Charleroi : de plus en plus d'écoles suppriment les repas chauds à cause de l'Afsca

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À l’école communale d’Erquelinnes ce midi, le menu est simple : une pizza réchauffée au four. 
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De moins en moins d’écoles fournissent de repas chaud préparé avec soin.
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À l’école communale d’Erquelinnes ce midi, le menu est simple : une pizza réchauffée au four. Depuis quelque temps déjà, les dîners ne sont plus préparés. Une question de précaution pour Céline Fourdrain qui est institutrice primaire. "On n’a pas de voiture frigo. Du coup, on a toujours peur que la chaîne du froid soit cassée. Nous ne souhaitons pas assumer la responsabilité d’une intoxication alimentaire. Même s’il n’est jamais rien arrivé à l’école, il y a toujours un risque. Quand quelque chose arrivera, qui sera nommé responsable ? On ne souhaite pas payer les pots cassés d’un service qu’on rend à la population", s’explique-t-elle.

Face à cette situation, dès lundi, les écoles communales d’Erquelinnes ne serviront plus de repas chaud. "On y renonce parce que les conseils donnés par l’Afsca (NLDR, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) sont tellement stricts qu’on a peur. On a acheté des nouveaux frigos avec affichage électronique de la température, mais lorsque l’Afsca vient nous contrôler, elle nous dit que la règle est un thermomètre au mercure suspendu à l’intérieur du frigo. On a été obligé de racheter des thermomètres au mercure pour les suspendre aux grilles des frigos. Ensuite, on a eu un deuxième contrôle pour savoir si tout avait bien été fait. Ce deuxième contrôle nous a été facturé plus de 400 euros", commente David Lavaux, la Bourgmestre d’Erquelinnes (cdH).

Des cantines transformées en garderie

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De moins en moins d’écoles fournissent de repas chaud préparé avec soin. - © Tous droits réservés

À l’école catholique Notre-Dame de Lodelinsart, même constat, on ne sert plus de plats chauds depuis quelques années déjà. La cantine a été transformée en garderie, car investir dans du matériel et des cuisiniers représente un coût trop important. "C’est vraiment beaucoup d’investissement, un pouvoir organisateur du réseau libre comme le nôtre doit investir énormément. De notre côté, on préfère se concentrer sur le développement pédagogique des enfants", indique Johan Pétré, le directeur de l’école.

Pour sa part, l’Afsca estime que les normes ne sont pas plus strictes qu’il y a 20 ans. "On est là pour aider les petites écoles ou les écoles en général à adopter de bonnes pratiques en matière d’hygiène, de traçabilité des aliments et encore en matière de communication sur les allergènes. Maintenant, il revient aussi au pouvoir organisateur de libérer des budgets pour acheter des frigos. Il n’est pas nécessaire d’acheter un frigo professionnel, juste un frigo avec un thermomètre, un four, une cuisine ou de quoi se laver les mains", se défend Stephanie Maquoi, porte-parole de l’Afsca.

De moins en moins d’écoles fournissent de repas chaud préparé avec soin. La raison principale est le budget demandé aux parents, quelques euros, largement insuffisant pour offrir un service de qualité.