Comment les syndicats boulonnais organisent-ils les manifestations depuis huit semaines?
Depuis le 5 décembre, la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas dans le Boulonnais. Ce samedi, l’intersyndicale et les Gilets jaunes appellent à une nouvelle manifestation, la dixième du genre depuis le début du mouvement. Assemblée générale, tractage, service d’ordre... On vous explique comment s’organise une telle action.
by Publié le1. Une assemblée générale pour organiser
« L’AG permet à chaque citoyen, organisations syndicales de s’exprimer et de donner son avis sur les actions à venir », explique Pascale Vis, secrétaire de l’union locale de la CGT. C’est elle qui avant chaque assemblée se charge de réserver une salle auprès de la mairie. Ces réunions se passent toujours en deux temps : un bilan des actions passées et un vote à main levée sur les actions à venir. Un compte-rendu est ensuite envoyé à toutes les organisations présentes.
2. Du tractage pour informer
Pour élaborer les tracts, deux représentants de chaque organisation syndicale se réunissent chaque semaine. Ils écrivent les textes, discutent de la mise en forme et les envoient ensuite à tous les syndicats du Boulonnais. Chacun est ensuite chargé de les diffuser en interne.
À Boulogne, l’intersyndicale et les Gilets jaunes impriment environ 8 000 tracts par semaine. Depuis le 5 décembre, soit depuis huit semaines, près de 65 000 tracts ont donc été imprimés et distribués. Et c’est la photocopieuse de l’union locale la CGT qui est mise à l’épreuve chaque semaine. « L’intersyndicale est composée de quatre organisations, donc on coupe la poire en quatre », précise Pascale Vis. Un tract coûte 0,045 ct. Si on fait le calcul, chaque organisation débourse donc chaque semaine 0,045 ct x 2 000 tracts, soit 90 euros. Trois jours de tractage (aux ronds-points du casino, du Leclerc et du Montjoie et dans les lycées) sont ensuite nécessaires pour écouler les exemplaires.
3. De la logistique pour le jour J
Selon l’article L211-1 du Code de la sécurité intérieure, toute manifestation sur la voie publique doit être déclarée en mairie ou en préfecture entre 15 et 3 jours avant le rassemblement. Il est nécessaire d’en indiquer l’objet, le parcours et les horaires. L’instance qui reçoit la déclaration en délivre un récépissé d’autorisation. « C’est une question de sécurité », indique Pascale Vis. Un camion de location est ensuite réservé aux frais de la CGT pour transporter la sono, les drapeaux, les chasubles et ouvrir le cortège. « On réfléchit d’ailleurs à mettre un deuxième camion au milieu de la manifestation pour que la fin du cortège entende également les animations, les chants des différents syndicats. »
À chaque manifestation, l’intersyndicale met en place son propre service d’ordre. Composé de 12 à 15 personnes, toutes membres des différentes organisations syndicales, il est en charge de surveiller les manifestants et de prévenir tout incident.