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Crédit photo © Reuters

Benjamin Griveaux renonce à sa candidature à Paris

PARIS (Reuters) - Benjamin Griveaux, candidat La République en marche (LaRem), a retiré vendredi sa candidature à la mairie de Paris, disant ne plus vouloir exposer sa famille à une campagne dans laquelle "tous les coups sont désormais permis" après la diffusion d'une vidéo intime non authentifiée.

Ce fidèle de la première heure du chef de l'Etat se trouvait en mauvaise posture dans les sondages en vue des municipales de mars lors desquelles le parti majoritaire souhaite acquérir l'ancrage local qui lui fait défaut pour l'instant.

Il était également confronté à la candidature dissidente de Cédric Villani, exclu récemment de LaRem.

"J'ai décidé de retirer ma candidature à l'élection municipale parisienne", a-t-il déclaré à la presse, au lendemain de la présentation de son programme de campagne.

"Hier (jeudi) un nouveau stade a été franchi, des sites internet ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée", a déclaré le député de Paris.

"Je ne souhaite pas nous exposer davantage ma famille et moi quand tous les coups sont désormais permis, cela va trop loin."

Le désistement de celui qui figurait en troisième position dans les sondages en vue des élections municipales dans la capitale - derrière la maire sortante Anne Hidalgo (PS) et l'actuelle maire du VIIe arrondissement Rachida Dati (LR) - n'a pas entamé la volonté de LaRem de partir à l'assaut de l'Hôtel de Ville.

"ON NE LÂCHERA RIEN"

"Notre responsabilité collective c'est de continuer à porter ce projet", a déclaré à la presse le délégué général de LaRem, Stanislas Guérini, à l'issue d'une réunion dans le QG de campagne du désormais ex-candidat.

"Je réunirai dans les prochaines heures les cadres de la campagne parisienne (..) pour réfléchir collectivement, rapidement à la meilleure proposition pour continuer à porter notre projet et incarner le changement pour Paris", a-t-il ajouté.

Une volonté également affichée par la porte-parole de la campagne de Benjamin Griveaux, la députée LaRem de Paris Olivia Grégoire.

"Il y aura quoi qu'il arrive (...) une liste parce que nous avons un programme, nous l'avons présenté hier", a-t-elle assuré. "On ne lâchera rien".

Au-delà des remerciements et de l'appui affichés au sein de sa formation, Benjamin Griveaux a également reçu le soutien de personnalités politiques de tous bords, dont ses adversaires en vue du scrutin des 15 et 22 mars prochain.

Cédric Villani a fait part dans un tweet de son soutien "plein et entier" à Benjamin Griveaux et à sa famille.

"Je prends acte de sa décision difficile. L'attaque indigne qu'il subit est une menace grave pour notre démocratie", a-t-il ajouté.

De son côté, Anne Hidalgo a "pr(is) acte" du retrait de son adversaire et appelé dans un communiqué "au respect de la vie privée et au respect des personnes".

Agé de 42 ans, père de trois enfants, l'ancien disciple de Dominique Strauss-Kahn, qui fut secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie et des Finances puis porte-parole du gouvernement au début du quinquennat d'Emmanuel Macron ne fait pas l'unanimité, y compris au sein de son propre camp.

A la veille de son entrée en campagne sous le slogan "Paris ensemble avec Benjamin", l'hebdomadaire Le Point avait publié des propos insultants ("abrutis"), voire orduriers ("fils de p...") qu'il avait tenus au sujet de ses adversaires dans un cadre en principe privé.

Ses dernières propositions dans le cadre de la bataille pour la mairie de Paris ont fait l'objet de nombreuses railleries sur les réseaux sociaux, notamment celle de déplacer la Gare de l'Est pour "créer un Central Park" parisien.

(Jean-Stéphane Brosse, Nicolas Delame, Michel Rose, Elizabeth Pineau et Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)