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Griveaux ou les galères d’une campagne avortée

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Rival omniprésent, déclarations intempestives, insultes et maladresses: Benjamin Griveaux a connu une campagne difficile d’emblée, semée d’embuches et de couacs, avant de devoir jeter l’éponge dans la dernière ligne droite des municipales à Paris.

* Le croche-patte de Villani

Le 10 juillet, jour de l’annonce officielle du candidat choisi par LREM dans la bataille pour Paris, Cédric Villani, déçu de ne pas avoir été retenu, torpille l’annonce en twittant avant celle-ci: « Il est clair que je n’obtiendrai pas d’investiture de l’appareil de LREM » et dénonce une investiture à la « Kim Jong-un ».

Début septembre, Cédric Villani annonce sa candidature dissidente à la mairie de Paris, plombant encore davantage la campagne de Benjamin Griveaux. La guerre des deux rivaux va désormais prendre le pas sur les programmes.

* Des insultes à ses rivaux

Juste après son investiture, des fuites d’une « conversation privée », rapportées par Le Point jettent le discrédit sur le nouvel investi: Il lui est reproché d’avoir qualifié d' »abrutis » ses rivaux pour l’investiture, parmi d’autres propos peu amènes.

Benjamin Griveaux est alors obligé d’appeler les personnes citées, pour s’excuser auprès d’elles. La séquence renforce son image de candidat « antipathique », qu’il déplore régulièrement, le poussant à fendre l’armure lors de son meeting à Bobino fin janvier: « Il me reste sept semaines pour vous dire ma part de vérité, celle que vous n’avez pas pu voir jusqu’alors car je n’ai pas su la partager avec vous », explique-t-il alors, évoquant ses « angoisses », ses « échecs », ses « épreuves » et ses « drames familiaux » .

* Bad buzz sur le Vel d’Hiv’

A l’occasion du 77ème anniversaire de la rafle du Vélodrome d’Hiver, le candidat rend hommage sur Twitter aux victimes, mais l’illustre avec une photo datant de 1944 et montrant des Français ayant collaboré, réunis dans le Vel d’Hiv’, après avoir été arrêtés à la Libération.

* Les « démesures » d’un programme

Sa proposition de déménager la Gare de l’Est aux portes de la capitale ou en banlieue, par exemple porte de la Villette, pour créer un « Central Park parisien », lui vaut critiques et moqueries jusque dans son camp, beaucoup dénonçant un projet « irréaliste », une « ineptie » et « un non-sens ».

Il promet également « jusqu’à 100.000 euros d’apport par la mairie de Paris aux classes moyennes, pour acheter leur résidence principale », pour financer 20.000 logements, d’ici 2026. Mais des spécialistes immobiliers dénoncent aussitôt une mesure qui va entraîner une hausse significative des prix des logements.

* Chiffon rouge pour gilets jaunes

Benjamin Griveaux s’était déjà fait critiquer en janvier 2019, alors qu’il n’était encore qu’un potentiel candidat à l’investiture LREM, en pleine crise des gilets jaunes, en déclarant que son salaire mensuel de haut fonctionnaire de 7.900 euros nets ne lui permettait pas d’acheter un appartement à Paris en raison de prix prohibitifs. Il s’était ensuite excusé, disant s’être mal exprimé.

Scandalisés par ces propos, des particuliers avaient lancé des cagnottes sur les réseaux sociaux pour se moquer de lui.