Mais si, c'est bien de coucher avec ses collègues !
20% des cadres pensent à leur travail en faisant l’amour. Quel échec pour le capitalisme !
Le clin d'œil humoristique de Philippe Eliakim
Dans le brouhaha du monde en furie, entre les hurlements de bête de Donald Trump et la logorrhée hallucinée des cheminots en pétard, personne n’a vraiment prêté attention à l’information. C’est pourtant l’une des plus tristes nouvelles qu’il nous ait été donné d’apprendre ces dernières années : selon un sondage de l’Ifop, 20% des cadres pensent à leur travail en faisant l’amour. Un sur cinq ! Et cela vaut aussi pour les cadresses au moment des caresses, hein, pas seulement pour les hommes. L’égalité des sexes ne fait pas relâche les mauvais jours. Quelle désillusion ! Quel échec pour le capitalisme ! Et quelle claque pour le management moderne !
Ses théoriciens nous avaient pourtant promis des miracles avec leurs techniques de motivation révolutionnaires, le bottom-up pour que les ordres remontent du bas, l’horizontalité collaborative pour que même les microbes des services techniques se sentent importants, l’esprit intrapreneurial pour que chacun se donne à fond y compris le week-end, sans parler des stratégies win-win et de l’empowerment, si vous ne savez pas ce que c’est, demandez à votre DRH. Avec la pression du marché et la dictature du smartphone, nous juraient les gourous, la plupart de nos encadrants étaient en train de devenir de vrais soldats de la guerre économique, le doigt sur la gâchette 24 heures sur 24 pour défendre les profits des actionnaires. Tu parles ! En réalité, 80% d’entre eux continuent de penser à autre chose en faisant l’amour. Et il n’est même pas sûr que les 20% restants soient pleinement concentrés sur les PowerPoint pendant leurs heures de lutinage. Mais ils ont quoi dans la tête nos cols blancs ?? Ils n’ont toujours pas compris que les Chinois sont à nos portes ? Et qu’eux ne perdent pas leur temps en sexe inutile ?
Alors nous posons la question : plutôt que de dissuader les salariés de convoler à l’intérieur de leur entreprise, pourquoi ne les pousserait-on pas plutôt à se mettre au lit ensemble ? Au moins ils auraient un sujet de conversation tout trouvé sur l’oreiller, et un bon. Allez-y les gars.e.s (c’est de l’écriture inclusive) lâchez-vous, emballez vos chef.fe.s, troussez hardiment vos subordonné.e.s, faites défiler toute la comptabilité dans votre plumard s’il le faut. Mais surtout, n’oubliez pas de remercier la boîte au moment fatidique : ce sera grâce à elle que vous aurez du plaisir.
Note de la rédaction : il s'agit d'un "billet d'humour", classé pour cette raison dans la rubrique "Clin d'œil". S'il prend comme point de départ des faits réels, tout n'est pas à prendre au premier degré…