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Benjamin Griveaux a reçu le soutien de l'ensemble de la classe politique.AFP - STEPHANE DE SAKUTIN

Retrait de Benjamin Griveaux après la diffusion de vidéos intimes : la classe politique indignée

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La classe politique est chamboulée ce vendredi matin, après l'annonce du retrait de la candidature de Benjamin Griveaux à la mairie de Paris, suite à la diffusion d'un article incluant des vidéos à caractère sexuel le concernant. Elle fait front comment pour défendre la dignité de l'ancien candidat LREM.

Celui qui était son opposant dans la course à l'investiture LREM pour la mairie de Paris, Cédric Villani, n'a naturellement pas tardé à exprimer son soutien "plein et entier" à son ancien adversaire, "ainsi qu'à sa famille". Dans un tweet, le député a qualifié d'"attaque indigne" la diffusion des vidéos à caractère sexuel qui visent directement l'ancien porte-parole du gouvernement et ajouté qu'elle représentait "une menace pour notre démocratie".

"Au-delà de ses conséquences politiques, cet évènement concerne des personnes et leur vie privée. J’apporte donc mon soutien plein et entier à Benjamin Griveaux, à sa famille et à ses équipes dans cette épreuve. Je pense aux militants bouleversés, qui durant ces derniers mois n’ont pas compté leurs heures pour défendre leurs idées et porter un projet pour Paris. Et, bien sûr, je pense aux Parisiennes et aux Parisiens, qui méritent la dignité du débat dans cette élection décisive", a ajouté Cédric Villani dans un communiqué.

Autre adversaire à la mairie de Paris, l'actuelle maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, s'est également fendue d'une réaction dans laquelle elle appelle "au respect de la vie privée et au respect des personnes". Elle a ajouté ensuite en direct devant les caméras qu'elle estimait que "les Parisiens avaient le droit de choisir" leur futur maire sans que la campagne ne soit entachée de ce genre d'incident.

Lui-même pris dans une tempête médiatique suite à "l'affaire du homard" qui l'a poussé à quitter son poste de ministre de la Transition Écologique, François de Rugy a parlé d'"un nouveau cap franchi dans la dégradation de notre vie publique", lui qui "sait la violence monstrueuse à laquelle Benjamin Griveaux est soumis".

En tant que délégué général de LREM, Stanislas Guérini est lui aussi monté au front pour venir en aide à Benjamin Griveaux. Il a qualifié d'"immondes" les attaques à son encontre et salué le geste de l'ancien candidat à la mairie de Paris d'avoir "placé le collectif avant sa personne". Il a ajouté que "dans les prochaines heures", les cadres de la campagne parisienne seraient réunis pour "réfléchir à la meilleure proposition" pour porter le projet du parti et "incarner le changement pour Paris".

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Le Premier ministre Édouard Philippe, présent au Havre, ville où il est candidat aux municipales, a évidemment été interrogé sur le retrait de Benjamin Griveaux. Il a déclaré respecter sa décision et qu'il aurait par ailleurs "l'occasion de lui exprimer directement" sa "sympathie" et son "soutien".

Soutien unanime

En dehors de sa famille politique, d'autres personnalités se sont indignées de la diffusion de ces vidéos. C'est le cas de Raphaël Glucksmann. Le député européen a fait part de son inquiétude quant à ce qu'était en train de devenir la vie politique, qualifiant de "profondément dégueulasse" ce qui arrivait à Benjamin Griveaux. "La politique, cela ne doit pas, cela ne peut pas être ça", a-t-il ajouté.

L'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a elle employé l'adjectif "ignoble", "seul mot" qui lui est venu à l'esprit "face à ce qui s'est passé contre Benjamin Griveaux".

Même Jean-Luc Mélenchon, farouche opposant à LREM, y est allé de son tweet, dans lequel il invite ses sympathisants "insoumis", à ne participer "d'aucune façon au règlement de compte dont Benjamin Griveaux fait l'objet". "La publication d'images intimes pour détruire un adversaire est odieuse", a-t-il ajouté, avant d'assurer que dans la politique, "non, tous les coups ne sont pas permis".

Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, a dénoncé les " boules puantes" et une " campagne de bassesse". "Le degré de violence, morale et parfois physique, qui existe vis à vis des responsables politiques ne peut pas être acceptable", a-t-elle assuré en conférence de presse avant de lui témoigner son soutien. 

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