Cinquante perroquets du Gabon saisis au zoo de Pont Scorff par la police de l'environnement
L'association Rewild dénonce une "opération illégale". Ce jeudi 30 janvier, les agents de la police de l'environnement sont intervenus au Zoo de Pont Scorff (Morbihan) pour récupérer 50 perroquets du Gabon.
by Tudi Crequer📍 Pont-Scorff, France
L'association Rewild est en pleine effervescence ce vendredi. Hier, des agents de l'Office Françaises de la Biodiversité (OFB) sont intervenus au zoo de Pont Scorff pour demander la restitution de 50 perroquets du Gabon. Ils sont actuellement en route pour le Royaume-Uni.
Le long périple des perroquets
L'histoire de ces oiseaux débute en Bulgarie et en Hongrie relate Loran Mouzon, co-présidente de l'association Rewild. Entre avril 2016 et juin 2016, 400 oiseaux sont saisis. La majorité des oiseaux saisis en Bulgarie sont alors confiés à la World Parrot Trust, une ONG britannique de défense des perroquets. Tandis que ceux saisis en Hongrie sont confiés à l'association Le Biome basé dans les Landes. Finalement, la totalité des oiseaux est remise à la structure landaise qui s'en occupe pendant trois ans et engage plus de 20 000 € de frais.
Les négociations reprennent entre le WPT et Le Biome pour réintroduire les oiseaux dans leur milieu naturel mais celles-ci avortent. Les Anglais souhaitent rapatrier les perroquets du Gabon dans un de leur centre nouvellement construit en Angleterre et effectuer le transport dans des "petites cages". "Des conditions de transport scandaleuses et illégales" dénonce le responsable de la station landaise et aujourd'hui gérant du Zoo de Pont Scorff. Celui-ci refuse que les perroquets dont il s'occupe depuis trois ans effectuent ce périple. Les ponts sont coupés avec le WPT en juin dernier.
Le zoo de Pont Scorff entre dans la danse
L'histoire se poursuit en Bretagne quand la coalition Rewild devient propriétaire du zoo de Pont Scorff. Les oiseaux sont transportés des Landes jusque dans le Morbihan. Finalement, quelques jours avant le Brexit, l'association WPT saisit la justice et demande que lui soit rendus immédiatement les perroquets du Gabon. Les gendarmes et la police de l'environnement sont dépêchés sur place. Le procureur justifie l'opération dans un communiqué pour deux raisons :
- Refus de la structure landaise de restituer à WPT les oiseaux "pourtant seule mandatée par les autorités bulgares et hongroises pour organiser, au final, le retour de ces animaux dans leur milieu naturel."
- Transport des perroquets "sans en aviser le WPT ni les autorités bulgares et hongroises" des Landes vers les locaux du zoo de Pont Scorff "dans des conditions faisant présumer un délit de transport non autorisé d'animal d'espèce non domestique, prévu et réprimé par le code de l'environnement."
De son côté pour l'association Rewild cette saisie des perroquets est illégale. "On va le prouver, assure Loran Mouzon, co-président de l'association, mais entre temps notre nom aura été sali".