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Le Palais Brongniart, ancien siège de la Bourse de Paris. (© L. Grassin)

Affecté par le virus, le CAC 40 perd 3,62% sur la semaine

La Bourse de Paris a fini en net repli vendredi (-1,11%), le marché craignant un impact économique important de l'épidémie de pneumonie virale en provenance de Chine alors que la croissance continue de s'effilocher en zone euro.

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L'indice CAC 40 a perdu 65,4 points à 5.806,34 points, dans un volume d'échanges nourri de 5,65 milliards d'euros. La veille, il avait fini en repli de 1,40%.

Au cours de la semaine écoulée, l'indice a reculé de 3,62%. Depuis le début de l'année, ses pertes s'élèvent à 2,87%.

La cote parisienne, après avoir connu un éphémère rebond en début de matinée, a rapidement basculé dans le rouge, triplant ses pertes depuis l'ouverture.

Fermeture des frontières

«La tendance s'est rapidement dégradée avec d'un côté les chiffres de la croissance française ressortis en dessous des attentes (...) et de l'autre, la nouvelle aggravation du nombre de cas de patients infectés par le coronavirus qui font craindre des conséquences macroéconomiques significatives», a indiqué à l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.

Au moment où plusieurs pays d'Asie commencent à fermer leurs frontières aux voyageurs en provenance de Chine, l'ambassadeur chinois à l'ONU à Genève a mis vendredi en garde contre «la panique inutile» et les mesures de précaution «excessives».

L'épidémie de pneumonie virale, élevée au rang d'urgence internationale par l'Organisation mondiale de la santé, a fait pour l'heure 213 morts et contaminé près de 10.000 personnes en Chine continentale.

Plusieurs pistes de traitements sont à l'étude contre le nouveau coronavirus et la Commission européenne a annoncé vendredi une subvention de 10 millions d'euros pour soutenir la recherche à ce sujet.

Mais «tant que le marché n'anticipe pas que le pic de l'épidémie est proche, la tendance baissière a de grandes chances de se poursuivre», prévient M. Larrouturou.

Sur le tableau macroéconomique, alors que la croissance économique dans la zone euro a poursuivi son ralentissement l'an passé, les dernières statistiques d'outre-Atlantique montrent «une meilleure résistance de l'économie américaine», souligne l'expert.

La confiance des consommateurs aux Etats-Unis s'est légèrement améliorée en janvier, contredisant les attentes des analystes. L'inflation sur un an y a accéléré en décembre pour atteindre 1,6%, selon l'indice PCE. 

En revanche en Europe, le dernier trimestre 2019 témoigne d'une contraction du produit intérieur brut (PIB) en France (-0,1%) et en Italie (-0,3%) par rapport au trimestre précédent.

STMicroelectronics plus forte baisse

Tout en bas du CAC 40, STMicroelectronics s'est enfoncé de 4,64% à 25,29 points. «On s'attend à des dysfonctionnements de la chaîne de production des micro-processeurs, sachant que la Chine est le marché le plus important. Et donc, on s'attend à des grippages dans la chaîne d'approvisionnement» dans les industries liées aux micro-processeurs, explique à l'AFP M. Larrouturou.

Le secteur automobile a été une fois de plus affecté : Peugeot a lâché 2,69% à 18,61 euros et Renault 0,94% à 35,24 euros. Les équipementiers Valeo (-1,07% à 26,92 euros) et Plastic Omnium (-2,07% à 22,70 euros) ont subi le même sort.

Airbus a perdu 0,94% à 133,24 euros. Le groupe a accepté de payer une amende d'un montant total de 3,6 milliards d'euros à la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis afin de clore les enquêtes pour corruption.

Mersen a reculé de 4,05% à 29,60 euros, sans tirer profit de ventes 2019 en hausse de 8,2% à 950 millions d'euros, portées notamment par la croissance de son pôle de matériaux avancés.

A contrario, Maisons du monde a bondi de 6,76% à 12 euros grâce à des ventes 2019 en hausse de 10,3%, conformes aux attentes.

Kaufman & Broad a progressé de 5,05% à 38,26 euros, prévoyant de maintenir son chiffre d'affaires 2020 au même niveau qu'en 2019.

Le Revenu, avec AFP