d'inflammation plus bas et à de meilleurs résultats de santé chez les patients ayant été victimes d'AVC. Selon les chercheurs, aucune étude antérieure n'a évalué cette association.

Sans expliquer précisément le mécanisme en jeu, ces derniers précisent que celui-ci concerne les niveaux de marqueurs inflammatoires que sont l'interleukine-6 ​​(IL-6) et la protéine C-réactive (CRP). Car à mesure que le niveau d'optimisme des patients augmentait la gravité de l'AVC et ces marqueurs inflammatoires diminuaient même après avoir considéré d'autres variables possibles. « Les patients et leurs familles devraient connaître l'importance d'un environnement positif qui pourrait bénéficier au patient. La santé mentale affecte la récupération après un AVC. », concluent-ils. L'étude ne précise pas, cependant, comment les médecins peuvent aider leurs patients à devenir plus optimistes au quotidien.