Orange va déployer la 5G en France avec Nokia et Éricsson, la Belgique n’a pas encore choisi
Notre pays semble à la traine par rapport à nos voisins français.
L’opérateur télécoms français Orange a annoncé vendredi poursuivre sa collaboration avec les équipementiers européens Nokia (Finlande) et Éricsson (Suède) pour déployer en France les antennes de son futur réseau mobile 5G, dans un contexte troublé par les hésitations européennes vis-à-vis du chinois Huawei. Chaque pays étant libre de son choix en la matière, la filiale belge n’est pas liée par cette décision, y explique-t-on.
Orange Belgique n’a d’ailleurs pas encore opté pour l’un ou l’autre fournisseur pour son futur réseau 5G. Elle collabore avec plusieurs d’entre eux pour son réseau mobile actuel, dont Nokia, Éricsson et Huawei.
La décision de l’opérateur historique français, premier en part de marché dans son pays, n’est pas une surprise car Nokia et Éricsson sont ses fournisseurs historiques, alors que deux autres opérateurs, Free et Bouygues Télécom, utilisent également des équipements du chinois Huawei, accusé par certains, notamment les États-Unis, d’être un potentiel vecteur d’espionnage au profit de Pékin.
Les annonces de Free et Bouygues sur la 5G sont attendues dans les prochaines semaines, après avoir été validées par les autorités françaises.
Déploiement prévu cette année en France
Les premières offres 5G au grand public sont attendues en France dans le courant de l’année 2020.
L’Union européenne a, de son côté, publié cette semaine une «boîte à outils» de recommandations non contraignantes pour limiter les risques d’espionnage et sabotage des réseaux 5G, pour tenter de guider les pays européens en ordre dispersé sur la question.
L’IBPT propose une solution provisoire devant permettre l’introduction de la 5G en Belgique
L’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) propose d’octroyer des droits d’utilisation provisoires pour les réseaux 5G dans l’attente d’un accord politique entre le gouvernement fédéral et les entités fédérées, indique-t-il vendredi. Une solution provisoire qui doit permettre l’introduction de cette technologie. L’Institut souhaite par ailleurs pouvoir prolonger les droits d’utilisation existants pour la 2G et la 3G, également après l’expiration de la licence en mars 2021, jusqu’à l’attribution de nouveaux droits d’utilisation.
Par le biais de cette initiative, l’IBPT vise à pouvoir endiguer le retard potentiel au niveau du déploiement de la 5G, insiste-t-il.
En juillet 2018, le conseil des ministres avait adopté plusieurs projets de textes fixant les modalités d’une mise aux enchères multibande. Celle-ci porte tant sur les bandes de fréquences 2G et 3G actuelles ainsi que sur les nouvelles bandes de fréquences 5G. Les licences pour l’utilisation de la technologie 4G ne doivent, elles, pas être prolongées étant donné qu’elles sont valables jusqu’en 2033.
Entre ce moment-là et la chute du gouvernement fédéral en décembre 2018, le gouvernement fédéral et les entités fédérées ne sont pas parvenus à trouver un accord. Vu cette impasse, la mise aux enchères ne pourra selon toute vraisemblance pas avoir lieu avant la fin de l’année 2020, redoute l’IBPT.
Une solution pour permettre le déploiement de la 5G
L’Institut propose dès lors une solution pour garantir la continuité des services pour les titulaires de licence 2G et 3G existants et permettre le déploiement de la 5G en Belgique. «Indépendamment du non-respect des obligations européennes, l’absence de la 5G dans notre pays pourrait aussi considérablement miner les investissements (y compris les investissements étrangers en Belgique) et ferait baisser significativement notre pays dans les classements en termes de disponibilité de l’infrastructure de télécommunications», met-il en garde.
La solution proposée consiste dans un premier temps en une prolongation des licences actuelles au-delà du 15 mars 2021, par période de six mois, jusqu’à ce que la mise aux enchères soit clôturée et que les nouveaux droits d’utilisation aient été attribués. Vu l’échéance imminente des licences 2G et 3G actuelles, l’IBPT indique que le gouvernement en affaires courantes peut invoquer l’urgence à cet égard.
La deuxième proposition concerne l’attribution de droits d’utilisation provisoires qui permettraient un premier déploiement de la 5G en Belgique. La bande de fréquences 3 400-3 800 MHz y occupera une place prépondérante car elle sera notamment utilisée pour les applications industrielles. «Elle est donc essentielle pour garantir la compétitivité de nos entreprises et certainement celle des multinationales par rapport à nos pays voisins», souligne l’Institut.
L’IBPT souhaite attribuer une partie de cette bande de fréquences par le biais de droits d’utilisation provisoires sur la base de la loi télécoms qui lui donne la possibilité d’octroyer des droits d’utilisation provisoires pour le spectre radioélectrique pour lequel il n’existe pas encore de cadre réglementaire en ce qui concerne la procédure d’attribution.
L’objectif est d’attribuer ces droits d’utilisation pour l’ensemble du territoire afin de faciliter le déploiement de la nouvelle technologie 5G. L’Institut invite les parties éventuellement intéressées à se porter candidates à leur obtention avant le 28 février 2020. Il procédera ensuite à la préparation d’une décision qui attribuera les droits d’utilisation sur une base provisoire.