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SP/Renault

Renault dans le rouge pour la première fois depuis 2009

Le constructeur automobile a annoncé une perte nette pour l'exercice 2019, une première depuis la crise financière. La marque au losange a été pénalisée par la baisse de son activité et les difficultés de Nissan.


La première année sans son patron emblématique Carlos Ghosn a été très préjudiciable à Renault. Le constructeur automobile français est tombé dans le rouge l'an dernier pour la première fois depuis 2009, enregistrant une perte nette de 141 millions d'euros. Dans un marché mondial en recul, le groupe au losange a été victime d'une baisse de son activité qui s'est traduite par une chute de sa rentabilité opérationnelle à 4,8 % des ventes, contre 6,3 % en 2018. La marge opérationnelle a chuté de près d'un milliard d'euros à 2,66 milliards. Le chiffre d'affaires s'est replié de 3,3 % à 55,5 milliards. "2019 a été une année difficile pour Renault (...). Nous ne sommes pas satisfaits des résultats", a commenté Clotilde Delbos, directrice générale par intérim, promettant une baisse de 2 milliards des coûts de structure sur trois ans, lors d'une conférence avec des investisseurs.

Le constructeur français avait annoncé en janvier un recul de 3,4 % de ses ventes l'an dernier à 3,75 millions de véhicules. Renault a aussi été victime d'une chute de la contribution financière de son allié japonais Nissan en difficulté, tombée à 242 millions d'euros, contre 1,51 milliard en 2018. Jeudi, de mauvaises nouvelles étaient arrivées du Japon où Nissan, détenu à 43 % par Renault, a encore revu à la baisse ses perspectives après une chute de ses profits sur neuf mois. Par ailleurs, les résultats ont été affectés par l'abandon d'une créance fiscale en France, se traduisant par une charge de 753 millions d'euros.

Prévisions identiques pour 2020

Alors qu'un nouveau directeur général, Luca de Meo, recruté chez Seat (groupe Volkswagen), est attendu au 1er juillet, le redressement pourrait prendre un peu de temps. Pour 2020, dans un marché mondial toujours en déclin, le groupe au losange anticipe une nouvelle baisse de sa rentabilité opérationnelle, qui devrait se situer entre 3 % et 4 % des ventes. Il table sur un chiffre d'affaires "du même ordre" qu'en 2019 et sur une activité automobile générant des flux de trésorerie positifs.

Ces prévisions ne tiennent pas compte "d'éventuels impacts liés à la crise sanitaire du coronavirus", a précisé Renault. L'action du constructeur français a chuté de près de moitié en un an, dans le sillage de l'affaire Ghosn, patron déchu après avoir été accusé de malversations au Japon par des dirigeants de Nissan. Le titre est quasiment au plus bas depuis dix ans, signe de la défiance des investisseurs. Ces derniers s'inquiètent notamment de la capacité du groupe à générer de la trésorerie pour financer son avenir.

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Au premier semestre 2019, le groupe avait "brûlé" des liquidités mais les flux de trésorerie de l'activité automobile ont finalement été positifs de 153 millions d'euros sur l'ensemble de l'année. Renault a annoncé un dividende divisé par trois à 1,1 euro par action. Renault doit, comme ses concurrents, investir des sommes importantes en recherche et développement pour accélérer l'électrification de ses modèles afin de respecter les plafonds d'émissions de CO2 fixés par l'Union européenne afin de lutter contre le réchauffement climatique. Le groupe a renouvelé l'an dernier ses best-sellers, la citadine Clio et le SUV urbain Captur, ainsi que sa citadine électrique Zoe. Leur succès sera crucial cette année pour redonner un peu d'oxygène au constructeur.

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Renault était tombé dans le rouge pour la dernière fois lors de la crise financière de 2009, quand il avait enregistré une perte de 3,1 milliards d'euros. L'arrestation de Carlos Ghosn au Japon en novembre 2018 avait plongé l'alliance Renault-Nissan dans la crise. L'ancien patron, qui a fui la justice japonaise, est désormais réfugié au Liban. Le président du conseil d'administration Jean-Dominique Senard a travaillé depuis son arrivée il y a un an à pacifier les relations avec Nissan pour tirer parti d'un potentiel de synergies encore inexploité. Il espère avoir tourné la page de l'instabilité en construisant une nouvelle gouvernance. Mme Delbos a repris les rênes du constructeur en octobre, succédant à Thierry Bolloré, limogé huit mois seulement après sa nomination. Au 1er juillet, elle cédera la place à Luca de Meo, dont elle deviendra l'adjointe.

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