https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd77233dc-7dc9-4f69-a7ef-ae2a98c2fb3d.jpg&stripmeta=true&width=1024&type=jpeg
PHOTO:OLIVIER CROTEAU

Les vrais pôles de développement doivent être reconnus selon le maire Angers

by

SHAWINIGAN — La ministre déléguée au Développement économique régional, Marie-Ève Proulx, doit reconnaître le rôle stratégique des pôles de développement comme Shawinigan dans le cadre de sa Stratégie de gouvernance en développement économique local et régional.

Le conseil municipal a adopté cette résolution lors de sa dernière assemblée publique régulière. Le maire, Michel Angers, explique que les villes de centralité comme la sienne ne souhaitent pas échapper le ballon du développement économique au profit des municipalités régionales de comté.

Le préambule de la résolution donne le ton aux prétentions défendues, en avançant notamment que «les MRC jouent un rôle d’accompagnateur alors que les municipalités jouent un rôle de catalyseur en matière de développement économique».

«Les villes centres sont les moteurs du développement économique», tranche M. Angers. «Par exemple, une ville comme Drummondville regroupe 87 % ou 88% de la population de sa MRC et elle mène le développement économique pour l’ensemble de la MRC. Souvent, dans ces situations, le maire de la ville principale n’est même pas préfet de la MRC. Et la MRC serait l’acteur du développement économique? Ça ne tient pas la route.»

L’Union des municipalités du Québec avait soulevé cet enjeu lors du caucus des municipalités de centralité, organisé à Bécancour en novembre dernier.

Shawinigan est considérée comme une ville-MRC, de sorte que ce débat ne la concerne pas directement. Mais le maire comprend parfaitement ses collègues de Drummondville, Victoriaville ou Rimouski, qui ne veulent pas être laissés dans l’ombre de leur MRC dans le cadre de la prochaine Stratégie de gouvernement en matière de développement économique local et régional.

«À l’Union des municipalités du Québec, nous avons déjà fait une étude pour montrer l’impact économique des villes comme les nôtres sur les communautés qui nous entourent», rappelle M. Angers. «Dire que le palier de la MRC doit devenir la plate-forme du développement économique, on dit un instant! Les MRC font le travail qu’elles ont à faire, mais il faut reconnaître notre rôle. Chez nous, on a une équipe de développement économique et nous en faisons profiter tout le monde. On veut que la ministre le reconnaisse. Toutes les cités régionales vont adopter cette résolution.»

Cette démarche peut aussi être interprétée comme une contre-attaque à une récente correspondance de la Fédération québécoise des municipalités. Dans cette lettre, l’organisme rappelle que pour remédier au manque de visibilité du rôle économique joué par les MRC, elle a notamment adopté une Déclaration commune de services pour assurer une qualité de réponse aux entrepreneurs. De plus, le Réseau Accès-PME a été initié l’an dernier.

Rappelons également que le gouvernement du Québec autorise la pleine compétence des MRC dans le développement local et régional depuis 2015.

FILM

M. Angers assure qu’il ne s’agit pas d’une stratégie de sensibilisation pour relancer les discussions sur des compensations à obtenir pour l’utilisation des services supralocaux. Shawinigan avait tendu une perche à ses voisines en 2015, mais finalement, seul le conseil municipal de Saint-Boniface s’est entendu avec la ville centre pour payer une compensation afin que ses citoyens bénéficient de ses services aux mêmes prix que les Shawiniganais.

«Nous avons joué dans ce film-là», rappelle M. Angers. «Nous étions probablement déguisés en chevaliers servants et ça n’a pas fonctionné. On vit très bien avec ça.»