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Bruno Fernandes a rejoint Manchester United au mercato hivernal. — Capture d'écrans @ManUtd

Long, inutile et déstabilisant, faut-il en finir avec le mercato d'hiver ?

Cet hiver encore, il ne s'est pas passé grand-chose dans ce mercato hivernal 

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  1. Le mercato d’hiver se termine vendredi à 23h59.
  2. Cette année encore, peu de mouvements sont à noter sur le marché des transferts.
  3. Trop long, rarement efficace et très déstabilisant pour les clubs, la question de la suppression du marché hivernal se pose avec insistance.

La grosse joie de ce vendredi matin : regarder le calendrier et se rendre compte que le 31 janvier rime avec la fin du mercato hivernal. Non pas qu’on n’apprécie pas de passer nos journées en votre compagnie à alimenter ce bon vieux live mercato, mais il faut bien dire ce qui est, que ce fut long !

Des journées entières de veille à ingurgiter rumeur bidon sur rumeur bidon pour, au final, s’ambiancer sur le vrai-faux transfert de Cédric Bakambu au Barça, c’est pas cher payé. Dès lors, une question nous taraude : ne serait-il pas temps de mettre fin à cette mascarade qui n’a que trop duré ?

Tout ça pour ça…

Pour s’en convaincre, pas compliqué, il suffit de jeter un œil au bilan comptable des soldes hivernales. Cette année, les clubs des cinq grands championnats européens ont dépensé 770 millions d’euros. C’est sensiblement le même montant que les années précédentes, mais rapporté à ce qui se fait durant l’été, c’est peanut. La cellule Maths Sup-Maths Spé de 20 Minutes a calculé le ratio des dépenses été/hiver et le constat est implacable : sur les cinq dernières saisons (été et hiver confondu), les clubs ont dépensé 24,824 milliards d’euros. 21,264 milliards en été, 3,56 milliards en hiver, soit seulement 14 % du montant total.

Cet hiver, on peine à se rappeler les transferts qui ont fait sensation. C’est pas bien compliqué, il y en a un : Bruno Fernandes à Manchester United pour 55 millions d’euros (+ 25 millions de bonus). Pour le reste, beaucoup de bruit pour pas grand-chose, le mercato hivernal étant avant tout un marché d’ajustement.

Une sorte de rattrapage pour ceux qui ont séché les devoirs de vacances et se retrouvent obligé de sauver les meubles en se renforçant dans la précipitation. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on a plus de (mal) chance de se manger une météorite sur le museau que de réussir un coup de dingue lors du marché d’hiver. Pour la bonne et simple raison que les clubs n’ont aucune raison de céder leurs joueurs qui performent au beau milieu de la saison.

« C’est criminel »

Si l’on devait donner rebaptiser cette période, le titre le plus approprié serait sans aucun doute « beaucoup de bruits pour rien ». Car pendant que les agents font chauffer les portables pour placer leurs joueurs, les clubs, eux, continuent de travailler. Mais dans quelles conditions ? « Tout le monde devient nerveux à partir de novembre, et jusqu’à février, pestait déjà Arsène Wenger en 2012. De l’entraîneur aux joueurs en passant par le club, cette période rend les choses ardues. Si ça n’existait plus, on pourrait se concentrer, on saurait qu’il n’y aurait pas d’autre manière d’y arriver. »

Plus récemment, à l’hiver 2019, Vahid Halilhodzic a sorti la sulfateuse. « On joue un moment crucial de notre saison. Cette histoire avec le mercato a complètement détruit trois mois et demi de travail, s’énervait l’entraîneur en poste à Nantes à l’époque. J’espère qu’il n’y aura plus jamais de mercato d’hiver. Cette période de business, de malversations, toutes ces choses… Les gens qui profitent de la situation. J’espère qu’ils vont interdire ça tout de suite, c’est scandaleux, c’est criminel. »

Infantino ne dit pas non

En France toujours, Rudi Garcia milite pour la mise en place « de jokers médicaux ». Pas plus. « Quand on commence une saison, je ne vois pas pourquoi on n’irait pas au bout avec le même effectif », expliquait-il récemment. Pour les clubs, cette période rime principalement avec instabilité car, fatalement, l’impact mental sur les joueurs peut venir ternir l’ambiance dans un groupe. « Il faut supprimer cette merde de mercato d’hiver, hurlait le poète Bernard Lacombe en 2013 dans L’Equipe. A un moment ou à un autre, cette période te secoue. Les joueurs ne peuvent pas être insensibles à tout ce qui se dit. »

Cette gronde des coachs n’est pas propre aux grognards français. Et ça, le patron de la Fifa l’a bien compris. Gianni Infantino n’a ainsi pas exclu l’idée de réformer le système. « Le nombre de transferts durant la période hivernale devrait être réduit, disait-il en février 2018. Il n’est pas acceptable de reconstruire une équipe en plein hiver. Je n’aime pas quand un joueur régulier passe d’une équipe à l’autre à la mi-saison ». Et en été, l’Italo-Suisse s’est dit favorable à ce qui se fait désormais en Angleterre, à savoir « un mercato raccourci », qui ferme ses portes quand le championnat ouvre les siennes. D’ici là, comptons les heures qui nous séparent de la liberté. Courage les amis, le calvaire est bientôt terminé. 

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