Municipales à Orléans : ce qui marche et ce qui doit changer dans le quartier Saint-Marceau, d'après les habitants
Les habitants de Saint-Marceau, à Orléans, apprécient leur quartier, vivant et idéalement placé. Ils expriment néanmoins, à l'approche des municipales, quelques exigences sur les questions de sécurité, d'accessibilité, et les animations.
À un mois des municipales, nous sommes allés à la rencontre les habitants de Saint-Marceau, à Orléans, pour leur demander ce que seront, à l'échelle du quartier, les enjeux des années à venir.
Car oui, il y a des choses à améliorer à Saint-Marceau. L’accessibilité, la sécurité, l’animation (lire plus bas)… Et pourtant. Avant d'attaquer leur cahier de doléances, c’est le sourire aux lèvres que les habitants plébiscitent un quartier qui est déjà presque une ville, et pour lequel, à les croire, ils n'ont plus grand-chose à demander.
1. Un quartier qui se suffit à lui-même
"Saint-Marceau, c’est le quartier idéal, avec tous les commerces qu’il faut au quotidien, et le centre-ville à proximité. Qu’on se déplace à pied, en tram ou à vélo, on n’a pas souvent besoin de prendre la voiture."
L’ambiance est bon enfant, ce jeudi-là, sur le marché du quartier le plus populeux d’Orléans (près de 24.000 habitants, indique la ville). Commerçants ambulants, boutiques… Il ne manque qu’"un traiteur-boucher, il faut aller juqu’aux Halles", râle Lilyane, 86 ans.
Car Saint-Marceau, c'est un peu une ville dans la ville, moins les restaurants et magasins de vêtements :
- Un quartier doté du Zénith, de deux lycées, de parcs comme le Jardin des plantes, l'un des plus anciens de France.
- Un territoire de 685 hectares divisé en micro-quartiers aux caractères très différents (le coeur autour de l'église Saint-Marceau et de la rue Turbat ; les barres de Dauphine, dont les habitants apprécient la rénovation menée ces dernières années ; la zone résidentielle de la Mouillère...).
- L'existence de la ligne de tram A pour se rendre aux gares, à l’hôpital, au futur Co'Met, à l'université de La Source, en centre-ville bien sûr, et même au magasin Ikea.
- "Des médecins et kinés" bien présents dans le quartier, sourit Marie, sexagénaire.
- Sans oublier la proximité avec la nationale et l’autoroute, qui sont aussi fort appréciées…
Anne-Cécile a emménagé à deux pas du marché, il y a un an. Et ne cache pas son enthousiasme.
"C’est trop génial, un quartier familial avec crèches, écoles, une bonne boulangerie, une vie de quartier. On sent que Saint-Marceau a une histoire !"Anne-Cécile (Jeune mère de famille)
2. L'insécurité : une réalité ou un ressenti ?
Julie, 40 ans, vit face au parc Léon-Chenault, en plein cœur du quartier. Et elle n’apprécie guère ces petits groupes "d’individus qui traînent tout le temps devant le parc, dealent, règlent leurs comptes et se tabassent entre eux". D’accord, elle ne les a jamais vus agresser des passants, mais "c’est quand même un problème, surtout quand on a des enfants".
Certes, le quartier en général, et le parc Léon-Chenault notamment, ont acquis la réputation d’accueillir un certain nombre de trafics de drogue. Les descentes épisodiques de police au quartier Dauphine, notamment, ont permis de belles prises au fil des années.
Autre réputation, guère plus reluisante : les vols de voiture et cambriolages. Alors que les chiffres étaient globalement à la baisse à Orléans en 2017 (-23 % de cambriolages, -7% de voitures), le quartier était l’un moins épargné de la ville. Relativisons toutefois, demande une riveraine :
3. L'accessibilité pour tous à revoir
Sophie poireaute devant la boulangerie. La marche (invisible pour le quidam mais rédhibitoire pour les handicapés) empêche son fauteuil roulant d’y accéder.
Et la sonnette ne fonctionne pas ce jour-là. "L’accessibilité pour les personnes handicapées est un vrai problème, je ne peux entrer dans quasiment aucun commerce du quartier. Mais c’est pareil dans tout Orléans", souligne cette Orléanaise de 35 ans. Qu’ils soient piétons, non-voyants ou en fauteuil roulant, tous pointent du doigt la question de l’accessibilité.
Liliane, non-voyante, décrit sa galère du quotidien :
Il y a des arbres en plein milieu des trottoirs, des poteaux, des barrières, des excréments de chiens… C’est une vraie galère, autant marcher sur la route. Là au moins, il n’y a pas d’obstacles !Liliane (promeneuse non-voyante )
Dans ses doléances, la sexagénaire réclame des rues à sens unique avec des grands trottoirs dégagés. Du côté des piétons et des cyclistes, ce n'est pas non plus la panacée. À l’image de la route nationale 20, qui ne présente ni trottoirs, ni pistes cyclables au sud du cimetière de la Cigogne (les cyclistes sont déviés rue Claude-Lewy, NDLR). "Les piétons et les cyclistes ne s’y retrouvent pas en terme de sécurité", dénonce Gilbert, un jeune retraité. Et de poursuivre : "Il n’y a pas non plus de bouton-poussoir pour traverser".
L’axe est réaménagé par tranches (la première tranche ayant concerné la partie nord-ouest du quartier Saint-Marceau, et la suivante la zone de Saran), et la moitié sud de Saint-Marceau n’a pas été prioritaire...
La place de la Bascule, un potentiel inexploité
Située en bord de Loire, la place de la Bascule, circulaire et bordée d'arbres et d'anciens lampadaires, se distingue par un charme incontestable. Mais quelques points noirs gâchent le paysage pour certains riverains : un stationnement tendu, des poubelles qui traînent et des commerces et bars fermés en période estivale.
Et la boulangère Sandra Le Manac'h de pointer du doigt la difficulté à attirer des clients, quand il n'ont aucune chance de se garer. Quand l'accès à la Loire qui servait de parking, à deux pas de là, a été fermé l'an dernier, elle a "perdu 60 à 80 euros par jour".
Généralement, c'est le manque de dynamisme qui est pointé du doigt. Et pourtant : "Ce petit quartier gaulois a une ambiance de village", apprécie Matthieu, 53 ans. Les riverains se croisent chez le boulanger, se reconnaissent en terrasse du café et se saluent en retrant chez eux. "Il y a un potentiel à exploiter, relève Anne-Cécile, jeune mère de famille. C'est le lieu idéal pour installer une guinguette aux beaux jours."
Caroline Bozec et Camille Zakar
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