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Benjamin Griveaux, à l'Elysée, en décembre 2018.
Photo Denis Allard pour Libération

Une «attaque indigne» : Philippe, Dati, Villani ou Hidalgo réagissent au retrait de Griveaux

De nombreuses personnalités politiques ont apporté leur soutien à l'ex-candidat à la mairie de Paris, après la diffusion d'une vidéo à caractère sexuel, et ont appelé au respect de la vie privée.

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«Abomination», «climat inquiétant»... De nombreux responsables politiques de tous bords se sont indignés ce vendredi de la diffusion en ligne d'une vidéo à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, à l’origine de son renoncement dans la course à la mairie de Paris.  

La maire socialiste de la capitale Anne Hidalgo, candidate à sa succession, a appelé «au respect de la vie privée et des personnes». «Je prends acte» du retrait de Benjamin Griveaux, écrit la candidate, estimant que «les Parisiennes et les Parisiens méritent un débat digne». 

Le candidat dissident ex-LREM à la mairie de Paris, Cédric Villani, a dénoncé «une menace grave pour notre démocratie»

Le Premier ministre Edouard Philippe «respecte» la décision de Benjamin Griveaux et a exprimé sa «sympathie» et son «soutien» à l’ancien porte-parole de son gouvernement.

La candidate LR à la mairie de Paris, Rachida Dati, a estimé que «les Parisiens méritent une campagne aisée et digne, à la hauteur des enjeux majeurs pour l'avenir de Paris».

Toujours à droite, le sénateur LR Roger Karoutchi trouve «détestable de devoir se retirer pour des raisons pareilles».

Son rival d'EELV, David Belliard, a pris «acte de la décision difficile» de Griveaux et appelle au «respect de la vie privée».

«Jusqu’où ira-t-on dans la honte et l’abomination ? Ce n’est plus aux chiens qu’on livre les hommes désormais, mais aux rats planqués au fond des pires égouts», a dénoncé l’ancienne socialiste et Ministre de la culture Aurélie Filippetti.  

Stanislas Guerini, le délégué général de LREM, a remercié Benjamin Griveaux qui a «placé le collectif avant sa personne» en se retirant de la campagne après des «attaques immondes» qui ne sont «pas à la hauteur de notre démocratie». «Je réunirai dans les prochaines heures les cadres de la campagne parisienne», a-t-il précisé, «pour réfléchir collectivement, rapidement, à la meilleure proposition pour continuer à porter notre projet et à incarner le changement pour Paris».

«Non, tous les coups ne sont pas permis»

«Refusons le naufrage voyeuriste de la vie publique du pays», a réagi le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, condamnant une publication «odieuse». «Non, tous les coups ne sont pas permis», a-t-il ajouté, appelant ses militants à «ne particip[r] d’aucune façon au règlement de compte dont Benjamin Griveaux fait l’objet»

Pour Clémentine Autain, députée LFI, il n’y a «rien d’illégal» dans la teneur des messages révélés. «Son intimité sexuelle ne devrait pas se retrouver sur la place publique. Dans la bataille politique, tout ne devrait pas être permis. Ce climat est inquiétant d’un point de vue démocratique», a-t-elle souligné.

«Ressaisissons-nous collectivement ou nous allons tous nous noyer dans la fange», a prévenu de son côté l’essayiste et eurodéputé de gauche Raphaël Glucksmann Raphaël Glucksmann sur Twitter, dénonçant une «histoire profondément dégueulasse».

La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a tenu à adresser «à titre personnel un message de soutien fort à Benjamin Griveaux» qu'elle juge victime d'une «ignominie». Elle a dénoncé les «boules puantes» et une «campagne de bassesse où tous les coups sont permis».

Pour Castaner, «des sanctions pénales»

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a quant à lui déclaré que «ces faits-là, le fait de diffuser certaines vidéos sans le consentement de leur auteur, sont des faits qui font l'objet de sanctions pénales dans notre pays", et que la diffusion de la vidéo doit «évidemment être poursuivi»

De son côté, Marine Le Pen a affirmé que Benjamin Griveaux s'est «incontestablement comporté de manière irresponsable». À Nîmes, la présidente du Rassemblement national a ajouté que «ces histoires de révélations sexuelles ont toujours existé» et «quand on est un responsable politique, on le sait et en règle générale on adapte son comportement à ce type de danger».