Syrie: le régime avance dans le dernier bastion jihadiste (ONG)
by AFPLes forces du régime syrien ont progressé vendredi dans le nord-ouest du pays face aux jihadistes et rebelles, avec la reconquête d’une base militaire perdue il y a plus de sept ans, a rapporté une ONG.
Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) dominent plus de la moitié de la province d’Idleb ainsi que des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.
Des groupes rebelles et d’autres factions jihadistes moins influents sont également présents dans ces zones qui constituent le dernier grand bastion jihadiste échappant au régime dans le pays en guerre.
A la mi-décembre 2019, les forces du régime de Bachar al-Assad, aidées de l’allié russe, sont reparties à l’assaut dans la région d’Idleb.
A l’issue de « violents combats » avant l’aube contre les jihadistes et des rebelles, les forces du régime ont repris vendredi la base 46, à 12 kilomètres à l’ouest de la grande ville d’Alep, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Des forces turques se trouvaient sur cette base mais elles s’en sont retirées jeudi, d’après la même source.
Frontalière de la Syrie, la Turquie, qui soutient des groupes rebelles, maintient des troupes dans le nord-ouest syrien et y a envoyé des renforts ces derniers jours.
Désormais la progression des prorégime se fait dans l’objectif d’établir « une ceinture de sécurité » autour d’une autoroute reliant Alep à la capitale Damas et reprise dans son intégralité par le pouvoir plus tôt cette semaine, a souligné le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Dans cette optique, les forces du régime « doivent conquérir les localités d’Orum al-Kobra et de Kafr Naha », dans la province d’Alep à l’ouest de l’autoroute, selon lui. Elles se trouvent à deux km d’Orum al-Kobra.
Elles sont également à moins de 5 km de la ville d’Atareb, selon l’OSDH. Un correspondant de l’AFP a pu filmer jeudi cette cité de la province d’Alep, totalement désertée par ses habitants après la progression au sol des prorégime et des bombardements aériens meurtriers.
Depuis décembre, plus de 800.000 personnes ont été déplacées par les violences dans cette région, selon l’ONU. Plus de 350 civils ont été tués depuis la mi-décembre selon l’OSDH.
La base 46 était tombée en novembre 2012 aux mains des rebelles. A l’époque un journaliste de l’AFP avait vu les insurgés s’installer dans cette garnison qui représentait l’une des dernières places fortes du régime dans le nord-ouest. Aux dernières heures de la bataille en 2012, quelque 150 soldats avaient été tués dans des combats ou exécutés, selon l’Observatoire.
Déclenchée en mars 2011 avec la répression de manifestations pacifiques réclamant des réformes, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.