Les masters sur le genre ont le vent en poupe à l'université
by valeursactuelles.comL’université Lyon 2 propose par exemple pas moins de sept cursus consacrés aux études de genre depuis 2014.
Identité genrée, intersectionnalité, hétéropatriarcat, violences de genre… Depuis plusieurs années la novlangue égalitariste a envahi la société, jusque dans les universités. Ainsi, de plus en plus d’universités proposent des masters consacrés au genre, comme le rapporte Le Monde. C’est notamment le cas de l’université Lumière-Lyon 2, qui n’en propose pas moins de sept depuis 2014.
Etudiants professeurs, syndicalistes, militants...
Corinne Rostaing et Estelle Bonnet, respectivement responsables d’un cursus orienté sur la lutte contre les discriminations et d’un autre sur l’égalité du genre et des organisations, l’assurent au quotidien : « il y avait un vrai besoin de développer des métiers dans ce domaine ». Et en effet, ces nouvelles formations semblent rentables : rien qu’en 2019, les responsables ont reçu 600 dossiers pour 129 places dans les sept masters. On y retrouve des étudiants, mais aussi des professeurs, syndicalistes ou travailleurs sociaux désireux d’accroître leurs connaissances ou encore des personnes en reconversion professionnelle, qui choisissent cette voie par curiosité intellectuelle, questionnement personnel ou militantisme, explique Le Monde. Les débouchés sont également tous trouvés pour ces étudiants : un poste dans une association ou une ONG, ou alors une mission de « consultant en genre » qui pourra conseiller une structure sur la façon de favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes, ou de formateur, notamment sur les questions d’égalité en entreprise.
Alors pourquoi ce gain d’intérêt pour ces formations ? C’est notamment, comme l’indique Le Monde, parce que la loi oblige, depuis plusieurs années, les organisations à plus de vigilance sur ces sujets. Ainsi, des collectivités publiques et des entreprises font appel à des « experts en genre » pour ce conformer au label Diversité et Egalité, obligation depuis 1983 mais dont la mise en œuvre effective est récente. Mais les étudiants sont également formés pour « développer des stratégies » leur permettant de négocier avec des structures qui ont souvent « d’autres priorités » que l’égalité hommes-femmes. Leurs professeurs leur apprennent alors « à ruser pour arriver à leurs fins ».