Repli des actions européennes, Renault recule, EDF brille
par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en baisse en début de séance vendredi, les investisseurs semblant hésiter à prendre des positions tranchées entre des résultats de sociétés diversement appréciés et un nouveau bilan de l'épidémie de coronavirus en Chine difficile à interpréter.
À Paris, le CAC 40 perd 0,26% à 6.077,40 points vers 08h55 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,32% et à Francfort, le Dax recule de 0,05%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,16%, le FTSEurofirst 300 est quasi stable et le Stoxx 600 recule de 0,07%.
Ce dernier a toutefois inscrit dans les premiers échanges un record à 431,51 points et se dirige vers une progression de près de 1,7% sur l'ensemble de la semaine après +3,32% la semaine dernière.
Pékin a annoncé que 121 décès supplémentaires liés au coronavirus avaient été enregistrés en Chine continentale jeudi, portant à 1.380 le nombre de cas mortels dans le pays depuis le début de l'épidémie. Le nombre de cas de contamination a augmenté de 5.090 pour s'élever à 63.851.
Ces deux indicateurs marquent ainsi un net ralentissement par rapport à la veille, lorsque les chiffres avaient au contraire marqué une forte augmentation.
La poursuite de l'épidémie alimente les espoirs de voir la Chine annoncer prochainement de nouvelles mesures de soutien à l'économie et aux marchés. Par ailleurs, c'est ce vendredi que Pékin doit réduire les droits de douane sur quelque 75 milliards de dollars (69 milliards d'euros) de produits importés des Etats-Unis.
Les tensions commerciales sont l'une des principales causes de la stagnation de l'économie allemande au quatrième trimestre de l'an dernier, selon la première estimation du produit intérieur brut (PIB) publiée en début de journée. Celle du PIB de l'ensemble de la zone euro est attendue à 10h00 GMT.
VALEURS
Le CAC 40 est freiné entre autres par la baisse de 3,4% de Renault après l'annonce d'une perte nette annuelle de 141 millions d'euros, la première depuis dix ans, d'une réduction du dividende et de la perspective d'une dégradation de la marge cette année.
A Londres, le groupe pharmaceutique AstraZeneca voit lui aussi ses résultats sanctionnés par une perte de 2,58% après avoir raté le consensus.
A la hausse, EDF bondit de 9,04%, au plus haut depuis juin dernier, après des performances 2019 solides et des prévisions optimistes.
TF1 (+6,25%) et Tarkett (+9,56%) complètent le podium du SBF 120 parisien: le groupe de télévision prévoit une marge d'exploitation à deux chiffres cette année et le spécialiste des revêtements de sols vise une amélioration de sa rentabilité opérationnelle.
Dans le secteur bancaire, titre Crédit agricole cède 1,03% malgré des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre et l'optimisme affiché par la banque pour cette année. La baisse est plus marquée pour Royal Bank of Scotland, qui chute de 4,72% après l'annonce d'une forte réduction de ses activités de banque d'investissement.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en recul de 0,59% et accuse sur l'ensemble de la semaine un repli de même ampleur. La séance a été marquée entre autres par une chute de 9,64% de Nissan au lendemain de la révision en forte baisse de ses prévisions de résultats.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai a gagné 0,38% et enregistre sa première performance hebdomadaire positive (+1,43%) après trois semaines de baisse.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse jeudi tout en restant proche de ses records de la veille, en raison du flou entourant l'évolution de l'épidémie de coronavirus Covid-19 en Chine et ses conséquences sur l'économie mondiale.
L'indice Dow Jones a cédé 128,11 points (-0,43%) à 29.423,31, le S&P-500 a perdu 5,51 points, soit 0,16%, à 3.373,94 et le Nasdaq Composite a reculé de 13,99 points (-0,14%) à 9.711,97 points.
Cette séance a mis fin à une série de trois records consécutifs à la clôture pour le S&P et le Nasdaq.
Le spécialiste du matériel de réseaux informatiques Cisco Systems a perdu 5,23%, plus forte baisse du Dow, au lendemain de la présentation de prévisions jugées décevantes par les analystes.
TAUX
Les rendements obligataires de référence en Europe sont pratiquement inchangés, à -0,39% pour le Bund allemand à dix ans et -0,145% pour son équivalent français.
Le dix ans américain, lui, recule légèrement à 1,6035%.
CHANGES
L'annonce de la stagnation de l'économie allemande ne fait qu'ajouter aux difficultés de l'euro, qui se traite autour de 1,0835 dollar après être tombé à 1,0828, son plus bas niveau depuis avril 2017.
Face au franc suisse, la monnaie unique est au plus bas depuis août 2015 à 1,0630.
L'"indice dollar", qui suit les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, est en légère hausse, tout près du plus haut de quatre mois atteint en début de journée en Asie.
PÉTROLE
Les cours du brut, en très légère hausse, s'acheminent vers leur première performance hebdomadaire positive après cinq semaines de baisse grâce à l'anticipation d'une nouvelle réduction de la production de l'Opep et de ses alliés.
Le Brent gagne 0,18% à 56,44 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,19% à 51,52 dollars. Ils affichent pour l'instant un rebond de plus de 2% et 3% respectivement depuis le début de la semaine après une chute de 20% depuis début janvier.
(édité par Patrick Vignal)