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Syrie: le régime sur le point de reprendre une localité clé à Idleb

Les forces du régime syrien sont sur le point de reprendre une localité clé vendredi dans le nord-ouest de la Syrie, où les affrontements avec les jihadistes et rebelles ont fait plus de 400 morts dans les deux camps en moins d’une semaine.

Après avoir repris mercredi la ville stratégique de Maaret al-Noomane, dans le sud de la province d’Idleb, les forces loyales au régime de Bachar al-Assad se trouvent désormais à deux kilomètres de la localité voisine de Saraqeb, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Vendredi, les combats entre les deux camps se poursuivent aux abords de la ville, quasi-déserte après deux semaines de bombardements intenses, d’après l’OSDH.

La prise de Saraqeb constituerait un nouveau coup dur pour les groupes anti-Assad qui battent en retraite depuis quelques semaines, mais surtout une victoire stratégique pour le régime, qui a repris le contrôle sur plus de 40% de la province d’Idleb.

Saraqeb se trouve à la jonction entre deux autoroutes clé que le régime cherche à reconquérir en vue de ressusciter une économie ravagée par près de neuf ans de guerre.

La voie M5 relie Alep, deuxième plus grande ville du pays et ancien poumon économique de Syrie, à la capitale Damas, tandis que la M4 relie Alep à la ville côtière de Lattaquié.

Avec la reconquête cette semaine de Maaret al-Noomane, traversée par la M5, seuls une cinquantaine de kilomètres de l’autoroute demeurent hors de portée du régime, essentiellement dans l’ouest de la province d’Alep, selon l’OSDH.

Plus de la moitié de la province d’Idleb et des secteurs attenants des provinces voisines d’Alep, Hama et Lattaquié, échappent toujours au régime et sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda).

Cette région de trois millions d’habitants abrite aussi d’autres groupuscules jihadistes et diverses factions de l’opposition armée affaiblies.

Des combats acharnés ont lieu depuis la mi-janvier dans l’ouest d’Alep, une escalade inédite dans cette province depuis fin 2016.

En une semaine, 205 combattants du régime et 220 dans le camp adverse, majoritairement des jihadistes, ont été tué dans les combats à Idleb et Alep, selon l’OSDH.

L’ouverture de deux fronts vise à acculer les insurgés dans une zone rétrécie dans le centre d’Idleb, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable militaire syrien sous le couvert de l’anonymat.

Après avoir enchaîné les victoires contre les rebelles et jihadistes avec le soutien de l’aviation russe ces dernières années, le régime contrôle désormais plus de 70% du territoire national.

Depuis décembre, plus de 388.000 personnes ont fui leur foyer dans la région d’Idleb, selon l’ONU, tandis que plus de 260 civils ont péri dans les bombardements, d’après l’OSDH.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés.