Le soutien américain « ne va pas fléchir », assure Pompeo à Kiev

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Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a assuré vendredi l'Ukraine du soutien des Etats-Unis. Il s'est rendu à Kiev en plein procès en destitution du président Donald Trump en raison de pressions qu'il aurait exercées sur le président ukrainien.

Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, soucieux de préserver la relation stratégique avec Washington, a assuré de son côté que ''l'impeachment' du président américain' n'avait eu aucun impact sur la relation entre les deux pays.

'Je suis ici aujourd'hui avec un message clair: les Etats-Unis considèrent le combat ukrainien pour la liberté, la démocratie et la prospérité comme un combat courageux. Notre engagement à le soutenir ne va pas fléchir', a déclaré M. Pompeo lors d'une conférence de presse conjointe avec le président.

'Pays important'

Répondant à une polémique, le chef de la diplomatie américaine a tenu à souligner que l'Ukraine était un 'pays important', après qu'une journaliste américaine eut affirmé qu'il avait insisté, hors micro, sur le désintérêt des Américains pour l'ex-république soviétique.

Cet échange coïncide avec la phase finale du procès en destitution de Donald Trump en raison de pressions qu'il aurait exercées sur le président ukrainien.

Le locataire de la Maison Blanche est poursuivi pour abus de pouvoir pour son profit politique personnel. Il aurait gelé une aide militaire cruciale pour Kiev afin d'obtenir en échange l'annonce d'enquêtes visant son concurrent démocrate Joe Biden et le fils de ce dernier, Hunter, qui a siégé à la direction du groupe gazier ukrainien Burisma.

Les républicains rétorquent que Donald Trump a simplement utilisé ses prérogatives présidentielles pour lutter contre la corruption en Ukraine.

Soutien crucial pour Kiev

Le président Zelensky s'efforce lui depuis des mois de s'extraire des batailles politiques américaines pour ne s'aliéner ni républicains ni démocrates, le soutien politique, militaire et financier de Washington étant crucial pour l'Ukraine dans son conflit avec des séparatistes pro-russes et son bras de fer avec Moscou.

Ainsi, si l'enquête contre les Biden n'a pas été ouverte, Kiev a aussi ménagé la Maison Blanche en démentant toute pression indue de Donald Trump et en clamant haut et fort leur bonne entente.

Vendredi, il a donc martelé ce même message: l'Ukraine dispose d'un soutien 'biparti' du Congrès américain, et considère que la procédure de destitution n'a pas eu 'd'impact quel qu'il soit sur (des) relations chaleureuses et importantes'.

Espoir d'une plus grande implication

Mais M. Zelensky a tout de même signifié qu'il souhaitait voir les Etats-Unis s'impliquer davantage dans la résolution du conflit avec les séparatistes prorusses dans l'est du pays qui a fait plus de 13'000 morts depuis et autour de l'annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée en 2014.

'J'ai exprimé l'espoir que les Etats-Unis s'impliqueront plus activement dans le processus de paix dans l'est de l'Ukraine et dans la (libération) de la Crimée', a-t-il déclaré, suggérant la création d'un poste dédié au département d'Etat américain.

Malgré la reprise en décembre de pourparlers de paix et certains signes de désescalade, le règlement politique de ce conflit reste gelé. La Russie est accusée de soutenir les séparatistes pour affaiblir l'Ukraine où la forcer à renoncer à son virage vers l'Europe dans la foulée de la révolution du Maïdan de 2014.

Nouveaux contrats

En matière économique, M. Zelensky a aussi promis de 'nouveaux contrats' en Ukraine pour des groupes américains, l'éventuel achat de l'armement américain pour la défense anti-aérienne et un 'renforcement considérable' de la coopération commerciale en 2020.

Enfin, M. Pompeo a assuré qu'une éventuelle visite de M. Zelensky à Washington n'était pas conditionnée par l'ouverture d'une enquête contre les Biden. Il n'a cependant pas évoqué de date, alors que M. Zelensky se disait prêt à venir 'dès demain'.

Arrivé jeudi soir depuis Londres, le secrétaire d'Etat américain a rencontré aussi son homologue Vadym Prystaïko, le ministre ukrainien de la Défense Andriï Zagorodniouk et le métropolite Iepifani, chef de la nouvelle Eglise orthodoxe ukrainienne indépendante de Moscou.

Il devait encore voir des représentants de la société civile avant de poursuivre samedi matin sa tournée qui le conduira aussi au Bélarus, au Kazakhstan et en Ouzbékistan, d'autres ex-républiques d'URSS.

/ATS