“Il ment aux électeurs” : Piotr Pavlenski justifie la diffusion des vidéos intimes de Griveaux
by valeursactuelles.comConnu pour ses provocations, l’artiste russe a revendiqué la mise en ligne de la vidéo compromettant le candidat LREM.
La campagne municipale à Paris a pris un tournant plutôt inattendu ce vendredi 14 février. Benjamin Griveaux a annoncé sa démission quelques heures après la diffusion de vidéos privées à caractère sexuel sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, c’est son auteur, Piotr Pavlenski qui a revendiqué la mise en ligne auprès de Libération. L’artiste russe qui vit en France a expliqué précisément les raisons de sa démarche. Il se défend de vouloir diffuser la vie privée de l’homme politique, mais dit agir politiquement. « C’est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire », dit-il eu égard notamment au reportage diffusé dans Paris Match où Benjamin Griveaux faisait l’éloge de la famille avec sa femme et ses enfants.
L’activiste poursuit en détaillant que la sexualité des gens ne l’intéresse guère, mais que les politiques ont le devoir d’afficher une certaine honnêteté. « Ils doivent être honnêtes. Mais lui veut être le chef de la Ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis Parisien, c’est important pour moi », justifie-t-il.
Artiste russe engagé
Si c’est lui qui a contacté directement Libération jeudi soir, il n’a pas donné plus de détails quant à l’obtention des images. Il les aurait récupérées d’une « source qui a eu une relation consentie avec Benjamin Griveaux ». L’artiste plasticien a obtenu l’asile politique en 2017, rappelle Le Figaro. Âgé de 35 ans, il s’était fait remarquer notamment en 2017 en incendiant la façade d’une succursale de la Banque de France. Pour ces faits, il avait été condamné en janvier 2019 à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Dans le portrait que lui avait consacré Libération en octobre 2016, il est décrit comme un « artiste-actioniste » dont les performances « automutilatoires » ont fait sa renommée. Souvent représenté dans le plus simple appareil, il s’était notamment coupé l’oreille droite pour dénoncer certaines pratiques dans son pays, s’était cousu la bouchée en soutien aux Pussy Riot ou s’était « cloué le scrotum sur les pavés de la place Rouge à Moscou pour dénoncer l’apathie, l’indifférence politique et le fatalisme de la société russe contemporaine », énumérait Libération.