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STÉPHANE LESSARD

Maison communautaire dans Maskinongé: le projet est toujours vivant

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LOUISEVILLE — Malgré le fait que tous les organismes communautaires évacués du centre communautaire de Louiseville se sont relocalisés de façon permanente, le projet d’une maison communautaire est toujours vivant.

Sur les 17 locataires du centre communautaire fermé d’urgence en septembre 2018, 14 organismes communautaires desservent une clientèle qui déborde du territoire de Louiseville. Le Centre des femmes l’Héritage a procédé jeudi à l’ouverture officielle de ses nouveaux locaux, avenue Dalcourt, à Louiseville. L’Héritage a acheté une maison et l’a transformée au fil des derniers mois. Ce projet représente un investissement de quelque 250 000 $.

Cette annonce vient conclure la ronde des déménagements des organismes communautaires. Cela ne freine absolument pas les ardeurs du comité des partenaires dans son objectif de doter Louiseville d’un lieu regroupant des organismes communautaires.

«Tous les organismes communautaires sont installés, mais ce n’est pas le scénario optimal. Il y a un constat: on est dispersé, il n’y a plus la possibilité de travailler avec des ressources partagées et le coût des loyers a augmenté. Ils ne sont plus dans l’esprit d’un centre communautaire. Certains sont plus éloignés du centre-ville. On est plus de 30 organismes communautaires dans Maskinongé, dont plus de 20 à Louiseville. Il y a des organismes qui cherchent des locaux plus adaptés à leurs besoins à des prix qu’ils sont capables de payer. On a un bassin de 12 à 15 organismes (pour la maison)», note Nadia Cardin, coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire de la MRC de Maskinongé.

Le Centre d’action bénévole, le Transport adapté et l’Association des personnes handicapées ont annoncé à l’automne 2018 qu’ils avaient signé un bail de cinq ans pour occuper un local sur l’Avenue Dalcourt à Louiseville. À la fin du mois de janvier dernier, le Comité zip du lac Saint-Pierre confirmait avoir acheté une propriété à Yamachiche afin de s’y installer.

Selon Mme Cardin, le comité des partenaires ne se décourage pas devant cette situation.

«Un centre communautaire est encore à propos, soutient-elle. Il faut penser à une maison où les organismes peuvent travailler ensemble avec mutualisation de services: la perspective d’avoir un toit avec un seul accueil, un seul centre d’impression, un lieu où partager des services. C’est toujours dans la réflexion de la MRC et du comité des partenaires.»

Mme Cardin mentionne qu’un architecte travaille à établir la superficie idéale d’un tel centre, le nombre de locaux requis, le coût, etc. Ces données devraient être disponibles au cours du printemps. Par la suite, il faudra regarder les terrains disponibles, préférablement entre les deux ponts à Louiseville.

«Après, le défi sera de trouver du financement, ajoute la coordonnatrice. Ça pourrait prendre cinq ans (avant de se réaliser). Ça dépend de la mobilisation, de la disponibilité des terrains. Le projet n’est pas abandonné même si les organismes sont réinstallés, car l’importance d’être ensemble demeure.»

Un réel milieu de vie

L’ouverture officielle du Centre des femmes l’Héritage s’est déroulée dans la bonne humeur. Il faut dire que l’organisme a eu des mois difficiles depuis son départ forcé du centre communautaire: le service administratif avait été installé temporairement à la Corporation de développement communautaire, alors que les activités se déroulaient à l’Avenue libre du bassin de Maskinongé.

Cette situation a eu un impact négatif sur le niveau de participation. Certaines activités ont même dû être annulées en raison d’un achalandage insuffisant. «L’achat apparaît comme la meilleure solution pour assurer la pérennité de l’organisme», commente Sylvie Bernard, présidente du conseil d’administration.

Pour parvenir à ses fins, l’organisme a obtenu du soutien financier de différents partenaires, a organisé des activités de financement et a revu son budget. L’Héritage accueille en ses murs l’organisme Équijustice.

«On sent l’engouement, estime Annie Lessard, coordonnatrice du centre des femmes. On vient tout juste d’amorcer notre programmation depuis la semaine dernière. L’achalandage va augmenter. On va retrouver une vie normale.»

Parallèlement à son ouverture officielle, le Centre des femmes l’Héritage a lancé une campagne de financement servant à payer la fin des travaux d’aménagement à sa nouvelle propriété, notamment un accès aux personnes à mobilité réduite et une sortie d’urgence. La campagne «Un toit pour toi» a l’objectif d’amasser 50 000 $. Un cabinet de campagne composé de six femmes d’affaires a été mis sur pied pour cette collecte de fonds.

Centre communautaire de Louiseville: des logements aménagés?

 La Ville de Louiseville met sur la glace son projet de démolir le centre communautaire, car un investisseur réfléchit à la possibilité d’acquérir la propriété afin d’y aménager des logements.

Cet investisseur, qui est de l’extérieur de la région, a rencontré la direction de la Ville il y a quelques mois. 

Son idée est de transformer les lieux en un immeuble qui pourrait abriter 12 logements. Il est trop tôt pour savoir s’il conservera ou non une partie de la bâtisse aux prises avec de sérieuses fissures dans sa structure.

«On s’aligne toujours pour démolir, mais notre plan est retardé, car une personne regarde ce qu’elle pourrait faire avec ça. On a tout arrêté», confirme le maire de Louiseville, Yvon Deshaies.

Yvon Douville, le directeur général de la Ville de Louiseville, marche sur des œufs en abordant le dossier.

«Il y a des discussions qui se tiennent présentement, d’ordre confidentiel. Le projet n’est pas attaché. Je ne suis pas en mesure de parler de ces éléments, c’est encore hypothétique.»

Si jamais le projet se réalise, le promoteur devra assurément mettre la main dans sa poche. Il pourrait effectuer des travaux pour réparer une partie de la bâtisse ou investir pour la raser et la reconstruire.

Selon les prévisions de la Ville de Louiseville, quelque 670 000 $ sont requis pour démolir le centre communautaire.

«S’il veut acheter la bâtisse, il y a de l’argent à mettre dessus. On ne se le cachera pas», commente M. Deshaies.