Yémen : les houthis renoncent à une taxe menaçant l'aide humanitaire
Les rebelles houthis au Yémen ont renoncé à imposer une taxe sur les opérations d'aide dans le pays en guerre, a déclaré vendredi un responsable de l'ONU au sujet d'une des mesures qui menaçaient d'entraver la plus grande mission humanitaire au monde.
Des responsables de l'ONU et des groupes humanitaires ont tenu des discussions jeudi à Bruxelles pour discuter des entraves des rebelles à l'acheminement de l'aide cruciale pour la population dans ce pays ravagé par cinq ans de guerre.
Ils se plaignent notamment du fait que les travailleurs humanitaires sont soumis à des menaces et arrestations dans les territoires contrôlés par les rebelles, dont la capitale Sanaa.
Le gouvernement yéménite, réfugié dans le sud du pays et reconnu par la communauté internationale, avait tiré la sonnette d'alarme après des informations selon lesquelles les Etats-Unis envisageaient de suspendre une grande partie de leur aide, en réponse aux pressions des houthis, dont un projet de "taxe" de 2% sur les aides.
Vendredi, un responsable de l'ONU basé à Sanaa, qui a requis l'anonymat, a déclaré que les houthis avaient fait marche arrière "lors d'une réunion le 12 février", et décidé "d'annuler (la taxe de) 2%".
"L'annulation de cette taxe est certainement un développement positif", a-t-il dit, notant que d'autres problèmes devaient encore être réglés, comme des obstacles bureaucratiques.
Selon des organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. Quelque 24,1 millions de personnes, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.
Les résultats de la réunion de jeudi à Bruxelles n'ont pas encore été rendu publiques.
Mais avant le début de cette rencontre, le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, avait demandé à toutes les parties impliquées dans le conflit "de garantir un accès sûr et sans entrave aux organisations humanitaires".