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Philippe Goffin au centre de la Présidence belge du Conseil de Sécurité des Nations Unies. - Photo News

La Belgique prend la tête du conseil de sécurité des Nations Unies: 3 grands thèmes ont été définis

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La Belgique prendra samedi la tête du conseil de sécurité des Nations unies pour un mois.

Trois grands thèmes ont été définis par la diplomatie belge: le sort des enfants dans les conflits armés, la justice transitionnelle et le renforcement de la collaboration entre l’instance onusienne et l’Union européenne.

Dès samedi, la Belgique présidera pour un mois le «saint des saints» de la diplomatie mondiale, où elle est entrée début 2019 en tant que membre non-permanent pour une durée de deux ans.

Cette prestigieuse position lui a été attribuée de manière aléatoire, chaque pays ayant l’opportunité de prendre la tête du conseil selon l’ordre alphabétique. La rotation aura été défavorable à la Belgique, puisqu’elle devra se contenter d’une seule présidence sur ses 24 mois de présence.

Les enfants-soldats

Le premier thème que la diplomatie noir-jaune-rouge portera à l’agenda du conseil est celui des enfants dans les conflits armés. Le 12 février, à l’occasion de la journée mondiale des enfants-soldats, le roi Philippe, le ministre des Affaires étrangères Philippe Goffin et le secrétaire général Antonio Guterres s’exprimeront à la tribune.

Le conseil s’est penché pour la première fois sur la problématique en 1996. A l’heure actuelle, un enfant sur cinq dans le monde, soit 420 millions au total, subissent les conséquences négatives d’un conflit armé. Outre les enfants-soldats, le thème résonne particulièrement dans l’actualité avec la situation en Syrie, où plusieurs dizaines d’enfants belges, entre autres, sont en attente d’une initiative de protection.

La Belgique porte cette préoccupation depuis plusieurs années et préside un groupe de travail qui y est consacré à l’ONU, en se concentrant sur la mise en oeuvre des décisions adoptées plutôt que la création de nouveaux instruments, souligne sa diplomatie. Le but sera de «nourrir transversalement les activités du conseil plutôt que de parvenir à une énième résolution.»

Une justice transitionnelle

Le mardi 13 février sera lui consacré à la justice transitionnelle. Le concept est apparu dans les années 80 avec les périodes de démocratisation qui ont suivi les exactions massives en Amérique latine et en Afrique du Sud. Il désigne les mesures mises en place pour promouvoir la justice et la reconnaissance des victimes, en vue d’un retour à une situation démocratique. Le sujet fera l’objet d’un débat présidé par M. Goffin, avec plusieurs exposés dont un de Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili et haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme.

L’objectif de la Belgique sera à ce titre de «parvenir à des conclusions opérationnelles pour les acteurs de terrain», explique sa diplomatie, soulignant que «la justice ne suffit pas pour combattre l’impunité».

Renforcer la collaboration

Enfin, le 25 février Josep Borrell sera l’invité de la présidence, dans le but de soutenir un renforcement de la collaboration entre le Conseil et l’Union européenne. Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité fera à cette occasion sa première intervention depuis sa prise de fonction.

Ce mois de février sera le premier de l’ère post-Brexit, dont la concrétisation signifie que le Conseil ne comptera plus que quatre membres de l’UE sur quinze d’ici la fin de l’année (France, Allemagne, Estonie, Belgique). «La présence de l’UE est en baisse à New York, mais sa visibilité augmente, notamment grâce à une plus grande collaboration. L’évolution par rapport à la dernière présidente belge en 2008 est frappante», assure-t-on au sein de la diplomatie belge.

Entre ces trois grands rendez-vous, la Belgique aura pour mission de gérer les discussions, de garantir le bon fonctionnement de l’instance, tout en s’adaptant aux conséquences de l’actualité. Le conflit israélo-palestinien devrait dans ce cadre occuper une place importante, avec pour toile de fond le plan de Donald Trump pour le Moyen-Orient, la visite des candidats Premier ministre israéliens à Washington et le discours annoncé de Mahmoud Abbas devant le Conseil.

Syrie, Libye, Iran, Irak, Soudan du Sud, Cameroun, Yémen ou encore Myanmar seront aussi au menu. «La prévention des conflits est centrale, même si nombre d’entre eux sont actuellement dans l’enlisement, sans solution en vue», reconnait le ministre Goffin.