Tchad: les rebelles du CCMSR revendiquent une attaque dans le Tibesti
by RFIDans la région du Tibesti, dans l’extrême nord-ouest du Tchad, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), qui a ses bases-arrières dans le sud libyen, revendique depuis une semaine une nouvelle incursion sur le territoire tchadien, un an après sa dernière attaque. Le gouvernement tchadien dément catégoriquement.
L’attaque aurait été lancée samedi dernier. Une colonne d’une cinquantaine de véhicules 4X4 avec à leur bord des centaines de combattants du CCMSR se serait alors emparée de la localité de Kouri Bougri, quelque 40 km au sud de la frontière tchado-libyenne.
« Après un léger accrochage », selon le porte-parole du groupe rebelle tchadien. « Nos combattants se trouvent aujourd’hui entre Kouri Bougri et la localité de Wour », 50 km encore plus au sud, « où ils encerclent un campement de l’armée tchadienne », a affirmé jeudi Ali Saleh Hassaballah.
Le gouvernement tchadien a « démenti formellement ces allégations » ce jeudi également. « Tous les groupes de bandits armés en provenance de Libye ont été systématiquement neutralisés par nos forces de défense, (…), nos forces gardent une totale maitrise du terrain », assure le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Oumar Yaya Hissein.
Réaction du porte-parole du CCMSR : « On n’est pas surpris, car le gouvernement d’Idriss Deby est toujours dans le déni pour ce genre d’action ».
Les informations en provenance de cette région totalement coupée du monde sont très confuses jusqu’ici, mais un spécialiste de la région reconnaît que ce groupe armé « a fait peau neuve » au cours des derniers mois.
Après avoir traversé plusieurs crises - dues notamment à l’arrestation de trois de ses chefs il y a trois ans au Niger, au bombardement de ses hommes par l’aviation de l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar une année après, ou encore à des dissensions internes - le CCMSR, constitué en grande majorité de combattants Gorane Kreda à ses débuts, aurait recruté, se serait réarmé et s’est doté récemment d’une nouvelle structure de commandement dirigée par Rashid Mahamat Saleh.