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Wall Street dévisse avec le coronavirus

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Wall Street dévisse avec le coronavirus

(Boursier.com) — Malgré la flambée d'Amazon, la cote américaine corrige ce vendredi. Le DJIA perd encore 1,2% à 28.514 pts, le S&P500 1% à 3.251 pts et le Nasdaq 0,83% à 9.221 pts. L'indice dollar fléchit de 0,2% à 97,6. Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 1,3% à 51,5$. Les marchés sont une fois encore plombés par les craintes sanitaires liées au coronavirus chinois, au lendemain de la déclaration par l'OMS d'une urgence internationale.

Le Département américain d'Etat a relevé l'alerte au niveau 4 concernant les voyages pour la Chine, demandant désormais aux Américains de ne plus s'y rendre et à ceux qui y sont déjà de considérer leur départ. Hier, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), dirigée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, a enfin décidé de déclarer l'urgence internationale face à la rapide propagation du virus chinois. Les autorités internationales de santé jugent que cette désignation devrait permettre d'aider à mobiliser les ressources pour contenir la propagation du virus. Elle permettra également à l'OMS d'adresser de plus amples recommandations à la communauté internationale. Curieusement, l'OMS ne juge toutefois pas nécessaire d'interférer dans les voyages ou le commerce avec la Chine... L'Organisation a affirmé par ailleurs une fois de plus sa confiance dans la capacité des autorités chinoises à contenir le virus.

La Commission nationale de santé chinoise indique désormais que les cas confirmés d'infections s'approchent des 10.000, contre environ 7.700 un jour avant. 213 décès sont maintenant déplorés. L'épidémie touche une vingtaine de pays à l'international, mais l'OMS ne perçoit donc toujours pas la nécessité de restreindre les voyages ou échanges commerciaux.

Sur le front économique aux États-Unis ce jour, les revenus personnels des ménages pour le mois de décembre 2019 ont progressé de 0,2% par rapport au mois antérieur, contre +0,3% de consensus et +0,4% pour la lecture révisée du mois antérieur. Les dépenses de consommation se sont appréciées comme prévu de 0,3%. L'indice ajusté des prix 'core-PCE' a augmenté de 0,2%, contre 0,1% de consensus. L'indice du coût de l'emploi du quatrième trimestre 2019 a grimpé comme prévu de +0,7% par rapport au trimestre antérieur.

L'indice final du sentiment des consommateurs américains pour le mois de janvier 2020 est ressorti à 99,8, contre un consensus de place de 99,1 et un niveau antérieur de 99,1 également (lecture préliminaire de janvier).

L'indice manufacturier PMI de Chicago du mois de janvier 2020, lui aussi publié il y a quelques instants, est ressorti à 42,9, contre 48,5 de consensus et 48,9 un mois plus tôt. L'indicateur ressort particulièrement déprimé, traduisant une forte contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée.

La croissance a ralenti à 0,1% au quatrième trimestre 2019 dans la zone euro après +0,3% au trimestre précédent. Le marché misait sur une progression du PIB de 0,2%. En glissement annuel, le PIB, corrigé des variations saisonnières, affiche une augmentation de 1% contre 1,2% au troisième trimestre et une hausse de 1,1% attendue.

Alors que la croissance dans la zone euro s'est limitée à 0,1% au quatrième trimestre, l'inflation annuelle 'core' est estimée à 1,1% dans la région en janvier après +1,3% en décembre. Une donnée très éloignée de l'objectif de la BCE (inflation proche de 2%). Le consensus était positionné à +1,2%. Le taux d'inflation annuel global est de son côté estimé à 1,4% contre 1,3% le mois précédent.

Les valeurs

Amazon (+9% !) a pulvérisé jeudi soir les attentes du marchés en annonçant des résultats et des ventes bien supérieurs aux prévisions des analystes pour le 4ème trimestre 2019. A Wall Street, le cours de bourse du géant du e-commerce réagit en flambant, faisant franchir la barre des 1.000 milliards de dollars à la capitalisation boursière d'Amazon. Le bénéfice net du groupe a atteint 3,3 milliards de dollars au 4e trimestre, soit 6,47$ par action contre 6,04$ un an plus tôt, et seulement 4,04$ prévus par le consensus du cabinet Factset.

Sur le trimestre incluant les ventes des fêtes de fin d'année, les revenus d'Amazon ont totalisé 87,4 Mds$ en hausse de 21% par rapport aux 72,38 Mds$ affichés pendant la même période de 2018. Les marchés tablaient sur des revenus de 86,03 Mds$. Le groupe a d'autant plus surpris la communauté financière qu'il avait déçu les marchés il y a trois mois en fixant des objectifs jugés conservateurs pour le 4ème trimestre. Au 3e trimestre, Amazon avait aussi déçu en affichant le premier recul de ses profits trimestriels depuis plus de deux ans.

Le patron d'Amazon, Jeff Bezos, s'est félicité dans le communiqué de l'essor du service Amazon Prime. "Plus de personnes ont rejoint Prime au 4e trimestre que jamais auparavant, portant le nombre de membres Prime à plus de 150 millions dans le monde", a-t-il précisé. "Nous avons accéléré les livraisons - le nombre de colis livrés gratuitement le jour même ou en un jour ouvré aux Etats-Unis a plus que quadruplé au 4e trimsetre par rapport à la même période de l'an dernier" a ajouté le directeur général.

Pour le premier trimestre 2020 en cours, Amazon prévoit des ventes de 69 à 73 Mds$ et un résultat opérationnel de 3 à 4 Mds$. Les analystes attendaient en moyenne un Rop de 4,04 Mds$ pour un revenu de 71,63 Mds$.

La directrice générale d'IBM (+5%), Virginia Rometty, va quitter ses fonctions, a annoncé jeudi soir le géant américain des services informatiques. Mme Rometty, 62 ans, sera remplacée à partir du 6 avril par Arvind Krishna, le vice-président de l'activité "cloud computing" d'IBM (informatique délocalisée), la branche de la profession qui connaît la plus forte progression ces dernières années. Arvind Krishna a notamment piloté l'acquisition de l'éditeur de logiciels Red Hat en 2018 afin de donner un souffle nouveau à IBM. Mme Rometty, un des visages les plus connus dans les milieux d'affaires américains, occupait le poste de CEO d'IBM depuis 8 ans. Elle va toutefois conserver son poste de présidente exécutive du conseil d'administration du groupe informatique jusqu'à la fin de l'année avant de quitter l'entreprise où elle aura passé 40 ans.

Amgen fléchit de 6% à Wall Street, le géant biotechnologique américain ayant publié des perspectives 2020 inférieures aux attentes. Pour le quatrième trimestre de l'an dernier, le groupe a fait état de ventes de produits en repli de 2% en glissement annuel du fait notamment de la concurrence générique. Les ventes trimestrielles ont totalisé 5,88 milliards de dollars, alors que les revenus totaux ont décliné de 1% à 6,2 milliards, contre 6,1 Mds$ de consensus. Le bénéfice net trimestriel a décliné de 5% à 2,85$ par titre, du fait de coûts opérationnels accrus. Pour l'exercice 2020, le groupe envisage désormais un bénéfice par action allant de 14,85 à 15,60$, contre 16,14$ de consensus de marché.

Visa (-3%) consolide à Wall Street ce vendredi. Le fournisseur américain de cartes de paiement a réalisé au premier trimestre fiscal des revenus en augmentation de 10% à 6,05 milliards de dollars, contre 6,08 milliards de consensus de place. Le bénéfice net trimestriel a progressé lui aussi de 10% à 3,27 milliards de dollars, 1,46$ par titre de classe A. Sur une base ajustée, le bpa a représenté également 1,46$, en ligne avec les estimations des spécialistes. Le groupe prévient que ses revenus annuels pourraient par ailleurs être rognés par les incentives aux clients bancaires. En pourcentage des revenus, les incentives pourraient atteindre le haut de fourchette des estimations antérieures allant de 22,5 à 23,5%.

Caterpillar (-1%) consolide à Wall Street, le groupe ayant publié des profits trimestriels solides, mais aussi des revenus et perspectives inférieurs aux attentes. Le géant américain des équipements miniers et de construction a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars soit 1,97$ par titre, contre 1,05 milliard de dollars et 1,78$ par action un an avant. Hors éléments non récurrents, le bénéfice ajusté par action a représenté 2,63$, contre 2,55$ un an avant et 2,38$ de consensus. Les revenus ont régressé à 13,14 milliards de dollars, contre 14,34 milliards un an auparavant et 13,5 Mds$ de consensus. Le groupe estime que la poursuite de l'incertitude économique globale devrait encore peser sur ses ventes en 2020. Sur l'exercice en question, Caterpillar envisage un bpa allant de 8,50 à 10$, contre 10,60$ de consensus.

ExxonMobil (-4%), le géant pétrolier américain, a publié pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 5,69 milliards de dollars et 1,33$ par titre, contre 6 milliards et 1,41$ par action un an auparavant. Le groupe a bénéficié d'un gain non récurrent de 3,7 milliards de dollars sur un désinvestissement dans l'amont en Norvège. Le consensus de bpa était de 43 cents, mais n'est pas comparable au profit net publié. Le bénéfice ajusté par action se situe pour sa part à 41 cents, ratant le consensus. Les revenus de la firme ont régressé à 67,17 milliards de dollars sur le trimestre clos, contre 71,89 milliards de dollars un an avant et 64,6 Mds$ de consensus de place. La production en équivalent pétrole est ressortie à 4 millions de barils par jour, en ligne avec la période comparable de l'an dernier.

Colgate-Palmolive (+7%) grimpe. Le géant des produits de consommation a annoncé pour le quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 643 millions de dollars soit 75 cents par titre, contre 606 millions de dollars et 70 cents par action un an plus tôt. Le bénéfice ajusté par action a représenté 73 cents, en ligne avec le consensus de FactSet. Les revenus ont totalisé 4,02 milliards de dollars, contre 3,81 milliards de dollars un an auparavant et 3,93 milliards de consensus.

Chevron (-4%) trébuche à Wall Street, le groupe pétrolier américain ayant publié pour son quatrième trimestre fiscal une imposante perte nette de 6,61 milliards de dollars et 3,51$ par action, contre un bénéfice net de 3,73 milliards de dollars soit 1,95$ par titre un an auparavant. Hors éléments, le bénéfice ajusté par action aurait représenté 1,49$, contre un consensus FactSet de 1,47$. Le groupe a en effet passé de lourdes dépréciations sur le trimestre clos. Les revenus trimestriels ont par ailleurs chuté de 14% à 36,35 milliards de dollars, contre 39 milliards de consensus de place. La production en équivalent pétrole a représenté 3,08 millions de barils / jour, stable en glissement annuel.

Electronic Arts (-4%) souffre ce jour à Wall Street. L'éditeur de jeux vidéo a annoncé pour le troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 346 millions de dollars et 1,18$ par action, contre 262 millions de dollars et 86 cents par titre un an plus tôt. Les revenus ont totalisé 1,59 milliard de dollars, contre 1,29 milliard sur la période comparable, un an avant. Les commandes ont représenté 1,98 milliard de dollars contre 1,61 milliard un an avant. Le consensus était de 2,5$ de bpa ajusté et 1,97 milliard de commandes. Pour le quatrième trimestre, le groupe envisage un bpa de 1,05$ et des commandes de 1,15 milliard.

Honeywell (-3%) fléchit après des perspectives décevantes, le groupe industriel américain prévenant que le 737 MAX pourrait plomber la croissance en 2020. Le groupe table maintenant sur des ventes allant de 36,7 à 37,8 milliards de dollars, contre 38,1 Mds$ de consensus. Le bénéfice par action 2020 est anticipé entre 8,6 et 9$, contre un consensus de marché de 8,79$. Pour le quatrième trimestre fiscal juste clos, Honeywell a réalisé un bénéfice net de 1,59 milliard de dollars et 2,16$ par titre, contre 1,74 milliard et 2,31$ par action un an avant. Les profits ont dépassé les attentes (2,06$ de bpa ajusté soit +11%), mais les revenus sont ressortis trop courts à 9,5 Mds$ (-2%), contre 9,6 Mds$ de consensus.