L’ex-entraîneur de la patineuse Sarah Abitbol concède des relations « intimes inappropriées »

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Dans son livre, Sarah Abitbol, figure du patinage artistique français, accuse Gilles Beyer de violences sexuelles.AFP

Gilles Beyer, l’ancien entraîneur de la figure du patinage artistique français Sarah Abitbol qui l’accuse de viols et d’agressions sexuelles, concède des « relations intimes » et « inappropriées » avec elle. Il présente ses excuses mais évoque des circonstances différentes

L’ex-entraîneur accusé de viol et d’agressions sexuelles par Sarah Abitbol, Gilles Beyer, a concédé vendredi avoir eu « des relations intimes » et « inappropriées » avec elle, se disant « sincèrement désolé » et lui présentant ses « excuses », tout en évoquant des souvenirs différents, dans une déclaration écrite.

« Je reconnais avoir eu des relations intimes avec elle. Si mes souvenirs sur leurs circonstances exactes diffèrent des siens, j’ai conscience de ce que, compte tenu de mes fonctions et de son âge à l’époque, ces relations étaient en tout état de cause inappropriées », écrit notamment Gilles Beyer.

« Il s’agit donc d’une faute, dont je ne mesurais pas le mal qu’elle a pu lui causer (…) Je suis sincèrement désolé et je présente à Sarah Abitbol mes excuses », ajoute l’ancien champion de France de patinage artistique (1978), 62 ans, en lui « (souhaitant) de pouvoir trouver une vie apaisée ». 

« Même si je le comprends, je regrette qu’elle ne m’ait pas parlé pendant toutes ces années puisque nous nous sommes régulièrement croisés sans qu’à aucun moment je puisse percevoir la profondeur de ses blessures », ajoute-t-il cependant, en n’excluant pas de « (s)'exprimer sur (sa) version des faits ».  

« Mise à l’écart avec effet immédiat »

Par ailleurs, le club parisien des Français volants a démis de ses fonctions son manager général Gilles Beyer, accusé de viols et d’agressions sexuelles de 1990 à 1992 par la figure du patinage artistique français Sarah Abitbol, a indiqué vendredi le club.

Cette « mise à l’écart de toute fonction et activité » du « délégué général Gilles Beyer, avec effet immédiat et sans limite de temps », « résulte des graves accusations portées à l’encontre de ce dernier à travers un grand nombre de médias », peut-on notamment lire dans un « communiqué interne », publié sur le site internet du club.

« Le Club tient à exprimer à ses adhérentes et adhérents toute son émotion et s’engage à déployer la plus grande attention et la plus grande énergie pour conserver la confiance que les pratiquantes, pratiquants et leur famille lui accordent depuis de nombreuses années en termes d’accueil et d’encadrement », ajoutent les Français volants, le club de patinage artistique et de hockey sur glace basé à Bercy.

Champion de France de patinage en 1978, puis directeur des équipes de France et entraîneur national dans les années 80 et 90, Gilles Beyer apparaissait encore jeudi comme « manager et conseiller technique » sur le site internet du club présidé par son frère, Alain Beyer.

Des faits survenus entre 1990 et 1992

Dans un livre paru jeudi (« Un si long silence », Plon), Sarah Abitbol, multimédaillée européenne et médaillée de bronze mondiale en couple en 2000, l’accuse de l’avoir violée et agressée sexuellement entre 1990 et 1992, la première fois lors d’un stage de jeunes à La Roche-sur-Yon.

Au début des années 2000, sur la base d’un signalement de parents, Beyer a fait l’objet d’une enquête judiciaire qui n’a pas abouti, puis d’une enquête administrative, qui a conduit le ministère à mettre fin à ses fonctions de conseiller technique sportif, c’est-à-dire d’agent d’Etat rattaché à une fédération, le 31 mars 2001, a confirmé le ministère.

Malgré cette mise à l’écart, Gilles Beyer a poursuivi sa carrière aux Français volants et a effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace (FFSG) jusqu’en 2018. Ce maintien en poste met sous pression le président de la FFSG, Didier Gailhaguet, à ce poste depuis 1998, sauf une parenthèse entre 2004 et 2007. Il doit être reçu par la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, lundi.