Mois de la poésie: la révolution de la versification

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La poésie se réinvente depuis quelques années, plus besoin de compter les strophes, les syllabes ou les rimes pour en écrire. Le Mois de la poésie présente justement une programmation garnie et diversifiée cette année, à l’image du genre et de sa «petite révolution».

«La poésie a fait un changement de gap. Plus de jeunes poètes ont voulu déclarer leurs textes sur des scènes et veulent être publiés. On a eu une petite révolution au Québec autour du genre, la poésie s’est donné une permission de changer un peu. Il s’agit d’une belle manière de se réapproprier notre langue, la distinguer de celle de la tadtion française», indique la codirectrice du Mois de la poésie, Vanessa Bell.

Un domaine d’étude n’est plus nécessaire pour accéder aux textes, ils sont compréhensibles et peuvent toucher tout le monde. Comme exemple, on pense souvent au slam qui est considéré comme de la poésie, l’éventail s’agrandi.

«On s’est donné le droit de jouer avec les mots, d’explorer. La poésie n’est pas juste dans la douleur, elle peut exprimer toutes les émotions. C’est vraiment de démocratiser la poésie. On ne pense plus que c’est complexe et qu’il faut comprendre le texte, lui trouver son deuxième sens», ajoute Mme Bell.

Populaire

Mme Bell et Juliette Bernatchez sont aux commandes du festival, qui présentera trente et un spectacles à l’intérieur d’un mois, du 29 février au 20 mars.

«Ce dont nous sommes le plus fières, c’est le nombre record de dépôts de dossiers lors de l’appel de candidatures.»

Les offres d’activités sont venues de partout dans la province, les deux directrices ont dû faire des choix difficiles... Plusieurs projets qui n’ont pu être conservés sont déjà dans la liste de l’année prochaine.

«Des fois c’est une question d’argent, on a un petit budget et on veut payer les gens à la juste valeur de leurs talents. On a tellement de chance à Québec, la scène est fleurissante, ils expérimentent et c’est important de mettre ce talent-là de l’avant», soutient Mme Bell.

Même si les candidatures viennent de partout en province, les codirectrices ont su attribuer une grande part aux artistes de Québec. La distribution est aussi intergénérationnelle, avec de nouveaux visages comme des noms bien établis, qui signent déjà quelques recueils.

«Après 13 ans d’existence, l’évènement prend son envol et s’ancre dans les habitudes des gens. On sent l’engouement autant chez les artistes que chez et festivaliers. La poésie prend plus de place dans nos vies, c’est quelque chose qui se découvre et se vit.»

Incontournables

Parmi les coups de cœur de la programmation se retrouvent les collaborations avec de nouveaux lieux, tels que le Monastère des Augustines (activité de collage) et le Musée de la civilisation (un micro dans une exposition!). Pendant un mois s’additionneront les ateliers, activités, lectures et micros ouverts pour divertir tous ceux qui auront «l’audace» de venir jeter un coup d’œil, en plus des habitués.

«Quand tu écoutes un album de musique, tu peux aimer seulement une pièce. C’est la même chose pour un recueil de poèmes, peut-être qu’il y en a juste deux ou trois qui te parlent. Je crois qu’il y a au moins un évènement pour chaque spectateur, il faut trouver celui qui nous correspond», termine Mme Bell.

Parmi les incontournables, on mentionne aussi le travail de la poète Hélène Dorion et les Violons du Roy, une adaptation parlée et symphonique originale.