La start-up Papyhappy, qui recense des solutions d'hébergement pour seniors, s'étend en Europe
by Nadège HubertAprès six ans à la direction d’EHPAD publics et privés mais aussi de cliniques de soin de suite et réadaptation, Joachim Tavares a constaté un manque d’information et d’accompagnement des seniors. "Notre société compte de plus en plus de personnes âgées avec des finances réduites. Face à ce vieillissement, on répond aux cas d’urgence, mais il n’y a pas d’outils complets pour ceux qui prennent le temps de la réflexion", explique le fondateur de la start-up.
En juillet 2016, à Joigny (Yonne), il imagine Papyhappy, une plate-forme recensant les solutions disponibles sur leur territoire proche. Alors que d’ici 2050, la population française devrait se composer de plus de 22 millions d’habitants de plus de 60 ans, la diversité des offres d’hébergement pour seniors reste méconnue. A côté des EHPAD, les personnes âgées peuvent s’orienter vers des résidences autonomie, des résidences service seniors, des familles d’accueil, des logements intergénérationnels ou encore du béguinage. "Avant, nous restions proches de nos parents, affectivement mais aussi géographiquement mais cette relation a changé. Il faut donc accompagner les seniors et leurs aidants pour trouver la résidence adaptée."
Deux levées de fonds
Convaincu que sa technologie va suivre cette modification des usages et apporter une réponse jusque-là inexistante, le dirigeant de 41 ans met en avant la possibilité de trouver une solution pour un parent éloigné. Grâce à des visites mystères dans un tiers des établissements référencés en moyenne, Papyhappy veut donner la bonne réponse aux 30 000 visiteurs mensuels de son site web. La société se rémunère avec un abonnement annuel qui permet aux professionnels d'enrichir les fiches, une formule payée par les particuliers (de 49 euros à 989 euros avec accompagnement déménagement) et enfin un volet conseil aux assurances sur la problématique logement senior.
Pour développer son activité, Joachim Tavares a réalisé deux levées de fond. La première, en mai 2017, a réuni 100 000 euros par l’intermédiaire d’investisseur icaunais tandis que la seconde, en décembre 2018, a permis d’obtenir un 1,5 million d’euros grâce à l’intervention de Groupama Paris Val de Loire, la Banque Populaire et la Caisse d’Epargne Bourgogne-Franche-Comté. Désormais présente de Paris à Nice en passant par Nantes grâce à des collaborateurs indépendants, le site internet compte également dix salariés.
Après la France, Joachim Tavares souhaite s’étendre en Europe. Ainsi en 2019, Papyhappy s’est installé à Saragosse en Espagne et référence déjà près de 5 000 établissements relevant de la silver économie. "Ce pays attire les français tandis que la société espagnole tend à se rapprocher de notre fonctionnement sociétal avec des femmes plus actives dans les métropole comme Barcelone, Madrid ou Saragosse et un besoin de trouver des solutions pour ses séniors." D’ici quelques mois à peine, il espère confirmer sa présence au Benelux.