Quand une ancienne victime de Polanski estime qu'il “mérite” un prix aux César
by valeursactuelles.comLa seule et unique victime avérée du cinéaste explique que “les films n’agressent pas sexuellement les gens” et regrette “les mensonges flagrants” autour de sa propre histoire.
Roman Polanski défendu par sa propre victime. Alors que le cinéaste fait l’objet d’une nouvelle accusation de viol depuis novembre, et que son film J’accuse est boycotté depuis sa sortie, Samantha Jane Geimer, seule victime « officielle » du metteur en scène, s’est exprimée en faveur de son bourreau, sur Twitter, rapporte notamment Le Figaro.
« La censure nous a tous blessés »
« Ce serait bien si Roman pouvait obtenir un prix bien mérité sans être suivi de mensonges flagrants sur ce qui s’est passé il y a 42 ans », a-t-elle écrit en apprenant que le film de Roman Polanski sur l’affaire Dreyfus avait été nommé 12 fois aux César. « Comme si un tribunal corrompu n’était pas assez mauvais, je dois maintenant lire les fantasmes des autres sur ce qui m’est arrivé, afin qu’ils aient une excuse pour détester », a-t-elle dénoncé sur le réseau social.
Prenant à contre-pied l’avis de la bien-pensance, qui veut faire interdire le film, Samantha Geimer a ensuite fait valoir que « les films n’agressent pas sexuellement les gens, mais la censure nous a tous blessés ». « Nous devrions être reconnaissants pour tout ce que l’on peut offrir de positif à la société, et non pas exiger des tests de pureté ou l’exil », a-t-elle ajouté.
La victime a « pardonné » à son bourreau
Ce n’est pas première fois que la victime du cinéaste prend sa défense. Déjà en 2013, en pleine promotion de son livre La fille : ma vie dans l’ombre de Roman Polanski, elle avait déclaré avoir « pardonné » à son bourreau, comme le rappelle Le Figaro. « Il n’a pas cherché à me faire du mal […]. Il ne comprenait pas que c’était complètement déplacé », avait-elle justifié au micro de RTL. Dans cet ouvrage, elle racontait comment le metteur en scène franco-polonais avait abusé d’elle sexuellement après l’avoir droguée, alors qu’elle n’avait que 13 ans. En 2017, Samantha Geimer avait demandé que l’affaire soit classée une bonne fois pour toute, dénonçant des juges « carriéristes ». « Les cas impliquant des célébrités ne devraient pas être utilisés à mauvais escient par ceux comme vous qui cherchent la célébrité et des promotions pour leur carrière », avait-elle notamment écrit dans une lettre. « Vous m’avez traitée avec mépris, utilisant un crime commis contre moi pour faire avancer votre carrière », avait-elle fustigé.