Coronavirus: le rapatriement des Suisses de Chine se prépare
Les ressortissant suisses actuellement en Chine pourront monter à bord d'un avion français et rentrer chez eux. La Confédération n'a pas encore confirmé la date du val. Mais il devrait probablement avoir lieu ce week-end.
Les Suisses souhaitant rentrer de Chine en raison de l'épidémie de coronavirus pourront prendre place à bord d'un avion français. Le vol devrait avoir probablement lieu ce week-end. En Suisse même, on ne compte toujours aucun cas confirmé de la maladie.
Dix Suisses dans l’épicentre
Les premières demandes de rapatriement sont parvenues à Berne lundi dernier, a indiqué vendredi le chef du centre de gestion des crises du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Hans-Peter Lenz devant la presse. La Confédération a alors commencé à prendre contact avec d'autres pays pour les transporter vers l'Europe.
La France, qui a des centaines de ressortissants sur place, a proposé d'accueillir ces personnes dans son deuxième avion. Dix Suisses se trouvant actuellement dans la province du Hubei (centre), épicentre de l'épidémie, se sont annoncés et devraient monter dans l'appareil avec leurs proches.
Ces personnes vont "bien", étant donné les circonstances, aucune maladie n'est connue, a précisé M. Lenz. Elles seront transportées en bus auprès du consulat français de Wuhan. Le DFAE n'a pas précisé le nombre total de personnes concernées.
Prudence
Les autorités fédérales restent également prudentes sur la date du vol. Le décollage est prévu dans la nuit de samedi à dimanche, mais les précédents vols de rapatriement ont montré qu'il y a toujours des imprévus, a souligné le responsable du DFAE.
"Nous sommes très reconnaissants à nos amis françaisPascal Strupler, directeur de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP)
A leur retour, les personnes rapatriées devront se soumettre à une quarantaine dans la région d'arrivée. Les occupants du premier avion arrivé vendredi à la mi-journée près de Marseille seront confinés durant deux semaines dans un centre de vacances.
"Nous sommes très reconnaissants à nos amis français", a de son côté déclaré le directeur de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), Pascal Strupler. Le Valaisan a salué l'état d'urgence sanitaire décrété jeudi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette décision n'a pas d'impact direct sur la Suisse. Le pays se prépare depuis début janvier et les mesures de l'OMS sont mises en oeuvre. Berne étudie aussi les implications de l'état d'urgence décrété vendredi par l'Italie.
Aucun cas confirmé
Actuellement, 9800 cas ont été identifiés dans le monde, dont 150 hors de Chine. Les 213 décès ont tous été enregistrés dans ce pays. Hors de Chine, on ne peut pas parler d'épidémie, a souligné Daniel Koch, responsable de la division maladies transmissibles de l'OFSP.
La Suisse n'a pour l'heure enregistré aucun cas confirmé. Le Centre national de référence pour les infections virales émergentes (CRIVE) a analysé depuis mardi une centaine d'échantillons de patients suspectés d'avoir été infectés par le coronavirus, ont indiqué vendredi les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) qui hébergent le CRIVE. Tous sont revenus négatifs.
Des chiffres confirmés lors de la conférence de presse à Berne. Si un test devait se révéler positif, l'OFSP informerait immédiatement les médias.
Pas d'affolement
L'OFSP a mis en place une ligne téléphonique d'urgence pour répondre aux questions de la population. Celle-ci montre que les gens ont "soif d'informations", mais qu'ils ne sont pas particulièrement inquiets.
Vendredi à la mi-journée, quelque 170 personnes avaient appelé cette hotline, un afflux "modéré", a déclaré à Keystone-ATS Cédric Berset, porte-parole du centre de télémédecine Medgate à Bâle, chargé de l'exploitation du service d'information par l'OFSP. C'est trois fois moins que lors de l'épidémie de grippe porcine H1N1 de 2009.
Une personne infectée contamine en moyenne deux autres personnes
A l'aide d'un supercalculateur, des chercheurs bernois ont pu déterminer qu'une personne infectée par le coronavirus le transmet en moyenne à deux autres personnes. Au début de l'épidémie actuelle, ce taux avait été évalué "avec une forte probabilité" entre 1,4 et 3,8 personnes.
Tant que ce taux se situe à plus de 1, il existe un risque de propagation mondiale du coronavirus, soit une pandémie, selon un communiqué diffusé vendredi par l'Université de Berne.
Les épidémiologues parlent aussi du taux de reproduction de base R0 ou R zéro. Ce taux de reproduction du virus permet de connaître le nombre moyen de personnes qu’une personne contagieuse pourrait infecter. S'il est au-dessus de 1, le virus peut se propager d'un humain à l'autre. Dans ce cas, il est nécessaire d'abaisser le taux par des mesures de contrôle afin d'empêcher une pandémie.
Des chercheurs britanniques de l'Imperial College de Londres ont récemment calculé un taux de reproduction du coronavirus de 2,6.
ATS