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Bilan hebdo : le CAC40 trébuche, le coronavirus inquiète la planète

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Bilan hebdo : le CAC40 trébuche, le coronavirus inquiète la planète

(Boursier.com) — Deuxième semaine de consolidation pour le marché parisien. Une nouvelle fois victime des craintes entourant la propagation de l'épidémie de coronavirus, le CAC40 abandonne 3,62% sur cinq séances, à 5.806 points ce vendredi soir. L'Organisation mondiale de la Santé a déclaré l'urgence internationale face à la rapide propagation du virus. L'OMS juge que cette désignation devrait permettre d'aider à mobiliser les ressources pour contenir la propagation, mais du côté économique et financier on s'inquiète des conséquences sur la croissance de la deuxième économie mondiale et de l'ensemble de la planète. La semaine prochaine, la Chine sera quasiment à l'arrêt, alors que la barre des 10.000 contaminés devrait être franchie dans les prochaines heures.

Ce vendredi est par ailleurs marqué par la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Un départ avant tout symbolique puisque s'ouvre désormais la période dite de transition, durant laquelle le Royaume-Uni, bien que sorti de l'UE, restera soumis aux règles et obligations communautaires.

Du côté de la politique monétaire, la Réserve fédérale a opté pour le statu quo sur ses taux, disant s'appuyer sur la poursuite d'une croissance modérée de l'économie américaine et sur la robustesse du marché du travail tandis que Jerome Powell a qualifié l'épidémie de coronavirus de "problème très sérieux". La Banque d'Angleterre a également laissé son taux d'intérêt directeur inchangé à 0,75%, expliquant que les signes d'amélioration de la conjoncture au Royaume-Uni depuis les élections de décembre et de stabilisation de l'économie mondiale rendaient inutile un soutien accru de la politique monétaire. Pour le moment...

Enfin, les publications d'entreprises se poursuivent à un rythme soutenu des deux côtés de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, les poids lourds de la cote ont dévoilé leurs derniers résultats trimestriels. Des comptes bien accueillis pour Amazon, Microsoft, General Electric, Tesla ou encore Apple. A l'inverse, Facebook, Caterpillar et EBay ont été sanctionnés. Dans l'Hexagone, ce sont plutôt les petites et moyennes entreprises qui ont animé la place.

VALEURS EN HAUSSE

* Maisons du Monde gagne 7,5%, les opérateurs se montrant rassurés par la publication intérimaire de la société. Le spécialiste de la décoration intérieure et du mobilier a confirmé que sa marge d'EBITDA estimée pour l'année 2019 devrait être conforme à son objectif, soit environ 12,5% des ventes, alors que la croissance des revenus est attendue à +10,3%. Cette forte croissance a été réalisée malgré l'impact des mouvements sociaux en cours en France estimé à -5 à -6 ME en décembre.

* Ipsen rebondit de 4,5%, après avoir décroché la semaine dernière dans la foulée de l'annonce de la suspension de l'arrêt d'essais cliniques d'un traitement expérimental d'une maladie osseuse rare. Ipsen est actuellement en train d'estimer l'impact financier de ces récents développements, notamment sur ses perspectives financières 2022, et les mettra à jour dans le cadre de la publication de ses résultats annuels pour 2019 en février prochain.

* Ubisoft remonte de 4,1%, alors que Barclays a revalorisé son objectif de cours de 48 à 60 euros, tout en restant à 'pondération en ligne'. La Société Générale a de son côté initié la couverture du dossier avec une recommandation acheteuse et un cours cible de 83 euros. Le groupe dévoilera le chiffre d'affaires de son troisième trimestre financier le 6 février prochain. Ubisoft s'attend à réaliser un net bookings d'environ 1,45 MdE et un résultat opérationnel non-IFRS compris entre 20 et 50 ME sur l'exercice. Des objectifs revus à la baisse fin octobre 2019.

* Eurazeo s'adjuge 3,8%, au plus haut depuis le mois d'octobre. Berenberg a rehaussé à 'acheter' son opinion sur la société, estimant qu'il existe un potentiel de désinvestissements susceptibles d'augmenter la valeur de l'actif net. L'objectif est porté de 67,3 à 76 euros. Les analystes sont majoritairement positifs sur le dossier comme l'atteste le consensus Bloomberg : 8 sont à l''achat', 2 à 'conserver' et un seul à la 'vente'. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 74,04 euros.

* Iliad (+3,5%) a annoncé lundi le succès de son augmentation de capital de 1,4 milliard d'euros ayant pour objet de financer l'offre publique de rachat initiée par la société sur ses propres actions.

A 'inverse, * SES chute de 12,9%. L'opérateur satellites, tout comme son homologue américain Intelsat, sont délaissés alors qu'un nouveau projet de loi aux Etats-Unis vise à limiter le montant global de l'indemnisation à verser aux opérateurs pour les bandes de fréquences de la 'Bande-C'. Le projet, obtenu par 'Bloomberg', consisterait en l'établissement d'un fonds de 6 milliards de dollars pour payer les frais de relocalisation et les primes d'incitation pour que les opérateurs libèrent les fréquences en temps voulu. Les entreprises de satellites, regroupées au sein du consortium 'C-Band Alliance', ont indiqué ces derniers jours que les fréquences pourraient valoir jusqu'à 77 milliards de dollars et ont demandé à obtenir la 'juste valeur' de ces dernières...

* TechnipFMC trébuche de 12,3% ! Le titre souffre du repli des cours de l'or noir sur fond de craintes sur la demande liées au coronavirus mais également de l'annonce d'une hausse plus marquée qu'anticipée des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine passée. Marshall Wace a par ailleurs augmenté de 14,08% ses positions courtes sur le dossier, à environ 0,81% du capital.

* Seb chute de 10%, alors que le marché s'interroge sur l'impact de la situation en Chine sur le groupe. La société compte 7 usines dans le pays, dont une seule est située dans la province de Wuhan - Hubei, indique Seb. Comme chaque année, en raison du nouvel an chinois, tous les locaux du groupe sont actuellement fermés et tous les employés sont en vacances. Compte tenu des circonstances exceptionnelles et conformément à la demande des autorités chinoises, Seb a indiqué que ses usines prolongeront leur fermeture d'une semaine supplémentaire, du 3 février au 10 février.

* STMicroelectronics cède 8,8%, victime de prises de bénéfices appuyés dans un environnement peu porteur pour le secteur. Dans un entretien accordé à la 'Corriere della Sera', le directeur général du spécialiste des semi-conducteurs a affirmé que le groupe franco-italien pourrait atteindre son objectif de revenus de moyen terme (12 milliards de dollars) en 2022. STMicro investit 2,5 milliards de dollars dans une nouvelle usine près de Milan qui pourrait commencer à produire à la fin de l'année 2021, a précisé Jean-Marc Chery, qui ne s'attend pas à un ralentissement économique imminent, dans un contexte d'incertitude liée au Brexit, à l'Iran, ou encore à l'épidémie de coronavirus.

* Lagardère affiche l'une des plus fortes baisses de la semaine sur le SBF120 avec un titre qui abandonne près de 8,5%. L'exposition du groupe à l'Asie et à la Chine via Lagardère Travel Retail inquiète les opérateurs alors qu'Etats et entreprises essayent de limiter les déplacements de leurs citoyens et salariés afin de faire face à l'épidémie de coronavirus. Il faudra patienter jusqu'au 27 février pour connaitre la teneur des comptes 2019 de la société. Le groupe vise une progression de son Résop du périmètre d'activités cible comprise entre +4% et +6% à change constant et hors acquisitions de HBF et de IDF.

* L'Oréal cède 6,9%. Le titre du numéro un mondial des cosmétiques n'échappe pas aux craintes entourant la propagation du coronavirus en Chine et à travers le monde. Des inquiétudes renforcées par l'avertissement sur résultats de Kose Corp. Le fabricant nippon de cosmétiques a expliqué la réduction de ses objectifs par la baisse du nombre de touristes au Japon en raison de l'épidémie de coronavirus en Chine, un yen plus fort et la hausse des taxes sur les produits à la consommation en octobre. L'Oréal a réalisé près d'un tiers de son chiffre d'affaires dans la zone 'Asie Pacifique' en 2018, et la région affiche depuis plusieurs trimestres une impressionnante croissance. Sur les neufs premiers mois de 2019, les ventes y ont bondi de 23,7% (en données comparables) et de 29,3% à données publiées, dopées notamment par le dynamisme de l'activité en Chine.