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LOSC : « Je connais trop bien le métier pour savoir qu’il faut vite redresser la barre », assure Christophe Galtier

Deux jours après le crash à Épinal en Coupe de France (2-1), Christophe Galtier a expliqué ce vendredi après-midi à Luchin que la colère était passée et qu’il croyait toujours au potentiel de son équipe. L’entraîneur lillois s’est mis en première ligne, cherchant à protéger ses joueurs. Et a reconnu que la séquence de trois matchs en six jours, à Strasbourg samedi (20 heures), contre Rennes mardi et à Angers vendredi prochain, serait décisive. Il a laissé entendre sa situation pourrait devenir compliquée en l’absence de résultats.

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On vous a vu en colère mercredi à Épinal après l’élimination en Coupe de France et très mécontent de l’investissement de certains joueurs. Quelle conséquence cela peut-il avoir sur le groupe qui sera convoqué pour Strasbourg ?

« Quand on est éliminé en Coupe de France contre une équipe inférieure, il y a forcément de la déception et de la colère. Chez moi mais aussi chez les joueurs car on n’a pas mis ce qu’il fallait dans ce match. C’est du passé maintenant. Mais s’il n’y a pas de réaction, ça peut laisser des traces. »

Il n’y aura donc pas de sanctions ?

« C’est une question de choix. J’ai ma part de responsabilités, je l’ai dit après match. J’ai choisi une équipe qui n’a pas répondu présent. Mais voilà, les matchs s’enchaînent, c’est très compressé. Il faut remobiliser les énergies. Faire comprendre aux joueurs qu’il faut toujours être à 100-110 %. Que tout le monde comprenne qu’il faut une remise en question à chaque match. On ne peut pas être aussi intermittents. Je suis persuadé qu’il n’y a pas de mauvaise volonté. Mais on ne peut pas refaire ça. Il faut réagir. J’ai parlé à mon groupe. On a parlé de tactique et de plan de jeu avant Strasbourg bien sûr. Mais surtout de comportement. »

Vous aviez menacé de mettre des joueurs sur le banc après Dijon… Avez-vous encore des ressorts ?

« Ce ne sont pas des menaces, ce sont des colères. Non, je ne me sens pas du tout à court de ressorts. Je sais la relation que j’ai avec mes joueurs. Je sais à quel niveau ils peuvent jouer. Il y a trop d’écarts entre ce qu’on montre à Lyon et contre Paris et ce match de coupe pour se dire que ça n’est que le manque d’expérience ou de prise de conscience. Les ressorts, c’est travailler la confiance et mettre les joueurs devant leurs responsabilités, être exigeant au niveau de la performance. Chacun doit s’imposer un niveau de performance. C’est difficile l’enchaînement des matchs. Il y a de la fatigue plus mentale que physique. On a des données qui indiquent que ça va bien de ce côté-là. Je dois trouver des solutions pour que l’équipe soit plus consistante sur les matchs et l’enchaînement des matchs. »

Les joueurs sont-ils suffisamment impliqués alors que le projet du club peut parfois leur mettre la tête ailleurs ?

« Je ne crois pas que les joueurs ne sont pas assez investis. Il y a parfois un manque de maturité et d’expérience. Dans l’histoire de la Coupe de France, on retrouve toujours ce genre de situation. Cette fois ça tombe sur nous… Des joueurs sur le départ ? Je ne crois pas que certains soient perturbés par ça. Dans ce mercato, on ne veut faire partir personne. On a juste trouvé des solutions pour les joueurs en manque de temps de jeu (Maia, Soumaoro). En tout cas les joueurs montrent qu’ils ont envie au quotidien. »

Le manque d’expérience chez certains n’est-il pas à l’origine de votre irrégularité ?

« Il peut y avoir des trous d’air dans une saison, c’est un fait. Évidemment je suis exigeant par rapport à l’investissement, au professionnalisme. Quand on est jeune et qu’on a vécu une saison exceptionnelle comme la saison dernière, c’est difficile de recommencer, difficile de répéter les performances. C’est plus facile chez les joueurs qui ont de l’expérience. Ça fait partie de l’apprentissage. »

Y a-t-il eu une cassure après la défaite à Monaco (5-1) juste avant les fêtes ?

« C’est trois jours après une victoire au même endroit contre une équipe un peu différente… Je ne crois pas qu’il y ait eu une incidence. On a mal redémarré avec ce match très faible à Dijon. Nous avons devant nous une série de trois matchs en six jours. C’est beaucoup, c’est très concentré. Nous devons être performants. C’est une semaine importante. »

Avant Strasbourg (ce samedi 20h), la 15e place n’est qu’à trois points derrière. La pression est maximale ?

« C’est serré. Mais on a enchaîné une série une fois, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le refaire. La pression, elle est toujours là. Elle vient des performances et des contre-performances. On verra au terme des trois matchs, après Angers. Strasbourg reste sur une belle victoire à Monaco, a été bon contre l’OM (mercredi en coupe) malgré la défaite. C’est une équipe difficile à jouer, généreuse, que je connais bien. Et La Meinaud est un environnement extra pour le foot. Mais on se doit de réagir. »

Benjamin André estime qu’il n’y a pas d’affolement...

« Je suis d’accord. Il y a urgence, mais pas d’affolement. Par rapport aux objectifs, il y a urgence de résultats. Et ma fonction m’impose les résultats. »

Comment vivez-vous cette séquence compliquée ?

« La saison dernière a été faste. Comme dans toute carrière, il y a des moments agréables et d’autres plus difficiles. Quand le soleil ne brille plus, il faut maintenir le cap, garder ses convictions. On discute et parfois on n’est pas d’accord. Je ne dois pas chercher, je dois trouver des solutions pour remettre l’équipe sur de bons rails. La fonction expose, encore plus quand on sort d’une saison pleine de louanges… J’ai l’habitude de dire, l’équipe gagne, l’entraîneur perd. »

Échangez-vous beaucoup avec Gérard Lopez et Luis Campos ?

« Je lis. J’ai lu après le match à Épinal. J’échange en permanence avec ma direction. Le président est déçu et en colère. Nos échanges restent bien sûr très confidentiels. Tout ce qui se dit, tout ce que j’entends. Évidemment, je connais très bien le métier pour savoir qu’il faut vite redresser la barre. »