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Fanny Appes après son hospitalisation
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Fanny Appes bénéficie d'une surveillance de la police en attendant que le suspect soit arrêté

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Hier matin, la jeune athlète nivelloise Fanny Appes a été victime d'une tentative de féminicide dans un train en gare de Linkebeek. Son ex-compagnon, qui la harcelait depuis des mois, l'a poignardée avant de prendre la fuite. Un autre passager du train est venu en aide à Fanny Appes, qui a ensuite été hospitalisée et est à présent hors de danger. 

Selon nos dernières informations, le suspect n'a pas encore été interpellé, mais la jeune femme bénéficie d'une surveillance de la police qui devrait se poursuivre au moins jusqu'à ce qu'il soit retrouvé. Concrètement, une patrouille veille à ce que l'ex-compagnon de Fanny ne s'approche pas de son domicile.

Elle avait porté plainte il y a six mois et regrette que rien n'ait été fait

Suite au harcèlement de son ex, Fanny Appes avait déposé plainte il y a six mois, mais aucune suite concrète n'avait été donnée avant que le drame ne se produise. Une inaction que la victime n'est pas la première à regretter, en particulier depuis le début de la médiatisation des féminicides qui a pointé les limites de la capacité de prévention de la justice, notamment dans le dossier de Julie Van Espen

Stéphane Vanhaeren, chef de corps de la police de Braine-l'Alleud, où Fanny Appes avait déposé plainte, comprend le désarroi des victimes et de l'opinion publique, mais rappelle les règles en vigueur. "De manière générale quelle que soit l’infraction, la police et la justice ont les compétences inscrites dans la loi et rien d’autre. En ce qui concerne la police, un officier de police judiciaire peut procéder à l’arrestation du suspect d’une infraction pénale pour autant qu’il en réfère dans les délais les plus brefs à un magistrat. Et cette arrestation ne peut durer plus de 48 heures le temps des investigations. Au terme de ce délai, quel que soit le type d’infraction, il appartient aux autorités judiciaires dans le cadre du code de procédure pénale d’apprécier ce qu’il y a lieu de faire avec le suspect sur base des investigations policières. 

Ensuite, quelle que soit la décision de la justice, il y a des intérêts qui s’opposent: l’intérêt de la victime et celui de l’auteur. Nous vivons en démocratie, qui comporte le principe de la présomption d'innocence et du respect de la liberté individuelle. Cet intérêt s’oppose à celui de la victime qui, elle, souhaite bien entendu la prise en charge effective de son dossier et de sa plainte".

Et le chef de corps, policier depuis plus de 38 ans d'admettre qu'une réflexion doit avoir lieu sur la question: "Nous devons nous pencher sur ce sujet tous ensemble: législateurs, magistrats, policiers, organes d’assistance aux victimes… et nous demander quelles sont les mesures alternatives d’accompagnement qui peuvent se présenter ou qui doivent être déployées pour éviter que des drames de la sorte ne se reproduisent, pour éviter de manière générale que l’auteur ne persévère dans la commission d’infractions avant de passer en jugement. 

Manque d'empathie des policiers?

Lorsque des victimes de harcèlement craignent pour leur sécurité et portent plainte, nombre d'entre elles estiment que l'attitude des policiers qui les écoutent n'est pas adaptée, et que ceux-ci manquent d'empathie. "Nous entendons cela souvent et nous ne pouvons pas le nier, mais l’attitude d'un policier découle du contenu de la loi", explique Stéphane Vanhaeren. "Il y a un degré d’importance d’infractions (qui figure d'ailleurs dans le code pénal) et nous connaissons les priorités des magistrats et des parquets en général. Il est un fait évident que le policier va conditionner son attitude par rapport à la nature des faits. Je n’aime pas faire cette comparaison mais je vais la faire quand même: lorsque l'on se rend chez le médecin et qu’on est particulièrement grippé, on se sent fortement malade. Mais le médecin ne va pas considérer cela comme une urgence. Et un policier va avoir un comportement qui est proportionnel à la politique judiciaire qui est menée dans ce pays".